S’unir, mener ensemble les batailles politiques pour chasser le Rhdp du pouvoir. Tels étaient les objectifs de l’opposition en 2020 à la veille de la présidentielle. Mais ces objectifs, la gauche n’a pu l’atteindre surtout après l’échec de la désobéissance civile qui a vu la dislocation de l’opposition due à l’arrestation de nombreux opposants.
Le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, resté seul maître du jeu a tenté tant bien que mal de reconstituer cette opposition en déconfiture. Mais, il ne l’a pas réussi, car en mars 2021, lors des législatives, les incompréhensions entre les partis politiques avaient refait surface. Seuls quelques formations politiques (Pdci-Rda, Fpi tendance Gbagbo, Fpi tendance Affi, Udpci, Urd etc) avaient réussi à signer des accords et présenter une liste unique à ce scrutin législatif.
Fragilisé par le pouvoir, l’opposition qui avait du mal à retrouver ses repères, ne comptait que sur l’arrivée de Laurent Gbagbo en vue de l’aider à sortir de son embourbement politique.
Mais à son arrivée, après qu’il ait créé son parti (PPA-CI) le 17 octobre dernier, Laurent Gbagbo, l’un des guides de l’opposition fait l’objet de critiques acerbes de la part des membres de la gauche elle-même. Si ce n’est pas Kouassi Jean Bonin, ex-vice-président du Fpi, ce sont d’autres opposants ou des internautes dont Blé Olivier qui diabolisent l’ancien président sur les réseaux sociaux ou dans les médias.
Le jeudi 28 octobre 2021, Blé Olivier, un internaute a accusé Laurent Gbagbo d’être à la base de la rétention de Charles Blé Goudé à la Haye. Cette accusation a fait sortir Degré-Mahi Yowouri, représentant Cojep France de ses gongs. Sur sa page Facebook, il a affirmé que le Cojep ne partage pas l’avis de cet internaute et ne se reconnaît pas dans les propos tenus par celui-ci.
Aussi, dans une lettre ouverte datée du 28 octobre 2021 et publiée sur une plateforme des journalistes, Jean-Yves Esso Essis, inspecteur et membre du bureau politique du PDCI-Rda s’en est-il pris de manière virulente à Kouadio Jean Bonin ( Fpi) pour avoir traité l’accord Pdci-PPA-CI, » d’accord contre nature ». Dans cette lettre Jean-Yves Esso Essis s’est dit à son tour offusquer par le fait que Kouadio Jean Bonin soutienne
la tentative de rapprochement entre le Fpi d’Affi N’Guessan et le Rhdp. A travers cette volonté, le cadre du Pdci-Rda dit comprendre que le vrai responsable de l’échec de l’opposition lors de la présidentielle de 2020 est le président du Fpi.
Au sein du PDCI même, le camp Jean-Louis Billon et Henri Konan Bédié semblent ne pas parler le même langage au sujet de la présidentielle de 2025. De son côté, même si Simone Gbagbo n’a jamais eu de mots déplacés en l’encontre de son ex-époux et de son parti, force est de savoir que l’ex-première dame et ses partisans du Mouvement générations capables (Mgc) ne partagent plus la même vision que le Woody de Mama. Une situation qui fragilise plus l’ex-Fpi de Gbagbo.
Au sein de l’opposition, c’est actuellement une guerre de positionnement. Certains se battent honnêtement en vue de se positionner comme partis politiques significatifs en Côte d’Ivoire, tandis que des militants d’autres formations politiques s’adonnent à l’intoxication de certains leaders de l’opposition.
Cette attitude est à condamner. L’opposition devrait plutôt œuvrer dans l’unité si elle veut vraiment accéder à la magistrature suprême car, comme le dit l’adage, » c’est quand on est uni qu’on est fort ».
Ahoussi Aka