Voilà une semaine déjà que la campagne présidentielle bat son plein. Dans la course, 5 candidats, dont Simone Ehivet Gbagbo.
En Côte d’Ivoire, ce nom a longtemps rimé avec l’opposition avant de se voir inscrire à partir de l’année 2000, dans les annales de la Présidence en tant que première dame de ce pays de 2000 à 2011.
Dans l’opposition
Syndicaliste active dans les années 1970 et 1980, elle a été plusieurs fois emprisonnée pour sa lutte en faveur du multipartisme, lors de ces années. Les brutalités et tortures subies de la part des hommes en armes ne vont pas freiner son ardeur de se battre pour la justice et la liberté.
A partir de 1973, à l’université de Cocody, elle fait la connaissance de Laurent Gbagbo et commence à côtoyer le milieu politique. En 1982, elle co-fonde dans la clandestinité, avec Laurent Gbagbo, Abdoudramane Sangaré, Émile Boga Doudou, Assoa Adou, Pascal Kokora et Pierre Kipré le futur Front populaire ivoirien (Fpi). Qui sera reconnu dans les années 1990 avec le multipartisme.
Libérée six mois après par grâce présidentielle, en 1995, elle va obtenir la caution
Femme battante, déterminée à lutter contre l’injustice, elle sera arrêtée le 18 février 1992 en compagnie de son ex-époux le président Laurent Gbagbo et les ténors de leur parti pour avoir manifesté contre la violence du « nettoyage » de la résidence universitaire d’Abidjan. Libérée six mois après par grâce présidentielle, en 1995, elle va obtenir la caution des électeurs de la commune d’Abobo pour être députée de cette commune.
Du statut de 1ère dame, à la marche vers la Présidence
Après l’accès de son ex-époux à la magistrature suprême, Simone Gbagbo se lance danse le social. Femme au grand cœur, elle mène une bataille sans merci contre cette pandémie chez les adultes, les enfants, à telle enseigne que son image était associée à tous les programmes de lutte menée par les Ong contre cette maladie en Côte d’ Ivoire.
En 2002, à l’avènement de la rébellion, à l’assemblée nationale, elle a été l’une des ardents défenseurs de la souveraineté de la Côte d’Ivoire contre les décisions ‘’soumissionnistes’’ de Linas-Marcousis.

En 2015, quatre ans après avoir été arrêtée, à la suite de la chute de son époux, elle est condamnée par la justice ivoirienne à 20 ans d’emprisonnement pour atteinte à l’autorité et à la sûreté de l’État. Elle est libérée, en 2018, à la faveur d’une loi d’amnistie signée par le président Alassane Ouattara.
A sa sortie de prison, et aujourd’hui, du haut de ses 76 ans, elle qui a été humiliée a su puiser en elle-même des forces pour transcender les difficultés politiques et de couple qu’elle traversait pour trouver la force en son Dieu qu’elle adore afin de rebondir au-devant de la scène politique.
Arborant les couleurs du Mouvement des générations capable (Mgc), le parti qu’elle a créé en 2022, Simone Gbagbo, après avoir longtemps évolué dans l’ombre de Laurent Gbagbo et bien d’autres, tente cette fois-ci de saisir sa chance et se jeter dans la bataille électorale pour affronter des dinosaures de la politique comme Alassane Ouattara.
Rompue aux arcanes de la politique, résiliente et femme de combat, Simone Gbagbo, natif de Moossou (sud du pays), au soir du 25 octobre 2025, espère triompher des autres candidats, surtout avec son programme axé sur trois axes majeurs, à savoir la réconciliation nationale, la transformation du pays et la souveraineté. Femme de foi, elle espère accéder à la magistrature suprême pour donner naissance à une Côte d’Ivoire nouvelle.
Aka Ahoussi