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Embargo sur le pétrole Russe : Quelles peuvent en être les conséquences pour l’Afrique ?

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Le pétrole russe aura-t-il des conséquences sur l'Afrique? /Ph DR

Sous la pression des membres du Congrès, Républicains et Démocrates, le président américain, Joe Biden, a décidé, le mardi 8 mars 2022, d’interdire les importations de pétrole russe. Une mesure qui n’est pas sans conséquences pour tous les continents, en particulier l’Afrique.

C’est certainement l’une des mesures les plus rigoureuses que les Etats-Unis viennent de prendre contre Moscou. Le 8 mars, le président américain Joe Biden a annoncé, “le pétrole russe ne sera plus accepté dans les ports des États-Unis”. Avec cette interdiction, le peuple américain va porter un nouveau coup puissant à la machine de guerre russe.

Mais cette fois-ci, il n’a pas eu l’aval de ses alliés européens. Car, l’Europe reste fortement dépendante du gaz russe par rapport aux Usa. L’Europe dépend de la Russie pour 27 % de ses importations de pétrole brut, 47 % de ses importations de charbon et 41 % de ses importations de gaz, alors que le pétrole russe ne représente que 8 % des importations américaines et 4 % de la consommation de produits pétroliers aux États-Unis. En plus de cela, « le continent européen est toujours hanté par les crises gazières », a indiqué un spécialiste, qui a rappelé les crises de 2006 et 2009, dont a souffert l’Europe lorsqu’il y a eu rupture d’approvisionnement en provenance de la Russie.

Les conséquences

Le continent américain ne va pas échapper aux conséquences de la décision qu’elle a prise elle-même. D’ailleurs, c’était dans le but de s’assurer qu’avec la rupture avec la Russie, son pays serait capable de garantir l’approvisionnement des marchés mondiaux de l’énergie et d’éviter que les prix du pétrole n’augmentent fortement aux États-Unis que le président Biden n’était pas trop favorable à prendre cette décision. Mais après avoir cédé sous les pressions des élus, il est en train de faire un clin d’œil au Venezuela en vue de résoudre ce problème.

Cette décision (…) pourrait avoir de graves conséquences géopolitiques car le prix du pétrole a déjà monté en flèche depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, créant de considérables coûts supplémentaires pour les entreprises et les consommateurs”, analyse Los Angeles Timesui et cela ne va pas sans conséquence pour tous les continents, en particulier l’Afrique.

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Alexander Novak, vice-Premier ministre russe, avait averti lundi 7 mars 2022 qu’une interdiction pourrait faire plus que doubler les prix du pétrole jusqu’à 300 dollars le baril contre environ 130 actuellement, rapporte le quotidien économique britannique. Ce qui veut dire que cela fera gagner plus d’argent à Poutine, a fait remarquer un analyste économique, ce mercredi matin sur la chaîne France 24.  

La hausse des prix de l’essence peut avoir des répercussions sur de nombreux secteurs de l’économie. Les compagnies aériennes augmentent leurs prix, les automobilistes réduisent leurs déplacements et les prix des produits livrés par la route augmentent également, créant une nouvelle vague de pressions inflationnistes, souligne le quotidien britannique.

En Afrique et en Côte d’Ivoire singulièrement, à défaut de réduire leurs déplacements, les transporteurs répercuteront le coût de cette hausse de l’essence sur le coût du transport. Toute chose qui, notoirement entraînera une hausse du prix des denrées alimentaires. Donc la cherté de la vie tant décriée dans les pays africains au lieu de trouver une solution, risque de s’empirer avec la guerre de l’Ukraine.  

Rappelons que la Russie produit actuellement 11 % du pétrole mondial, soit environ 10,5 millions de barils par jour, indique le quotidien Los Angeles. Qui précise que si les européens, alliés des Etats-Unis n’ont accepté « de sanctionner les exportations d’énergie du président Poutine” c’est pour éviter les risques d’inflation galopante et par peur des représailles que pourraient exercer les Russes. 

Aka Ahoussi avec Courrier International

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