Des bruits alarmants ont couru à Abidjan sur la toxicité de cet autre produit qu’est le nitrate d’ammonium du navire Zimrida, il y a quelques jours. Alors qu’en 2006, Probo Koala avait fait des milliers de victimes. La direction générale du Port autonome d’Abidjan et les services techniques du ministère des Transports ont décidé, mardi 7 janvier 2025, de faire la lumière sur cette affaire, qui alimente les conversations dans la capitale ivoirienne.
Hien Sié, directeur général du Port autonome d’Abidjan, a rassuré, en présence des journalistes venus pour la visite du produit que le Nitrate d’ammonium en provenance du navire Zimrida n’est pas aussi dangereux qu’on veut le faire croire.
Selon lui, aucun navire ne peut accéder sur les ports ivoiriens sans un contrôle de la Direction générale des affaires maritimes (Dgam), de vérifier, si ce navire est inscrit sur une liste noire. « Si le navire Zimrida est dans le port, c’est qu’il n’est pas sur une liste noire », a clamé le directeur général du Paa, Hien Sié, lors de la conférence de presse.
« Si le navire Zimrida est dans le port, c’est qu’il n’est pas sur une liste noire »
Ce produit de nitrate d’ammonium qu’est un intrant sur les produits agricoles, notamment les engrais et le secteur minier et routier dans le cadre des explosifs servant à faire les terrassements. Selon Hien Sié, les chiffres de l’Organisation mondiale du commerce, par an, c’est 50 millions de tonnes et transportés par voix d’eaux dans les différents ports du monde.
Concernant le port d’Abidjan, depuis des années, précise-t-il, reçoit régulièrement le nitrate d’ammonium pour les besoins des industries locales. A titre d’exemple, en 2024, le Port autonome d’Abidjan a reçu une trentaine de navires pour un volume global de plus de 40 mille tonnes.
Hien Sié reconnait que c’est « un produit sensible et peut être dangereux dans certaines conditions »
Cependant, Hien Sié reconnait que c’est « un produit sensible et peut être dangereux dans certaines conditions ». Parlant des classifications de ce produit selon l’Omc, il fait savoir qu’il part de 1 à 9. Par contre, le nitrate d’ammonium est classé 5.1.
« Evidemment, en termes de dangerosité, il est classé moyen. Le 1 étant le plus dangereux notamment les explosifs et certaines armes. Comme il est classé parmi les matières dangereuses, son importation, son transport et son stockage sont strictement règlementés par des lois nationales et des lois supra », a-t-il souligné.
Hien Yacouba Sié, directeur général du Paa, a précisé que depuis des années des produits dangereux (nitrate d’ammonium, mercure…), et non dangereux transitent par le port d’Abidjan
Le navire Zimrida, qui a accosté sur les eaux ivoiriennes depuis le 30 décembre 2024, a fait l’objet de deux autorisations différentes à en croire le Dg du Paa. Au port d’Abidjan, le nitrate d’ammonium bénéficie d’un traitement particulier, fait-il noté. Pour ce navire comportant ce produit, insiste Hien Sié, bénéficiera d’une veille sécuritaire 24h/24h de son arrivée à son départ.
Rassurant la population ivoirienne, Hien Yacouba Sié, directeur général du Paa, a précisé que depuis des années des produits dangereux (nitrate d’ammonium, mercure…), et non dangereux transitent par le port d’Abidjan.
Le Zimrida, un cargo battant pavillon de la Barbade, transporte 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium, une matière dangereuse utilisée comme fertilisant dans l’agriculture. Ces 20.000 tonnes de nitrate d’ammonium sont commandées par un opérateur local dans le cadre de ses activités minières.
Magloire Madjessou
« 2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.»