Le vendredi 28 mai 2022 a eu lieu une rencontre à la préfecture de Bloléquin entre le corps préfectoral et les populations sur la situation sécuritaire liée au conflit foncier. Celui-ci a occasionné la mort de deux frères Oulaï dans la forêt de Guéya, un village du département de Bloléquin.
Gbagbeu Gué Gilbert, préfet du département de Bloléquin, a échangé avec une centaine de personnes (autochtones et allogènes), après le conflit foncier qui a éclaté et faisant des morts dans le village de Guéya, dans la ville de Bloléquin.
Situant le contexte de cette rencontre, Gilbert Gbagbeu, préfet du département de Bloléquin, a exposé les malheureux faits qui se sont produits du 18 au 19 mai dernier dans le village de Guéya dans la commune de Bloléquin. « Il s’agit de Oulaï Richard 50 ans et Oulaï Raphaël 54 ans. Il s’agissait d’un meurtre selon le rapport de la police. Le caractère odieux du crime et les témoignages ont indexé des membres de la communauté burkinabé. Ce fait a entrainé de fortes tensions et de révoltes. Mais plusieurs actions que nous avons menées ont permis d’assister à ce calme aujourd’hui et nous saluons la sagesse, la discipline dont a fait preuve les populations du canton Zéa », a déclaré le préfet.
Le caractère odieux du crime et les témoignages ont indexé des membres de la communauté burkinabé. Ce fait a entrainé de fortes tensions et de révoltes
Dans la foulée, les populations autochtones de Guéya écrivent un courrier dénommé « Déclaration de Guéya », dans lequel ceux-ci dénoncent plusieurs cas de meurtres au sein de leur communauté et qui sont commis par les Burkinabè. A travers le courrier, les autochtones exigent le départ immédiat des peuples Burkinabè, avant l’organisation des funérailles des frères Oulaï. Pour eux, après le deuil, ils pourront analyser une possible cohabitation avec le peuple Burkinabè.
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Après que le préfet ait donné la teneur de cette information aux populations Burkinabè, il a estimé que la paix est son credo. « Ma priorité ici à Bloléquin, c’est la paix et la cohésion. Alors, je ne peux tolérer toute action qui vient perturber cette vision. J’ai également fait un communiqué dans lequel j’ai condamné tout acte qui tend à se faire justice », dit-il. Avant de conseiller les deux parties de laisser la justice faire son travail.
A sa suite, les élus et cadres du département dont Kahi Dezon Léopold, vice-ministre gouverneur du district des Montages et Doh Georges, médiateur délégué de la région du Cavally, ont exprimé leur compassion aux villages concernés, tout en les exhortant au pardon et à la tolérance. Ceux-ci n’ont pas manqué de décrier le comportement des populations allogènes, en les appelant ainsi à se conformer aux respects et lois établais par les villageois de Guéya.
Quant au chef des Burkinabè, Nabalum Kilbila Di Sayba, il a déploré le crime crapuleux qui s’est passé dans le village suite aux meurtres des frères Oulaï. Toutefois, il implore le pardon de tout le village, et promet que de tels évènements ne se reproduiront plus.
Une autre rencontre de réconciliation est prévue, dans les prochains jours, entre ces populations pour trouver une solution à ce conflit foncier.
Louisette Kadick, Correspondante
« 2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.»