Accueil A la une Après la sortie de Jean Louis Billon: Thiam répond à son détracteur

Après la sortie de Jean Louis Billon: Thiam répond à son détracteur

PARTAGER
Thiam Tidjane, président du Pdci-Rda/Ph DR

Pour le deuxième numéro de son podcast 20H25, le président du PDCI-RDA a donné son opinion sur l’organisation de la convention du Parti sur le site du confrère Linfodrome. Dans cet entretien l’ancien CEO du Crédit Suisse répond notamment aux critiques de Jean-Louis Billon, portant sur sa longue absence de la Côte d’Ivoire.  

Tidjane Thiam bonsoir. Comment allez-vous ?

 Je vais bien

Depuis la derrière rencontre la CEI a publié le bilan de la phase de recensement de la RLE 2024….

C’est exact. Cet exercice était une innovation, un risque qu’on a un peu pris tous les deux. Je me réjouis que ça ait suscité de l’intérêt chez nos compatriotes et même au-delà. Pour ce qui est de la RLE, ça a été un succès croissant.

Ce qu’on a vu à travers les chiffres, c’est que dans la quatrième semaine, on a fait pratiquement autant que dans les trois premières semaines. En réalité, on a fait bouger 1,5 million d’Ivoiriens. C’est quelque chose qui arrive assez rarement, pas tous les jours. Donc c’est un succès. Mais surtout, il y a un engouement continu.

Nous, au niveau du PDCI, nous avons commencé à encourager les uns et les autres à établir leurs papiers pour pouvoir s’inscrire. Donc on sait qu’il y a un pipeline, une réserve de personnes, d’ivoiriens qui souhaite s’inscrire, qui est très importante (…). Nous souhaitons une nouvelle RLE en 2025, et en février pour être précis.

Nous souhaitons trois semaines de RLE en février, que tous les Ivoiriens, les centaines de milliers d’Ivoiriens aujourd’hui qui ont fait l’effort d’obtenir leurs papiers, qui sont prêts à s’inscrire, aient l’opportunité qui est fondamentale pour que notre démocratie fonctionne.

 Est-ce possible ? Est-ce réaliste ?

TT : C’est absolument possible et réaliste. Et je trouve des encouragements dans ce qui s’est passé dans deux pays proches du nôtre, au Sénégal et au Ghana.  Vous avez vu qu’il y a eu des élections apaisées et une alternance paisible. Et moi j’aime bien faire mentir les détracteurs de l’Afrique. Puisqu’on a montré, à travers ces deux exemples là qu’en Afrique de l’Ouest, on peut faire une alternance apaisée.

Au Sénégal, la majorité sortante a été battue, elle est partie. Au Ghana, le vice-président…

Au Sénégal, la majorité sortante a été battue, elle est partie. Au Ghana, le vice-président, que je salue vraiment très chaleureusement, a concédé la défaite avant même que les résultats officiels soient connus pour éviter qu’il arrive malheur à quelque ghanéen que ce soit. Donc mon souhait le plus cher est que nous vivions en 2025, une expérience comparable en Côte d’Ivoire

Autre type d’actualité, vous et le PDCI RDA sont les sujets….

Je vais vous arrêter parce que j’ai vraiment beaucoup à dire là-dessus, en particulier sur la fameuse convention. Je vais faire essentiellement trois commentaires. Le premier, c’est que quand j’ai été élu fin décembre2023. Ça a été une majorité écrasante : 96,5%. Que dans l’enthousiasme de cet évènement, on ait plus de 4000 personnes qui ont voté pour moi, ont exprimé le souhait que je sois le candidat du parti à la présidence de la république.

Maintenant, cela ne change rien à nos textes et nos textes sont clairs. Ils disent qu’il faut tenir une convention. Mais cette convention, franchement, va être une formalité. Parce que le résultat en est déjà connu. Donc il faut arrêter le psychodrame autour de ça. Nous respecterons nos textes, il y aura une convention, ceux qui veulent être candidats pourront l’être sans aucun problème. Il ne faut pas s’inquiéter là-dessus.

