Les personnes handicapées, à travers l’Ong Lueur d’espoir, remercient le gouvernement ivoirien et l’Union européenne pour leur participation effective à la présidentielle.
L’Ong Lueur d’espoir, une communauté des malvoyants existante depuis 2015, dirigée par Justin Sanza, veut prendre part, désormais, aux différents scrutins en Côte d’Ivoire. Cette association l’a fait savoir, dimanche 17 octobre 2020, à son siège sis à Port-Bouët, Abidjan.
Si bien que quand nous approchons les personnes élues, en leur demandant de venir en aide aux personnes handicapées, elles nous lancent cette boutade : Vous êtes combien ? Quand il s’agit des élections, on ne vous voit pas ? Quelle est votre capacité d’électorat ?
D’entrée de jeu, le président-fondateur a estimé que c’est un droit pour les handicapés de participer aux élections de 2020. « Dans l’application de ce droit, les personnes handicapées ont des difficultés. Si bien que quand nous approchons les personnes élues, en leur demandant de venir en aide aux personnes handicapées, elles nous lancent cette boutade : Vous êtes combien ? Quand il s’agit des élections, on ne vous voit pas ? Quelle est votre capacité d’électorat ? », a expliqué Justin Sanza, président de Ong Lueur d’espoir. Pour lui, « c’est choquant ! »
La Confédération des organisations des personnes handicapées de Côte d’Ivoire a constaté que depuis des années, les personnes handicapées expriment leur choix, lors des élections, par une tierce personne. Dont le choix exprimé n’est toujours pas le leur.
Aujourd’hui, elles estiment voter librement, seules et sans contrainte pourvu qu’on mette les moyens adéquats pour leur participation aux élections. Grâce à leur partenaire Cbm, souligne Sanza, le projet a été soumissionné et financé par l’Union européenne pour leur participation au scrutin présidentiel.
- Ce projet est la bienvenue parce qu’il permet au non-voyant de faire son choix grâce à son écriture braille
« Ce projet est la bienvenue parce qu’il permet au non-voyant de faire son choix grâce à son écriture braille. Il y aura des bulletins de vote en braille pour les non-voyants et pour des personnes sourdes, des interprètes, et handicapés roulants auront des espaces aménagés leur permettant d’avoir accès au bureau de vote. Tout cela est financé par l’Union européenne », a-t-il salué.
Longtemps sous-estimées dans le processus électoral, les personnes malvoyantes soutiennent que la prise en compte de leurs desiderata est dû à l’évolution et la technologie modernes. Si les autorités ivoiriennes et l’Union européenne sont favorables pour leur participation à la présidentielle d’octobre, pour Justin Sanza, l’autre difficulté réside au niveau de l’institution en charge des élections, la Commission électorale indépendante (Cei).
« Concernant le processus d’enrôlement, nous aurons voulu que la Cei nous donne le listing électoral. C’est-à-dire connaitre de façon approximative le nombre de personnes handicapées recensés et inscrites dans les centres de vote. En le faisant, cela allait nous permettre de pouvoir aménager les centres et bureaux de vote, où les personnes handicapées allaient exprimer leurs suffrages. Cette commission n’a pas collaboré avec nous », a déploré le président de Lueur d’espoir.
Les associations des personnes handicapées ont eu des agréments auprès de la Cei, confirme Sanza, pour être des observateurs du processus électoral du 31 octobre 2020.
Magloire Madjessou