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Conflit foncier : Deux frères abattus par un dozo dans une forêt à Bloléquin

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Deux jeunes frères Oulaï tués dans la forêt de Gueya/Ph Credo

Deux frères ont été abattus par un chef Dozo dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 mai 2022 aux environs de 2h du matin dans le village de Gueya, sous-préfecture de Blolequin pour une histoire de forêt. Il s’agit des frères Raphaêl Oulaï et Jean Baptiste Oulaï.

Récemment revenus de l’exil pour regagner leur terre natale, les trois frères Oulaï ont entamé des démarches, en vue de récupérer leur forêt illégalement exploitée par des allogènes burkinabés. Ces frères ont décidé, avant de s’approprier de leur bien, d’organiser un triduum de jeûne et de prières dans ladite forêt, qui finalement tourne au drame.

L’on déplore la mort de Oulaï Raphaël et de son frère Oulaï Jean Baptiste, pasteur de l’église Baptiste Mid-Mission. Un autre, qui était avec eux, a eu la vie sauve, on ne sait par quel miracle, au moment du drame qui s’est passé dans cette forêt de Gueya. Sébastien Oulaï, un des trois frères, a été le rescapé de ce drame qui a eu lieu dans cette forêt. Celui-ci a décidé de témoigner, après le drame qui est arrivé à ses frères décédés.

« Depuis la crise postélectorale de 2010, nous étions au Liberia et notre frère qui est revenu nous a fait appel. A notre arrivée, nous avons constaté que notre forêt était occupée, sans notre consentement et même notre frère avait à cet effet eu des procès qu’il a remporté contre ces allogènes burkinabés. Mais puisque nous sommes chrétiens, nous avons ainsi initié un triduum de jeûne sec accompagné de prière qui a commencé, le mercredi 18 mai à 8h pour prendre fin, le vendredi 20 mai 2022, à 18 h. Nous sommes allés sur la colline pour ce recueillement. Là, nous avons dressé une tente de fortune et la nuit tombée, nous nous sommes endormis », explique Sébastien, un des frères rescapés.

Poursuivant, il relate ces faits effroyables de la forêt de Gueya. « Tout à coup, j’entendis un coup de fusil, paniqué, j’ai pris la fuite. Des minutes après, j’entendais des Moré (une langue de l’ethnie du Burkina Faso) parlé sur le site, où nous étions. Je suis retourné en hâte au village pour appeler les secours et quand on arrivait, mes deux frères avaient été tués. L’un découpé à la machette et l’autre a reçu deux coups de fusil à la poitrine et entre ses jambes », raconte-t-il, avec émoi.

Une fois arrivé au village, après cette triste histoire, et après des investigations menées ce jour-là, nous avons appris que ce fait ignoble a été commis par Rasta, chef Dozo de Gueya. Dans le village, Rasta est le chef des Dozo depuis des années. Après des enquêtes menées par la police et la gendarmerie de Bloléquin, il est reconnu coupable de ce meurtre. Celui-ci a été mis aux arrêts et avoue avoir commis ce meurtre avec d’autres personnes, qui sont également recherchées par la police et la gendarmerie pour nécessité d’enquête sur la mort de deux frères Oulaï.

 Louisette Kadick, Correspondante

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