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Côte d’Ivoire, un Centre d’écoute et d’orientation des femmes violentées de Gesco de Yopougon bientôt réalisé

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De nombreuses femmes victimes de violences sont venues assister à la cérémonie à Gesco/Ph DR

Il ne se passe de jours en Côte d’Ivoire sans que la femme ne subisse de violences de tout genre. La commune de Yopougon, principalement Gesco en paye le plus lourd tribut. C’est ce qui justifie, jeudi 30 janvier 2020, à Gesco, la présence de l’Association Zonta international à la réalisation d’un centre d’écoute, d’orientation et de sensibilisation pour ces victimes sexuelles.

 

Gesco, une périphérie de la commune de Yopougon située à l’Ouest et à l’entrée d’Abidjan par l’autoroute du nord, est habitée par une population nombreuse et généralement  à faible revenu.  L’insécurité, certes, est un autre souci majeur à Abidjan, mais à Gesco, ce phénomène a pris une autre envergure et est devenu une urgence sociale.  Plusieurs témoignages des habitants ont montré que les femmes sont fréquemment violentées dans ce secteur (agressions sexuelles ou violences conjugales). 

Face donc à toutes ces inquiétudes, il était temps d’éradiquer ce sentiment de culpabilité et d’aider ces femmes et leur entourage à identifier les situations de violence pour y mettre fin.  Dans ce cadre,   la formation urbaine, sanitaire et communautaire de Gesco, vient de bénéficier d’un financement de 3000 dollars  US (environ 1 785 000 Franc CFA) du Zonta international pour la réalisation d’un centre d’écoute, de sensibilisation et d’orientation des femmes violentées. 

Ce bâtiment en construction situé en plein cœur  du centre communautaire de Gesco, dont l’inauguration est prévue  ces jours-ci,  va donc  servir de cadre pour recevoir ces femmes-là, qui sont blessées moralement, psychologiquement et physiquement, pour les rassurer, les orienter et  les sensibiliser à certains comportements.  

 

  • Je tiens à dire merci au Zonta international. Son arrivé est salutaire, parce qu’à Gesco, nos femmes souffrent assez ; il fallait que ce club arrive pour éveiller les consciences, nous éclairer sur certains points.

Bonnel Marie-Louise, chef du projet, se réjouit de l’éligibilité dudit projet. « Lorsque cette opportunité s’est offerte au club d’Abidjan, nous l’avons conceptualisé selon les orientations du Zonta international et selon toutes les règles de conception d’un projet.  Et maintenant, il faut l’exécuter ; l’exécution doit être réalisé par le centre lui-même, parce que c’est le centre qui a reçu directement le fonds », dira-t-elle. Satisfaction totale également  de la part de Kouassi Rose Lima, gestionnaire de la formation urbaine, sanitaire et communautaire de Gesco.

«  Je tiens à dire merci au Zonta international. Son arrivé est salutaire, parce qu’à Gesco, nos femmes souffrent assez ; il fallait que ce club arrive pour éveiller les consciences, nous éclairer sur certains points.  A noter également qu’à cet effet, une conférence de sensibilisation a été organisée  le vendredi 31 janvier autour du thème : « Infidélité et violences conjugales », animée respectivement par Me Kohou Lebailly Gisèle, avocate et Berthe Odile Pohan, psychologue.

Pour elle, les femmes qui vivent des situations de violence ont souvent de la difficulté à les reconnaître. « Il est difficile de mettre des mots sur ce qui est vécu : difficile d’admettre que l’on est victime de violence conjugale.   Il y a la violence physique, celle que l’on voit et qui marque la peau. Et il y a la violence psychologique, celle qui est injectée dans la victime comme un poison subtil et toxique qui se répand de manière progressive et qui peut se manifester sous différentes formes dont la violence verbale, le harcèlement sexuel et la violence économique », soulignera la psychologue. Six sous-quartiers précaires de Gesco ont déjà reçu la visite du Zonta club d’Abidjan accompagné d’un psychologue et d’un juriste pour la phase de sensibilisation autour d’un thème précis.

Daniel Susper

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