Dimanche dernier, deux fidèles chrétiens partis pour échanger…se sont noyés dans la lagune Ebrié du quartier Aklomiabla de Koumassi. Sur les lieux du drame, plusieurs témoins ignorent ce qui les auraient conduits à cet endroit « mortel ».
Dimanche 31 octobre 2021, nous apprenions, avec stupéfaction et émoi, que deux fidèles d’une église évangélique située au quartier Aklomiabla de Koumassi se sont noyés dans la lagune. 4 jours après le drame, nous nous rendons sur les lieux, mercredi 3 novembre 2021. A l’église évangélique « Missions chrétienne des vainqueurs», nous rencontrons un homme se prénommant Anthony. Après des échanges, celui-ci nous informe que le drame s’est produit à quelques encablures de son église, à 100 mètres. Derrière l’église. Mais que les victimes ne sont pas membres de son église « Missions chrétienne des vainqueurs ». Il nous indique l’église en question.
Néanmoins, nous mettons le cap à cet endroit, où ces personnes ont trouvé la mort, vers 13h. A ce lieu, des maisons en barraques ceinturant presque le côté de la lagune, avec un important engin abandonné et gisant dans l’eau, depuis des lustres. Une jeune fille, dont l’habitation est à proximité du lieu du drame, nous renseigne sur les circonstances du drame.
« Il était presque 13h, lorsque deux individus sont venus ici, dans la concession voisine. Ils ont trouvé un des leurs avec qui ils échangeaient. Après quoi, ces deux chrétiens se sont retirés non loin d’une barraque donnant sur la lagune. Assis sur un lopin de terre jouxtant la barraque, la dame a glissé pour se retrouver dans l’eau. L’homme qui lui tenait compagnie, a voulu, lui aussi secouru cette dame en danger. C’est comme ça les deux se sont noyés dans la lagune », a témoigné Viviane Fofo. Son père Kouassi Carlos, n’étant pas loin, au moment de l’explication, se joint à nous et donne sa version des faits. Pour lui, on ne peut pas quitter l’église et venir à deux à cet endroit bizarre et échangés. « C’est Dieu qui les a punis de cette manière. Je n’étais à la maison quand l’incident s’est produit. Si j’étais là, je les aurais secourus. Car, moi-même, je sais bien nager et maitre dans cet art », dit-il.
Une délivrance pour la dame
Selon des témoins, l’homme qui accompagnait la dame était son accompagnateur spirituel, depuis qu’elle est tombée malade.
Nous nous rendons à l’église des deux fidèles morts dans cette lagune. Cette église est appelée « Eglise des miracles de la foi vivante ». Cette église a fermé ses portes depuis que ce drame a eu lieu, fait savoir un témoin. « Hier, ils avaient culte. Compte tenu de ce drame, le culte n’a pas eu lieu », soulignent des témoins rencontrés sur les lieux. Une vendeuse de beignets assise en face de l’église nous donne sa version des faits. « Le culte du dimanche était presque terminée. La dame en question est sortie, certainement pour prendre un peu d’air, juste à la descente de l’église. Cette dame, dans le temps était très malade. Ce culte auquel elle participait était une cérémonie de délivrance que le pasteur opérait sur elle. Etant assise au dehors, quelques minutes après, un homme l’a rejoint. Ils échangent et les deux se suivent pour se rendre vers la lagune. Des minutes après, nous apprenons leur décès », a expliqué dame Yapo. Selon des témoins, l’homme qui accompagnait la dame était son accompagnateur spirituel, depuis qu’elle est tombée malade.
C’est aux alentours de 15h que le Groupement des sapeurs-pompiers et militaires est venu repêcher les deux corps. Selon des témoins présents, ceux-ci ont eu de la grosse peine à repêcher ses corps, puisque la profondeur de cette eau et la boue constituaient un véritable handicap pour eux. La corde utilisée et qui nouait le sapeur-pompier, était presque à termes, pendant qu’il était dans l’eau. Ce fut là, une grosse frayeur…
La dame qui a été la première à se retrouver dans cette lagune était la belle-sœur du pasteur de l’église. Elle est venue au culte avec toute sa famille y compris son époux. L’homme, qui est parti secourir la dame dans l’eau, malheureusement, est également marié. Il réside au quartier M’Pouto de la Riviera.
Nous avons essayé de joindre à maintes reprises les responsables de l’église, nos tentatives sont restées vaines. Pour l’heure, l’église est fermée jusqu’à nouvel ordre.
Magloire Madjessou