Côte d’Ivoire, Pr Hauhouot Asseypo fait des confidences sur Séry Bailly

Professeur Hauhouot Asseypo Antoine, président de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et de la diaspora africaine (Ascad), et collègue savant du Pr Séry Bailly Zacharie, décédé, le dimanche 2 décembre 2018, à Abidjan. Dans cette interview-témoignage accordée à Credochristi.com, le professeur titulaire en Géographie parle avec douleur et émotion de la disparition de ce brillant intellectuel et revient sur les circonstances de sa mort.

Qui était le Pr Séry Bailly pour vous ?

Le professeur Séry Bailly fut pour moi un collègue d’université avant d’être un confrère de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et de la diaspora africaine (Ascad).  Je l’appelais d’un nom affectueux emprunté à Georges Niangoran Bouah : « Petit frère grand ». Son décès m’attriste énormément. C’est une grande perte pour notre institution.

Quand l’avez-vous connu, et si possible, comment est née votre amitié?

C’est à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody d’Abidjan que tout a commencé. Pendant mes mandats de Doyen de la faculté des Lettres et Sciences humaines puis Président de l’Université, je l’ai particulièrement remarqué pour sa brillante intelligence et son efficacité. Pr Séry Bailly était très disponible dans la recherche des solutions à nos nombreux problèmes. La grande confiance que j’avais lui m’avait amené à lui confier une mission d’étude des libertés académiques à l’Université d’Accra-Lagon, pour les besoins de la nôtre. Son rapport devant le Conseil de l’Université fut remarquable.

En tant que membre et vice-président de l’Ascad, quels rapports entretenait-il avec ses collègues savants?

Pr Séry Bailly est connu pour sa simplicité et son dévouement à la cause des savoirs. Il a contribué de façon décisive à l’essor de l’Ascad dont il fut le vice-Président. Je suis très peiné qu’il disparaisse sous mon mandat de Président. 

Comment les Académiciens ressentent-ils sa disparition brutale ?

Comme un choc de la même intensité. Surtout que personne ne s’y attendait. Je lui avais même confié de représenter l’Ascad au Colloque au cours duquel le drame est survenu.

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Dans le monde intellectuel, comment le qualifieriez-vous tant en Côte-d’Ivoire qu’en Afrique ?

Sans hésitation, une étoile, une fierté ivoirienne et africaine. Il avait cultivé à la perfection l’écriture, l’art oratoire et surtout, l’argumentation. C’était un excellent dialecticien, un « maître de la parole », comme on le dit dans notre famille professionnelle. 

Qu’est-ce qui vous passionne chez l’homme ?

Son élégance et sa vaste culture dans les traditions Bété et ivoiriennes. 

Une anecdote sur l’homme intellectuel

Sa rencontre avec un jeune auteur qui l’avait qualifié de dangereux idéologue dans un livre, et qui changea complètement d’opinion, au point de lui présenter des excuses.

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