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Afrique de l’ouest, après le coup d’État au Mali, la sous-région menacée de déstabilisation

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Une marche des manifestants le 5 juin, au Mali/¨Ph DR

Le coup d’Etat au Mali est un coup dur pour les pays africains, notamment ceux de la partie occidentale, qui sont en proie à une insécurité grandissante, en raison des groupes armées terroristes. 

L’action des militaires maliens, non seulement elle risque de faire école dans les pays dont les populations iront bientôt aux urnes. Mais elle risque d’ouvrir la voie aux jihadistes pour gagner du terrain au Mali et élargir leur toile dans la sous-région. 

Retour sur une situation rocambolesque entre partisans du J-5 et pouvoir…

 Le 21 juillet dernier en débarquant à Bamako, la médiation de la Cedeao avec à sa tête Issoufou Muhammad le président nigérien, président en exercice de ladite institution, la Cedeao voulait trouver une solution à la crise qui secoue le Mali depuis le 5 juin. En effet, depuis cette date, de milliers de Maliens sous la houlette de l’imam Dicko ont envahi les rues de la capitale pour exiger la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta. 

Ils lui reprochaient sa mauvaise gouvernance, la gabegie dans laquelle son pouvoir est trempé. Les dernières élections législatives qui ont vu l’invalidation d’une trentaine des députés élus de l’opposition par le Conseil constitutionnel ont enfoncé le clou de ces manifestations. C’est dans le but de trouver une issue favorable aux différentes parties que les présidents mandatés par l’organisation sous-régionale se sont donnés rendez-vous dans la capitale malienne. 

Mais cette première rencontre a été un échec. Le 25 juillet, les présidents de cette sous-région se sont réunis par viséo-conférence pour plancher sur la crise. A l’issue de cette rencontre, l’organisation sous régionale a fait plusieurs recommandations au président malien dont la dissolution du conseil constitutionnel, la formation d’un gouvernement d’Union national, l’annulation de l’élection des députés de son parti qui posent problème.

A lire aussi: Mali, le président IBK et son Premier ministre arrêtés par les mutins, la Cedeao invite les militaires à une posture républicaine

 Si le président IBK a accepté ses propositions, l’opposition et les mouvements du J-5 les ont rejetés. A cette situation tendue, s’est entremêlée des relations  pas trop étroites entre l’armée et son premier responsable, le président IBK. C’est cette dernière situation qui a mis le feu aux poudres ayant conduit à la mutinerie puis au coup de force. 

Les menaces d’une déstabilisation sous-régionale 

  • La Cedeao vient (…) dans le but de sauver le soldat IBK en cherchant à éviter l’effet boomerang qui pourrait subvenir dans les pays voisins si rien n’est fait…

Le 21 juillet à Bamako, en marge du sommet sur la crise malienne, Chogel Malga, un membre du J-5 a fait une confidence à la presse. « La Cedeao vient (…) dans le but de sauver le soldat IBK en cherchant à éviter l’effet boomerang qui pourrait subvenir dans les pays voisins si rien n’est fait. Car ces pays seront dans les urnes dans les prochains mois comme la Côte d’Ivoire. » Cette déclaration faite, il y a un mois de cela trouve tout son sens avec le coup d’Etat que vient de vivre le Mali. Car, avec cette situation, ce sont deux dangers qui guettent la sous-région : Les menaces djihadistes et les instabilités politiques dans les pays comme la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Niger qui seront aux urnes. 

Le Niger lui fait face aux menaces des terroristes sur son territoire. L’instabilité de ses voisins (Etats) serait une véritable catastrophe pour ce pays. La Côte d’Ivoire qui est dans le viseur des jihadistes est déjà en proie à des crises pré-électorales. La Guinée aussi est en proie à ces mêmes crises. A l’approche du scrutin présidentielle dans ces deux pays où la spirale de violence ne fait que croître, la Cedeao et la communauté internationale s’inquiètent de ce syndrome des coups d’Etat qui peut frapper à tout moment ces pays. 

  • Or, une déstabilisation surtout de la Côte d’Ivoire qui détient 40% du Pib de la sous-région serait un chaos pour l’économie de cette zone régionale.

Or, une déstabilisation surtout de la Côte d’Ivoire qui détient 40% du Pib de la sous-région serait un chaos pour l’économie de cette zone régionale. Et une telle situation sera un atout pour les groupes terroristes d’élargir leurs bases sur les côtes de l’atlantique. C’est pour éviter tout cela que l’Onu a appelé particulièrement les acteurs politiques Ivoiriens à privilégier le dialogue afin d’éviter une autre crise. 

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Il faut rappeler qu’en Côte d’Ivoire comme en Guinée, les crises pré-électorales sont nées à la suite de l’annonce faite par les présidents Ivoirien Alassane Ouattara et Guinéen Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Dans ces deux pays, l’opposition soutient que le retrait de leur candidature de la course à la présidentielle se présente comme l’unique solution pour mettre fin à la crise pré-électorale. La balle est donc lancée dans le camp de la Cedeao pour réussir ce pari. 

Aka Ahoussi

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