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Côte d’Ivoire : Ces initiatives de Pulchérie Gbalet et de Tiémoko permettront-elles d’éviter une nouvelle crise ?

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Pulcherie Gbalet, militante proche de l'opposition ivoirienne, avec son Ong, Aci/Ph DR

Depuis 2000, la Côte d’Ivoire connaît des crises post-électorales à chaque élection présidentielle comme locale.  Lassés de cette situation, certains Ivoiriens ont décidé de poser des actions, en vue de prévenir tous conflits liés à des élections. 

Parmi ceux-ci figurent Pulchérie Gbalet, présidente de l’Ong Alternative citoyenne ivoirienne (Aci) et Antoine Assalé Tiemoko, député-maire de Tiassalé. Si la première nommée compte organiser des assises sur la réconciliation nationale, le second, lui est à l’initiative d’un avant-projet de loi visant à limiter l’âge des candidats à la présidentielle à 75 ans. Les élections de 2025 ne sont plus loin. Dans les Qg de partis politiques, ce sont les meeting et rencontres entre la direction pour désigner le successeur probable du président sortant ou présenter l’ex président à ces joutes électorales.

Voyant les trois potentiels candidats, dont l’âge se situe entre 75 plus de 80 ans, certains Ivoiriens estiment qu’ils doivent faire valoir leur droit à la retraite politique et laissés la place à la nouvelle génération de candidats, avec plus d’expériences et de combativité, qui certainement, pourront relever les défis du moment : la réconciliation, l’unité et le développement du pays.

De l’avant-projet de loi

C’est à la prochaine rentrée parlementaire que les sénateurs et les députés plancheront sur les textes qui leur seront soumis dans le cadre de la limitation de l’âge des candidats à la présidentielle. Déjà, cette initiative, elle est contestée par la société civile comme par la classe politique. Beaucoup d’analyses politiques à l’instar de Geoffroy Julien Kouao estiment que c’est une décision anti-démocratique car elle est exclusive au lieu d’être inclusive. Cet avant-projet de loi exclut des candidats. Donc au lieu d’unir, ce projet de loi en gestation va plutôt diviser les ivoiriens et ne pourra pas garantir une stabilité post-électorale.

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Des assises nationales

En ce qui concerne Mme Pulchérie Gbalet, membre de la société civile, elle compte organiser à partir du 15 novembre des concertations nationales impliquant toutes les couches sociales et politiques du pays. C’est une bonne initiative car les politiques ont montré leurs limites en matière de réconciliation nationale. Pire, toutes les crises militaires ou post-électorales qu’a connu le pays ont été provoquées par les politiques. Donc, seules les actions de la société civile restent un espoir pour juguler ces incidents déplorables qu’a traversé la Côte d’Ivoire. Au cours de ces rencontres beaucoup de préoccupations seront débattues, mais est-ce que les résolutions prises seront respectées au moment venu ? C’est la question que tout le monde se pose.

 Aussi, étant donné que dans ce pays c’est le code électoral qui est généralement au centre des conflits électoraux, il serait mieux que la société civile s’approprie la modification de ce texte et propose un texte consensuel à tous les ivoiriens. Si les futures assises parviennent à atteindre ce but, elles auront créé les conditions d’une paix durable en Côte d’Ivoire. Cet objectif, la société civile peut, et doit l’atteindre car la stabilité de ce pays ne dépend pas des politiciens, mais d’une société civile dynamique, unie, forte et instruite à l’éducation civique et électorale.

Ahoussi Aka

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