Deuxième commentaire que je veux faire sur la convention, c’est que c’est un évènement politique d’importance majeure qui doit désigner celui qui va porter les couleurs du PDCI à l’élection présidentielle. Il faut que ceux qui font ce choix fassent un choix informé. C’est-à-dire que c’est utile que ce soit aussi tard que possible, pour avoir le maximum d’informations.

 Aujourd’hui, les anglo-saxons disent l’éléphant dans la pièce, mais il y a un sujet sur la table qui est fondamental : à savoir, qui sera le candidat du RHDP. C’est une donnée fondamentale. Essayer de tenir une convention quand on n’a pas la réponse à cette question, est ce que c’est la meilleure approche ?

La compétition, c’est l’histoire de ma vie

Le PDCI et son président se réservent le droit de choisir le moment optimal pour que cette convention se tienne pour maximiser nos chances de victoire. Et donc nous n’avons pas encore pris de décision sur ce point pour des raisons qui sont évidentes.

Le troisième commentaire que je ferai, c’est sur la compétition. Ça me fait sourire parce, je vais parler de moi si vous le permettez, pendant deux minutes.  La compétition, c’est l’histoire de ma vie. Moi j’ai passé le BAC ici en 1980, beaucoup d’Ivoiriens n’étaient pas nés mais je peux vous dire en 1980 j’ai été le premier de Côte d’Ivoire au baccalauréat.

J’étais parmi les 300 (…) J’ai été major.

C’est officiel. Ensuite je suis allé en France, en classes préparatoires. En mathématiques supérieures, chaque année, à mon époque, il y avait environ 40.000 personnes qui allaient en prépa et il y en a 300 qui vont à polytechnique. J’étais parmi les 300. Je suis allé l’école des mines où il y a 120 à 140 personnes. J’ai été major.

Après toutes sortes de péripéties, j’ai fini à Londres par être nommé directeur général de Prudential. Mais le processus qui fait qu’on est nommé directeur général d’un groupe de telle taille qui a plus de 1000 milliards de dollars de total de bilan, c’est un processus hautement compétitif avec un comité qui sélectionne des candidats, qui les évalue. En final, c’est officiel, je peux dire son nom, c’est Nicholas Johnqui a fait Oxford, qui a été patron des activités chez Prudential au Royaume Uni, et c’est moi qui ai été choisi.

Les 96,5% d’électeurs du PDCI qui ont voté pour moi à Yamoussoukro, savent que j’étais absent de Côte d’Ivoire

Si le Crédit Suisse est venu me chercher à Londres, ce n’est pas moi qui suis allé vers eux, ce sont eux qui sont venus me chercher, qui ont voulu que je vienne parce que la banque était dans une situation désespérée. Tout ça pour dire que je n’ai pas peur de la compétition. J’invite tous ceux qui sont au PDCI et qui souhaitent être candidats à la convention, de venir m’affronter et je les battrai.

Le dernier commentaire que je ferai c’est sur ma fameuse absence de Coté d’voire. D’abord, l’évidence. Tout le monde sait que j’étais absent de Cote d’Ivoire. Les 96,5% d’électeurs du PDCI qui ont voté pour moi à Yamoussoukro, savent que j’étais absent de Cote d’Ivoire.

Moi je fais confiance à l’intelligence du peuple ivoirien. J’ai dit à Soubré, quand j’ai parlé de l’IDH, aujourd’hui compris par tout le monde, le peuple a une grande intelligence et ce qui compte pour eux, c’est de savoir qui peut les aider.

Ce n’est pas un concours de présence. On n’est pas à l’école. Ce n’est pas un concours de présence ! C’est un concours de résultat. J’ai passé 5 ans aux affaires ici en Côte d’Ivoire. Je suis désolé, mais on parle encore des idées que j’ai émises à l’époque.

En Octobre 96, 2 ans après mon arrivée dans ce pays, j’ai présenté ce programme des 12 travaux de l’éléphant d’Afrique que 30 ans après, on est encore en train de réaliser. Donc les Ivoiriens ne doutent pas de ma capacité à créer une vision, à la vendre et ensuite à l’exécuter et à la réaliser. Voilà tout ce que j’ai à dire.

PARTAGER