Accueil A la une Elections apaisées : Hommes politiques, religieux, société civile font l’autocritique des médias

Elections apaisées : Hommes politiques, religieux, société civile font l’autocritique des médias

PARTAGER
Hommes politiques, religieux et société civile jugent la presse ivoirienne/Ph Credo

Face à des élections municipales et régionales du 2 septembre prochain, en Côte d’Ivoire, et pour éviter que le pays ne tombe dans une spirale de violence, l’Autorité nationale de la presse (Anp) et l’Unesco ont co-organisé un atelier à l’endroit des journalistes, jeudi dernier, à l’espace Crrae-Umoa Plateau.

 « Qu’attendez-vous de la presse nationale pour des élections sans violence ». Tel est le thème de l’atelier qui a réuni hommes politiques, guides religieux et sociétés civiles. Dago Kouassi Auguste, député et représentant du Ppa-CI, a parlé d’un environnement sain dans lequel le journaliste doit pouvoir travailler. Prenant l’exemple de l’Anp, qui est un organe de régulation, mais créer par l’Exécutif ivoirien ne peut donc être impartial, d’autant plus qu’il est créé par le gouvernement.

A l’en croire, cet organe devrait être crée par les journalistes eux-mêmes et non le pouvoir lui-même.  Aussi, a-t-il indiqué que les journalistes sont devenus pour certains journaux ou organes des agents de communication, au point où ils ont pour seul critère, la défense et l’intérêt de ce journal ou de l’homme politique. Pour finir, il a fait remarquer en Côte d’Ivoire, des discours de haine ont fait la Une des journaux…Ce qui selon lui est impensable.

Famoussa Coulibaly, Représentant le Rhdp, a rappelé que les élections locales auront lieu le 2 septembre prochain. Selon lui, la presse travaille pour le bien-être de la population. Indiquant que l’exercice du métier du journalisme est une fonction noble et pour lui, leur responsabilité est énorme. Le député Coulibaly a invité, enfin, les journalistes à vérifier les informations, avant de les diffuser ou publier.

Quant au Pdci-Rda, représenté par son vice-président Youssoufou Bamba, il a fait savoir que le rôle de la presse est indissociable à la démocratie. Il a souhaité que les journalistes apprennent la Constitution de son pays et le droit politique.

Respect déontologique et planning des politiques

Pour le père Hervé Djezou, Secrétaire exécutif des Moyens de communications sociales de l’Eglise catholique, a exhorté les journalistes à respecter les règles de la déontologie et de l’éthique. « Il s’agira pour les journalistes de proposer aux hommes de notre temps de vraies valeurs humaines religieuses :  l’amour et la paix comme antidote à la gangrène deshumanisation qui gagne du terrain de notre société », a-t-il souligné.

Pour la société civile, Dr Christophe Kouamé, président de Civis, a affirmé qu’à la veille des élections, on devrait être un pays en joie. Faisant le monotoring de la presse, il regrette qu’à ce jour, aucun parti politique n’ait publié son programme de société dans un journal. Selon lui, le journaliste devrait attirer l’attention des hommes politiques à publier leurs projets de société dans les colonnes de journaux ou sites en ligne. La sociologie des élections, souligne-t-il, est comme une compétition. « Dans la sociologie des élections, à la vérité, il ne peut avoir des élections apaisées, à moins de 2% parce que cela reste une compétition entre deux individus », a-t-il affirmé.

Samba Koné, président de l’Anp, a rappelé les dates qui ont conduit la Côte d’Ivoire a fragilisé son tissu social, à savoir 2020 ; 2010 ; 2000 et 1995. De nombreux observateurs, dit-il, à tort ou à raison, situent l’origine de l’émiettement des liens sociaux dans les discours des acteurs politiques et différentes composantes de la société civile.

En organisant cet atelier, l’Anp voudrait donner la parole à des groupements politiques qui font l’actualité dans nos villes, dans nos cités afin de nous édifier dans la perspective d’élections pacifiées, sur les attentes.

Magloire Madjessou

PARTAGER