En cette année jubilaire où l’ouverture de la Porte Sainte pour les chrétiens catholiques du monde, le père Eric-Norbert Abekan, curé de la paroisse Saint Jacques des II Plateaux Cocody, revient encore, dans son poème, en interpellant les sœurs et frères à ne pas avoir peur de fixer leur regard vers la Croix du Christ. Selon lui « la mort est morte pour toujours ».
La Porte Sainte est ouverte ! Notre Saint Père le Pape François, au Nom du Christ nous invite à nous engager sur le chemin du Jubilé de l’An 2025, en pèlerins d’Espérance, fixant la croix du Christ, ensemble.
Certes l’union fait la force et nous permet de rester debout et d’avancer mais j’ai encore très peur de fixer la croix du Christ.
La Croix me renvoie aux crachats, au sang mêlé de sueur et de poussière du chemin vers Golgotha.
Non, j’ai peur de fixer la Croix.
La Croix me renvoie aux cris:
Les femmes de Jérusalem qui crient et pleurent…
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Elles sont combien de femmes dans le monde qui crient leur frustration, leur dignité bafouée et leurs pleurs s’évanouissant dans le désert des cœurs fermés aux souffrances des autres.
Les soldats qui crient leur colère et maltraitent.
La foule qui crie sa joie en voyant l’innocent condamné.
Combien de personnes, dans le monde sont -elles injustement condamnées et jetées en prison et qui y demeurent sans jugement ?
La vérité est morte,
La justice est rejetée,
C’est le règne de la terreur et des ténèbres.
L’obscurité envahit la terre.
La Croix me renvoie à la trahison, aux injures et à la solitude. Heureusement que la Bienheureuse Vierge Marie, près de la croix, debout, reste.
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Oseront-ils encore la traiter de cyrène des eaux, de mamie Wata.?
Maman Marie, si eux, ils te rejettent moi, dès cette heure, à la suite de Saint Jean, je te prends chez moi.
À ton école, tu m’apprendras, moi pèlerin d’espérance, à fixer autrement la Croix de Ton Fils Jésus-Christ.
Ainsi, dans le regard maternel de la Bienheureuse Vierge Marie, au pied de la Croix de son Fils Jésus-Christ, je verrai cet instrument de torture comme un lieu de rassemblement.
Jésus-Christ ouvre grandement ses bras pour rassembler les enfants de Dieu dispersés à la fin de les conduire tous et toutes vers la demeure du Père, où n’écoulent ni crachats ni sueur, ni sang versé ni injustice, ni toutes sortes de violence.