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Côte d’Ivoire, à 3 mois de la présidentielle, les évêques interpellent les hommes politiques

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Mgr Jean Jacques Koffi Oi Koffi, présidant la messe de clôture de la 116 e Assemblée plénière de la Cec-Ci/Ph DR

Au terme de leur 116e Assemblée plénière tenue du 26 au 30 juillet 2020, au centre diocésain de Yamoussoukro, la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cec-Ci) a interpellé à 3 mois de la présidentielle du 31 octobre 2020 les hommes politiques sur la nécessité à préserver la paix.

Dans 3 mois, les élections présidentielles auront lieu en Côte d’Ivoire. Celles-ci cristallisent, déjà, des passions tant chez les camps présidentiel que l’opposition. La Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cec-Ci) n’a de cesse d’interpeller les hommes politiques ivoiriens, depuis presque deux ans, sur les éventuelles menaces qui pèseraient sur le processus électoral d’octobre 2020.

  • A trois mois de la prochaine élection du président de la République, nous nous trouvons à la croisée des chemins

Lors de leur 116e assemblée plénière à Yamoussoukro, et au cours de la clôture de cette session par une célébration eucharistique, le jeudi 30 juillet, les évêques ont à nouveau adressé des messages aux hommes politiques. « A trois mois de la prochaine élection du président de la République, nous nous trouvons à la croisée des chemins. Nous traversons des zones de turbulences au plan politique, dont les répercussions pourraient mettre à mal la fraternité et la paix », a analysé Mgr Jean Jacques Koffi Oi Koffi, évêque de San Pedro et vice-président de la Cec-Ci. C’était lors de son homélie de la messe de clôture de la 116e Assemblée plénière.

Préoccupés par ce qui pourrait advenir, les évêques catholiques sont conscients de leur mission qui est purement religieuse. Insistant qu’elle ne peut donc s’accommoder à l’aspect politique, social et économique. « Mais justement de cette mission religieuse découlent une fonction, des lumières et des forces qui peuvent servir à constituer et à affermir la communauté des hommes selon la loi divine (cf. lettre pastorale n°3) », a-t-il justifié dans l’homélie.

A lire aussi: Côte d’Ivoire, les évêques catholiques publient une Lettre pastorale sur la réconciliation et la paix

Objectif de la Lettre pastorale

A Korhogo, en 2019, la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire avait émis le vœu de faire paraitre une lettre pastorale dans le cadre de la réconciliation, la justice et la paix en Côte d’Ivoire. Mardi 21 juillet, au cours d’une conférence de presse, à son siège Riviera III Cocody Abidjan, le Secrétaire général de ladite Conférence, père Emmanuel Wohi Nin, avait présenté cette lettre de 79 pages et ses articulations.

Dans son homélie, Mgr Koffi Oi Koffi a dit en substance que cette lettre n’est rien d’autre qu’une interpellation et une invitation à bâtir une société de paix et d’amour. « C’est un véritable trésor qui exige de nous des renoncements : renoncements à la violence verbale et physique qui ne sont nullement une fatalité ni en période électorale ni dans nos rapports de tous les jours ; renoncements aux intérêts égoïstes pour accorder une importance particulière à l’intérêt général et au bien commun ; renoncements à la corruption sous toutes ses formes ; renoncements au cléricalisme et à la toute forme de dictature au sein des familles, des communautés religieuses, des services et des institutions nationales ; renoncements à la paresse et à la médiocrité au sein de la jeunesse de notre pays », a exhorté le vice-président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire.

  • Conduire ce processus dans les règles de l’art, c’est-à-dire dans le respect de Loi fondamentale, dans la concertation et le consensus autour des procédures, dans le respect de la dignité de chacun

C’est pourquoi, l’officiant ne dira pas autre chose qu’à la veille de cette élection du président de la République, leur devoir est de rappeler aux Ivoiriens que « la guerre n’est pas une fatalité ». Mais plutôt, « conduire ce processus dans les règles de l’art, c’est-à-dire dans le respect de Loi fondamentale, dans la concertation et le consensus autour des procédures, dans le respect de la dignité de chacun.»

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Mgr Bessi plébiscité

Cette session s’est penchée aussi sur le renouvellement des instances de la Conférence. Mgr Ignace Bessi Dogbo, évêque de Katiola et président de la Cec-Ci, a dressé le bilan de 3 ans de mandat (du 20 mai 2017 au 31 juillet 2020) passé à la tête de l’institution. Il a été plébiscité par ses pairs évêques pour un autre mandat de 3 ans ainsi que Mgr Jean Jacques Koffi Oi Koffi.

Au cours de sa mandature, l’évêque de Katiola s’est réjoui de trois sources de revenus que détient l’Eglise catholique depuis 2017. A savoir le pagne national, le Fonds national catholique et le fonds de pension de l’Eglise catholique. Lesquels fonds ont permis l’acquisition de terrain de 770m2 à Cocody Djorogobité et la construction d’un bâtiment de séjour des évêques.

Magloire Madjessou

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