C’est la troisième athlète kenyane tuée par son compagnon en moins de quatre ans au Kenya. Ces Violences basées sur le genre (Vbg) sont une gangrène dont l’Etat kenyan devrait faire face pour arrêter ces crimes.
Elles sont nombreuses les athlètes africaines, surtout kenyans ayant hissé le drapeau de leur pays aux différents Jeux Olympiques ou aux différentes compétitions mondiales de l’athlétisme. Mais elles sont nombreuses ayant perdu la vie de manière dramatique. Elles sont passées de vie à trépas, quasiment de la même manière : tuées par leur amant.
La dernière en date est le meurtre de Rebecca Cheptegei, marathonienne tuée par son compagnon. Ce drame s’est produit le dimanche 1er septembre 2024 à Endebess, localité kenyanne située à 25km de la frontière ougandaise.
Selon un rapport de police, le suspect s’est introduit dans la propriété de Rebecca Cheptegei vers 14h00, heure locale, alors qu’elle se trouvait à l’église avec ses enfants.
A son retour, selon le quotidien kényan The Standard, celui qui est présenté tour tour comme son ancien ou actuel compagnon par la police, l’a arrosé d’essence et a mis le feu sous les yeux de ses enfants, deux fillettes âgées de 9 et 11 ans.
Après quatre jours d’hospitalisation, Rebecca Cheptegei, cette ougandaise qui résidait au Kenya a succombé de ses blessures. Brûlée à 80%, ses organes ont cessé peu à peu de fonctionner. Signalons que la marathonienne ougandaise Rebecca Cheptegei, a participé en août aux Jeux olympiques de Paris.
La disparition tragique de Rebecca Cheptegei qui a secoué le pays et tout le monde sportif n’est pas la première de ce genre au Kenya. Ce pays a vécu des drames similaires qui, malheureusement se répètent fréquemment.
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En 2022 le pays avait été secoué par la disparition tragique de la célèbre athlète Damaris Mutua, une bahreïnie d’origine kényane. Le corps de cette athlète a été retrouvé à Iten, célèbre lieu d’entraînement pour la course de fond sur les plateaux de la vallée du Rift. Son compagnon est soupçonné de l’avoir tuée.
En octobre 2021, la prometteuse athlète de 25 ans Agnes Tirop, double médaillée de bronze mondiale du 10.000 m (2017, 2019) et 4e des JO de Tokyo sur 5.000 m, avait été retrouvée poignardée à mort à son domicile d’Iten.
Son mari Emmanuel Ibrahim Rotich est poursuivi pour meurtre. Il nie les accusations. Son procès est en cours.
Ces athlètes sont-elles victimes de jalousie ou des Violences basées sur le genre (Vbg) qui frappent le Kenya ? Difficile de donner une réponse exacte à ces questions mais ce que l’on sait c’est que le Kenya est réputé pour être l’un des pays où les femmes sont beaucoup victimes des Vbg.
Selon une étude de l’agence kényane de la statistique (Knbs) publiée en janvier 2023, 34% des femmes vivant au Kenya ont subi des violences physiques depuis leurs 15 ans.
Les femmes mariées « sont beaucoup plus susceptibles d’avoir subi des violences », estimait cette étude, soulignant que 41% des femmes mariées ont signalé de tels faits contre 20% des femmes célibataires.
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Aussi, vu que les personnes suspectées d’avoir tuées ces athlètes sont leurs compagnons, l’on peut tirer une conclusion partielle pour dire que ces athlètes ont été emportées par des violences basées sur le genre.
Il faut que l’Etat engage véritablement une lutte pour freiner ce mal qui est en train d’emporter peu à peu les athlètes kenyans qui font des prouesses pour le pays et pour l’Afrique à chaque compétition internationale.
Aka Ahoussi source tv5monde.com