Faire d’Abidjan une métropole a fière allure, sans l’exposer aux aléas climatiques. Tel est le défi que s’est lancé le district d’Abidjan à travers un projet dans les zones sous sa compétence. Malgré les difficultés rencontrées pour l’exécution de ce projet, le district tente de résoudre l’équation. Reportage.
Ayant longtemps constitué un puits de carbone pour les populations de la Riviera Cocody, les arbres situés à l’intersection des voies menant aux II Plateaux et à la Riviera en venant du Pont HKB ont été purement et simplement abattus puis déracinés par des tracteurs.
Il y a quelques semaines encore, ces arbres produisaient de l’ombrage et procuraient de l’air pur aux passants mais surtout aux riverains de la Riviera. La disparition, cet espace vert vient allonger la liste des jardins et espaces verts détruits à Abidjan pour diverses causes.
Bientôt une nouvelle voie Yopougon-Bingerville
Cet espace vert de la Riviera a été détruit en raison de la réalisation du Projet de mobilité urbaine d’Abidjan (Puma). C’est ce qu’a expliqué M. Moyabi Koné directeur des parcs et jardins du District d’automne d’Abidjan (Daa).
Il en est de même aussi pour les arbres qui étaient du côté du lycée technique, a-t-il ajouté. « Il y a ce qu’on appelle le Prt. Ce sont des bus qui relieront la commune de Yopougon à celle de Bingerville. C’est leur tracé qu’ils sont en train de faire », indique M.
Koné, rencontré le 28 mai au Bâtiment G du garage du Daa, sis à Marcory Zone 4. Et de préciser que, « dans les mesures d’accompagnement, une fois ce projet terminé, ils vont replanter les arbres. Il en est de même pour le projet concernant le métro. Ils vont remplacer toutes les espèces d’arbres qu’ils auront détruits. Il y aura la réhabilitation de la flore détruite après ».
Cette réhabilitation de la flore fera que ces espaces bénéficieront non seulement de nouvelles infrastructures, mais ils retrouveront leur végétation qui fera à nouveau du bien aux riverains.
A Marcory, en-dessous de l’échangeur, des espaces verts engazonnés et parsemés de fleurs
Des mairies opposées à la reconstitution de la flore
Outre, la voie reliant Yopougon à Bingerville, le planting d’arbres ou l’aménagement des espaces publics autour des nouvelles infrastructures dans la ville d’Abidjan est une réalité. A Marcory, en-dessous de l’échangeur, des espaces verts engazonnés et parsemés de fleurs ont été aménagés pour le bien de la population et de la nature. Ces espaces ont été ornés d’objets d’arts, ainsi l’art, le beau a été joint à la richesse infrastructurale.

A Port-Bouët, au carrefour Akwaba, des gazons ont été également plantés autour du nouvel échangeur, mêlant ainsi la beauté architecturale de l’échangeur à la beauté de la nature. Ailleurs, notamment à Yopougon, des alentours du pont Y4 ont été engazonnés également.
En plus du gazon, le district d’Abidjan a initié une opération de planting d’arbres sur un total linéaire de 235 km. Ce projet qui est déjà visible le long du Boulevard VGE consistera à planter 83 000 arbres dans les dix (10) communes d’Abidjan et dans les sous-préfectures de Songon, Anyama et Bingerville.
Cependant, ce projet bien accueilli par certains maires, est rejeté par d’autres. M. Moyabi Koné qui n’a pas dévoilé le nom de ces maires, a affirmé avec regret, qu’ils « n’ont pas voulu qu’on plante des arbres chez eux ». Pourtant, selon les autorités du district, ce projet aurait permis de doter d’espaces verts certaines communes de la ville d’Abidjan qui n’en disposent pas. L’opposition de ces maires montre que le défi de faire d’Abidjan une ville verte reste encore une réalité.
La sensibilisation des populations, une nécessité
car 1 ha de gazon capte 12 t de co2 et 1m2 de gazon capte 1,2 kg de co2
Selon M. Moyabi Koné, la présence du gazon autour des nouvelles infrastructures est d’une grande importance, car 1 ha de gazon capte 12 t de co2 et 1m2 de gazon capte 1,2 kg de co2. Donc selon la photosynthèse, si les gazons captent une importante quantité de gaz carbonique c’est-à-dire qu’ils rejettent une importante quantité d’oxygène. Ainsi, ils participent à l’oxygénation, à l’aération de la ville à l’instar des arbres, qui eux, produisent en plus de l’ombrage pour les populations.
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Selon les spécialistes, les gazons et les arbres participent à l’atténuation de la chaleur et luttent également contre l’érosion. Selon eux, n’eut été les différents puits de carbone comme le Parc national du Banco ou la forêt de l’université ou les arbres du Plateau, etc. en saison des pluies, Abidjan vivrait les pires scènes de son inondation.

Etant entendu que les jardins, parcs et espaces verts sont d’une importance vitale pour tout être en particulier les abidjanais, des environnementalistes comme Stéphane Kouamé, membre de l’Ong La Vision Verte a appelé au respect de la nature.
Il a demandé à tous de ne pas détruire les plantes, ni les herbes. A l’instar du directeur des parcs et jardins du district d’Abidjan, il a demandé aux personnes qui transforment les espaces verts en lieu de commerce de mettre fin à cette pratique peu honereuse.
Aussi, l’environnementaliste a-t-il appelé les ivoiriens quelques soit leur rang social à l’écocitoyenneté en plantant des arbres et en participant à la protection des différentes essences végétales. Selon lui, seul la sensibilisation et la mobilisation des Ong engagées dans la lutte pour la préservation de l’environnement se présentent comme solution à ce problème.
Aka Ahoussi