Alassane Ouattara, sans le citer ouvertement, a décrié au Congrès du parti unifié du Rhdp créé ce jour, toutes les souffrances endurées par les siens et lui sous la gouvernance de son ex-allié, Henri Konan Bédié, devenu son principal rival aujourd’hui.
Ce samedi 26 janvier 2019, jour de la création du parti unifié du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), le président de la République, Alassane Ouattara, l’a baptisé « jour de vérité ». Un jour pour lui de dire ce qu’il s’est retenu de dire jusque-là. Des vérités qu’il a décidé d’asséner à ses adversaires. Principalement à Henri Konan Bédié, le président du Pdci-Rda, son ex-allié devenu son plus farouche adversaire actuellement, après avoir abandonné le projet de création du RHDP unifié qu’il a initié.
Alassane Ouattara n’y est pas allé de main morte pour rappeler au successeur d’Houphouët-Boigny ses ‘’crimes’’ du passé. L’actuel tenant du pouvoir a appelé sur le pupitre son épouse, Dominique Ouattara, et des membres de sa famille, notamment son cadet Téné Birahima, et ses deux cadettes Rokya et Sita, qui auront tous été victimes des agissements d’Henri Konan Bédié, pendant sa gestion.
Tous, rappelle-t-il, avaient perdu leurs emplois parce qu’étant des proches à lui. « Le président Houphouët-Boigny me disait que l’amitié se nourrit de vérités. Moi, j’ai tout pardonné, mais je voudrais qu’on se souvienne qu’il y a un quart de siècle, il y a eu des moments de honte pour notre pays par les agissements de certaines personnes. Donc, il faut arrêter de donner le sentiment qu’on arrive en politique pour la première fois. J’ai tout pardonné et continuerai de travailler pour tous les Ivoiriens sans distinction de race, d’ethnie, de religion ou de couleur de la peau. Tous les Ivoiriens sont égaux devant mes yeux ».
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Alassane Ouattara est revenu, également sur sa proximité avec feu le président Félix Houphouët-Boigny. Le père de la Nation ivoirienne qui aura fait de son pays un « havre paix ». Une stabilité à laquelle ont succédé des palabres qui ont conduit à des boycotts d’élections, à des coups d’Etat, des rébellions et autres crises post-électorales.
« Aujourd’hui, cette période est finie, c’est derrière nous, et sur chacune de ces choses que j’ai mentionnées, il y a avait une raison. Réfléchissez bien, vous verrez pourquoi nous avons vécu une telle situation. On ne veut pas revenir en arrière. La Côte d’Ivoire avance avec le Rhdp. On doit penser aux Ivoiriens et non pas à soi-même. C’est pour ça je vous dis que je vous donnerai ma réponse l’année prochaine (au sujet du 3ème mandat, Ndlr). Parce que, ce que je veux c’est m’assurer que ce pays a une stabilité inébranlable et que personne ne pourra venir perturber la tranquillité des Ivoiriens… », martèle le président ivoirien, avec fermeté qui annonce une machine de guerre avec le parti unifié Rhdp. Laquelle machine, a-t-il indiqué, ne reculera devant aucun autre parti politique, aucune autre plate-forme.
Henri Konan Bédié, qui a gouverné la Côte d’Ivoire juste après la mort d’Houphouët-Boigny, de 1993 au coup d’Etat de décembre 1999, a quitté la coalition du Rhdp devenu parti politique aujourd’hui et appelle à la mise en place d’une nouvelle plate-forme politique avec le Pdci-Rda pour la reconquête du pouvoir en 2020.
Le titre est de la rédaction
Source : infodrome