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Côte d’Ivoire, conflits intercommunautaires à Béoumi, un imam accuse Ouattara et Bédié

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L'imam Falikou Diomandé estime que la crise Ouattara et Bédié s'est déportée à Béoumi/Ph DR

L’imam Falikou Diomandé, principal de la grande mosquée de Port-Bouët à Abidjan, a, lors de l’Aid El Fitr, pointé du doigt les présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié d’être les responsables des affrontements intercommunautaires de la ville de Béoumi.

A l’instar de tous les musulmans du monde entier, la Côte d’Ivoire a célébré, mardi 4 juin 2019, la fête de Ramadan. Une fête qui marque la fin du jeûne musulman. Dans son sermon, l’imam Falikou Diomandé, imam principal de la grande mosquée de Port-Bouët, a conseillé à ses ouailles au cours de l’Aïd El-Fitr de prôner la paix, la réconciliation envers le prochain pour une Côte d’Ivoire unie avant de les inviter à avoir de la reconnaissance à Allah, le Tout puissant.

Le conflit intercommunautaire dans la région de Béoumi, le 15 mai dernier qui s’est soldé par 11 morts, 140 blessés et 300 déplacés continue d’être le sujet brûlant pour le Conseil supérieur des imams (Cosim). Lors de la Nuit du destin, vendredi 31 mai,  le Cosim en est revenu largement sur la situation malheureuse et particulière  de Béoumi, qui pendant le mois bénit du Ramadan a fragilisé quelques peu les fondamentaux de de la tolérance, le pardon et la solidarité prônés par l’Islam. 

Ainsi, au cours de l’Aïd El-Fitr, le président de la section Cosim de la commune de Port-Bouët, imam Diomandé a mis encore les pieds dans le plat, en dénonçant cette énième violence communautaire dans les villes du pays.

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« C’est le conflit Bédié et Ouattara qui s’est manifesté à Béoumi. Car, depuis  bientôt deux ans, ces deux personnalités politiques, qui, hier, étaient en de bon terme ne le sont plus à cause des divergences idéologiques sur le Rhdp. Leur discorde politique a eu sans nul doute un impact sur la situation de la ville de Béoumi, où point de constater avec regret des morts et blessés dans les deux camps », a assené l’imam Diomandé. Face à la prétention de tout homme de diriger vaille que vaille un pays sans attendre son tour ou avoir la volonté du peuple, le guide religieux estime que c’est Dieu qui établit le président, avant d’inviter les uns et les autres à la patience et à la sagesse.

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« Nous n’avons pas choisi nos voisins, au moment où nous nous installions dans les villes ou villages de la Côte d’Ivoire. C’est un choix de Dieu, et qui ne dépend de personne. Nous devons apprendre à vivre ensemble, semer l’amour et l’entente entre nous fils de ce pays », a déclaré l’Imam Diomandé. « C’est dommage ce qui s’est passé à Béoumi. Les Akans et les Malinkés vivent ensemble depuis des années », souligne-t-il, avant d’inviter la population ivoirienne à l’éducation spirituelle et à la pitié à l’égard des voisins.

Salomon Siki

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