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Côte d’Ivoire, échec programmé du ministère de la Réconciliation nationale

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Kouadio Konan Bertin, ministre de la Réconciliation nationale/Ph DR

Kouadio Konan Bertin nommé ministre de la Réconciliation nationale, il y a quelques jours, va essayer de dialoguer, réunir les Ivoiriens. Cet exercice politique ne sera pas facile pour lui…

Comme annoncé, le 14 décembre 2020, lors de son investiture, le président Alassane Ouattara vient de créer un ministère en charge de la réconciliation nationale avec pour locataire Kouadio Konan Bertin. La grande inconnue dans cette affaire, reste à savoir s’il réussira cette mission. 

Si l’idée de la création d’un ministère de la réconciliation nationale a été appréciée par le RHDP, le parti au pouvoir, tel n’est pas le cas de l’opposition. Kakou Adjoumani porte-parole du RHDP a salué cette initiative qui pour lui, augure d’un grand espoir sur le chemin de la réconciliation nationale et du vivre ensemble. 

Un point de vue rejeté du revers de la main par Pr Niamkey Koffi, secrétaire exécutif du Pdci-Rda par intérim. Le mardi 15 décembre 2020, intervenant sur la radio de la Paix à 7 h, il affirmé,  » on ne voit pas en quoi un ministère de la Réconciliation Nationale peut changer les choses  ».

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Car pour lui, si  » on a créé la CDVR (Commission dialogue vérité et réconciliation), la CONARIV  » et ces structures n’ont servi à rien,  » Je ne vois pas en quoi un ministère puisse résoudre ce problème ». Surtout que, poursuivra-t-il, ce ministère en question sera sous contrôle de l’exécutif et du gouvernement. 

Le ministre Kkb sera-t-il libre de ses actions ? 

Selon Niamkey Koffi, le nouveau ministre KKB travaillera en étroite collaboration avec Alassane Ouattara et le Premier ministre Ahmed Bakayoko. Ce qui veut dire que c’est ce que le président de la République et le gouvernement décideront qu’il exécutera. Il ne vient pas exécuter un autre programme lié à la réconciliation nationale. Alors qu’on sait que pour favoriser cette réconciliation nationale, la société civile, les religieux et l’opposition ont maintes fois demandé la libération des prisonniers politiques. Cette requête n’a jamais eu une oreille attentive du côté du pouvoir. 

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Or, la libération de tous les prisonniers politiques et les acteurs de la société civile arrêtés lors de la crise électorale a été présentée comme l’une des conditionnalités pour aller au dialogue avec l’opposition. Sans satisfaire à ce préalable Alassane Ouattara, à son investiture a réitéré sa volonté de discuter avec l’opposition. 

Mais de quel dialogue parle Alassane Ouattara ? Ou bien a-t-il réitéré cette volonté pour faire plaisir à ces pairs venus assister à son investiture ? Car le président Alassane Ouattara ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Après avoir parlé de dialogue, il a durci le ton en indiquant que les auteurs de troublent lors du déroulement des élections présidentielles seront poursuivis afin de répondre de leurs actes devant les autorités compétentes. Ce qui veut dire qu’il refuse de libérer les prisonniers pour ouvrir la voie au dialogue et emprunter le chemin de la réconciliation nationale. 

A ce titre, à quoi sert le ministère en charge de la Réconciliation nationale ? Quels objectifs ce ministère peut-il attendre si la Côte d’Ivoire ne peut emprunter la voie du dialogue. La mission de ce ministère est difficile, voire hypothéqué dès sa création. D’où son échec programmé. 

Aka Ahoussi

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