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Côte d’Ivoire, Amadé Ouéremi « le mouton du sacrifice » des tueries de Duekoué

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Duekoué, la ville qui a porté les stigmates de la crise postélectorale de 2011/Ph DR

Débuté le 24 mars à la cour d’assises d’Abidjan, le procès de l’ex-chef de la rébellion Amadé Ouremi a pris fin le 12 avril dernier.

Ce suspect poursuivi pour son implication dans le génocide de Duekoué les 28 et 29 mars 2011 au quartier Carrefour, qui a fait 800 morts a été condamné à perpétuité, assorti d’une amende de deux milliards qu’il devra verser aux victimes.

La cour a estimé que les faits de meurtres, d’assassinat, de viols, de coups et blessures orchestrés sur les populations à Duekoué ont été commises par Adamé Ouéremi.  Raison pour laquelle, la prison à vie lui a été infligée. L’inculpé qui n’a pas reconnu tous les 24 chefs d’accusations qui lui ont été imputés, a souligné qu’il n’était qu’un simple exécutant des décisions qui lui étaient données par ses supérieurs hiérarchiques dont Losseni Fofana dit Loss et Coulibaly dit Coul.

Me Roselyne Aka qui assurait la défense d’Ouremi avait souhaité que toutes les personnes citées comparaissent devant la cour d’assises. Mais elle a été très déçue de savoir que ceux-ci ne comparaîtront pas. C’est la raison pour laquelle le 12 avril 2021 après le verdict, elle a estimé que ce procès a été biaisé. Son avis est partagé par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, dont l’observatoire ivoirien des droits de l’homme ( Oidh). 

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Le mardi 20 avril 2021 Mme  Atena Yapi  responsable des enquêtes à l’Oidh après avoir déploré l’absence des chefs militaires cités à la barre, a affirmé,  » l’Oidh pense qu’Ouremi a servi de mouton du sacrifice pour que les vrais commanditaires de ces atrocités soient à l’abri de la justice  ».Cette militante des droits de l’homme qui intervenait sur les antennes de la radio de la Paix a indiqué que vue  la gravité des faits, il aurait fallu que les personnes citées comparaissent afin de faire toute la lumière sur cette affaire..

Son point de vue est partagé par Traoré Drissa, Secrétaire général de la fédération internationale des droits de l’homme (FIdh). Mais cet homme de droit ajoute toutefois que les personnes mises en cause par Ouéremi pourraient ne pas se présenter à la barre parce qu’elles sont couvertes par l’ordonnance d’amnistie de 2018 signée par le président Alassane Ouattara. Traoré Drissa qui a toujours condamné cette ordonnance, a indiqué qu’elle ouvre une voie à l’impunité et empêche de juger les personnes

ayant commises des atrocités pendant la crise post-électorale de 2010-11.

Ahoussi Aka

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