24 heures après sa démission de la présidence de l’Assemble nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro explique sur sa chaîne de télé privée de 3 minutes 3 secondes, ce samedi 9 février 2019, les circonstances de cette démission motivée.
« Je démissionne maintenant parce que le Président Ouattara l’a voulu avec insistance», a expliqué l’ex président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. « Je ne veux pas amener la Côte d’Ivoire dans une situation de crise. C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas aller à la radicalisation, comme me l’ont conseillé beaucoup de gens », a-t-il fait savoir.
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Depuis 2018 et le mois de janvier 2019, Soro Guillaume était dans le viseur des cadres de son ex parti, le Rassemblement des républicains (Rdr). Ses différentes sorties et paroles en public étaient interprétées comme un va-t-en guerre. Son ex parti voyait aussi en lui des ambitions « politiques démesurées » pour la présidentielle de 2020. Désormais, le natif de Kofiplé est en roue libre pour cette élection, qui cristallise toutes les attentions.
« Je suis soulagé parce que vous ne pouvez pas imaginer le poids du fardeau que je ressentais sur mes épaules. Je suis un indépendant. Je ne dirai pas que je suis un insoumis, mais je suis indépendant fondamentalement. Je n’aurai plus à être astreint au devoir de réserve », lâche-t-il.
L’ex ministre Adama Bictogo, qui l’invitait à l’occasion d’une conférence de presse, le 6 novembre 2018, ainsi que d’autres personnalités du Rhdp a joué double jeu et surtout de profiter des retombées du parti, à rendre le tablier s’il ne participait au Congrès constitutif du Rhdp unifié, du 26 janvier. Il vient donc d’avoir la confirmation. Le vendredi 8 février, il a rendu le tablier.
« Aujourd’hui, je vais rendre le tabouret et je vais aller chercher le fauteuil, pour aller m’asseoir dedans. Ce sera plus confortable de s’asseoir dans le fauteuil », a ironisé le prétendant, qui se dit prêt pour toute échéance électorale, notamment celle d’octobre 2020.
Pierre Grah-Awoyo