Le ministre-gouverneur du District autonome d’Abidjan, Dr Cissé Ibrahima Bacongo et son équipe, étaient, jeudi 16 janvier 2025, face à la presse, à Abidjan-Plateau. Après 365 jours passés à tête de cette fonction, il a dressé le bilan et perspectives de ses actions.
L’année 2024 a été pour les déguerpis des quartiers précaires d’Abidjan des moments de tristesse, de souffrance, de désolation. Des populations, qui ont été déguerpies de leurs habitations et quartiers, crient leur ras-le-bol, vilipendent et insultent les autorités pendant que le District continue ses opérations dans le cadre du désordre urbain à Abidjan.
20 sites sur 171 ont fait l’objet de déguerpissements fait remarquer le ministre-gouverneur Cissé Ibrahima. Il s’agit des quartiers Boribana (Attécoubé) ; Colombie (Zoo d’Abidjan) ; Gesco à Yopougon ; Abattoir de Port-Bouët, sans oublier les emprises de hautes tensions.
« Au quartier Abattoir, il y avait des armes et autres »
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En 2018, le quartier Abattoir de Port-Bouët avait été visé pour être déguerpi, fait savoir le ministre-gouverneur. Pour des raisons, note-t-il, l’opération a dû être arrêtée. Pour Cissé Bacongo, le quartier Abattoir de Port-Bouët appartient au district d’Abidjan et non à la mairie de la commune. « Au quartier Abattoir, il y avait des armes et autres ».
A propos du quartier Colombie dans le prolongement du Zoo d’Abidjan, le conférencier a informé que chaque année, il y avait au moins 10 morts à « Colombie ». Les propriétaires de ces lieux, Ebrié et Attié, ont saisi la District afin que ce quartier soit déguerpi pour des raisons « d’insécurité à tout point de vue ».
Selon lui, « toutes ces actions ont fait l’objet de sensibilisation, et parfois, des délais de préavis ont été observés, notamment à travers la liste de 171 sites et la sensibilisation des populations vivant à Boribana auxquelles des dispositions ont été prises pour se reloger sur le nouveau site ».
Les familles au nombre de 15 mille seront relogées dans des sites d’Andokoua 1 et Anani (Port-Bouët) d’ici le mois de mars 2025. Nous sommes à pied d’œuvre, indique-t-il, afin que ce délai soit respecté.
« peu vertus, parce que on se connait dans ce pays pendant des années…».
Avec toutes ces opérations réalisées dans le cadre du désordre urbain à Abidjan, le conférencier du jour a estimé que certains ont qualifié « de déguerpissements déshumanisants » et désignant ces hommes politiques venus à Gesco « d’honteux, pittoresques et pitoyables », et « peu vertus, parce que on se connait dans ce pays pendant des années…».
Les critiques proférées à son endroit pendant ces opérations, Dr Cissé Bacongo a souligné à avoir préservé la vie humaine, la sécurité des populations, avant même la salubrité. En matière de restauration de l’ordre urbain, dit-il, il n’y a pas de panacée, c’est-à-dire il n’y a pas de solutions absolues. « Nous avons préféré choisir la vie, là où d’autres auraient choisi la mort comme cela s’est vu par le passé, en ne faisant rien du tout », a-t-il affirmé.
« 2025 sera l’année, où nous allons vaincre ce phénomène du désordre dans le secteur du transport », a promis le ministre-gouverneur d’Abidjan.
En termes de perspectives en 2025, son équipe et lui comptent mettre l’accent sur le transport, la gestion des ordures à Abidjan ; le ravalement des façades dans des communes et villes d’Abidjan, doté les chefs traditionnels de siège à Abidjan etc. « 2025 sera l’année, où nous allons vaincre ce phénomène du désordre dans le secteur du transport », a promis le ministre-gouverneur d’Abidjan.
Dressant le bilan de ses actions à la tête du District autonome d’Abidjan, Dr Cissé Bacongo a déclaré que ces « résultats sont encourageants » malgré les critiques des populations d’Abidjan.
Magloire Madjessou