Depuis deux jours (18 et 19 septembre 2024), l’Agence française de développement médias et Cfi, en partenariat avec l’ambassade de France en Côte d’Ivoire et Africa check ont organisé un forum de désinfoxCI sur les thématiques attraits au factchecking, à Abidjan Plateau.
« Intégrer le factchecking dans les modèles éditoriaux ». Cette thématique a été développée par des panelistes factcheckers dont Armand Hubert Assin de l’Agence ivoirienne de presse (Aip) ; Anderson Diédri de (Eburnie Today) ; Dolorès Pie, rédactrice en cheffe de Lemediacitoyen et Lacinan Ouattara, chef de service à Rti Info.
Les panelistes ont expliqué, lors de leurs interventions, les méthodes mises en œuvre pour incorporer la vérification des faits dans les processus de production d’information, les outils, les techniques disponibles et les pratiques auxquelles sont confrontées les acteurs.
Selon Lacinan Ouattara de Rti info, si l’information n’a pas été portée à la connaissance du public, on peut encore douter de cette information au niveau de son média. Le challenge, il faut sensibiliser les managers, pense-t-il, sur la question du factchecking, et apporté une crédibilité au média, sans grands moyens.
Le challenge, il faut sensibiliser les managers, pense-t-il, sur la question du factchecking.
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« C’est l’une des difficultés que rencontre la Rti info », a affirmé Ouattara. A propos de la formation, il a estimé que Cfi depuis plus de 5 ans, a été un partenaire pour eux, en termes de stages, études etc, qui permet de remonter en compétence sur le factchecking.
Anderson Manféi Diedri, journaliste factchecker, estime que pour les grandes rédactions, le service factchecking est souvent sollicité, et cela demande de la crédibilité du média. Il faut renforcer la confiance des citoyens, a affirmé Diédri, et que si vous diffusez des contenus qui ne sont pas exacts, cela peut jouer sur la crédibilité du média. Dans cet environnement à grande échelle, avec les fake news, le public attend que des journalistes factcheckers fassent de la vérification des faits sur le sujet à polémique.
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Sur le site du Lemediacitoyen, Dolorès Pie pense que la vérification des faits est une arme que les journalistes du site utilisent pour déconstruire une information. « Un journaliste se doit de vérifier l’information avant de la distiller à ses lecteurs. Nous en sommes éternellement conscients », dit-elle. Selon elle, en tant que journaliste, il a un fort impact social sur le public. Au mediacitoyen, nous recoupons les sources, soutient Delorès, quelle soit étatique. Nous faisons appelle aux sociologues, scientifiques et experts afin que l’information soit vraie et vérifiée.
Pour le journaliste Assin, partageant son expérience à l’Aip, il dira que Donatien Kangah est l’un de ses grands lecteurs, et en plus, celui qui corrige ses papiers de factchecking. Sur une étude faite sur le taux de suicide en Côte d’Ivoire, Assin a estimé qu’en lisant le papier, il avait des erreurs.
Mais, il a affirmé que les chiffres avancés sur cette étude, après déconstruction, étaient devenus caducs
Pourtant, ce papier de factchecking a été repris par plusieurs médias. Mais, il a affirmé que les chiffres avancés sur cette étude, après déconstruction, étaient devenus caducs. En définitive, dans son papier, il a souligné que la Côte d’Ivoire n’occupe pas le premier rang, plutôt, le 3è au niveau du suicide.
La désinformation en Côte d’Ivoire
Pour l’autre table ronde, qui avait pour thème : « Médias ivoiriens et désinformation » a été animé par les panélistes dont Évelyne Deba, journaliste à Nci, Suy Kahofy de l’Afp et Mohamed Kébé, journaliste factchecker à Ivoirecheck.
Suy Kahofy, journaliste à l’Afp et factchecker, a dit que la manipulation se fait seulement au plan national
Suy Kahofy, journaliste à l’Afp et factchecker, a dit que la manipulation se fait seulement au plan national. L’on commence à subir des influences extérieures, soutient-il, et certains prennent le malin plaisir à intoxiquer le peuple.
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« Nous avons une longue manipulation de l’information, qui a débouché, aujourd’hui, sur un commerce de la désinformation, qui est alimentée par des chapelles politiques et des journalistes, qui ont cette culture d’être dans une logique de combat pour leur parti politique », a fait savoir Suy Kahofy. Poursuivant ses propos, il a estimé que cette industrie ne connait pas le chômage de la désinformation.
En Côte d’Ivoire, les médias sont les principaux acteurs de la désinformation, pense Evelyne Deba, et cela ne date pas de maintenant. Pour elle, quand on parle de désinformation, cela sous-entend l’intention de nuire, de manipuler l’information pour amener l’opinion public à avoir une autre idée d’un sujet.
En Côte d’Ivoire, c’est tous les jours, on voit à la Une des journaux que le président de la République, Alassane Ouattara, est malade. Les médias ont fait le choix, conclut Deba, d’être des acteurs de la désinformation. Pour que les journalistes soient professionnels et lutter contre la désinformation, elle a souhaité que le milieu de la presse soit assaini en Côte d’Ivoire.
Magloire Madjessou