Des journalistes comme Assalé Tiémoko, André Sylver Konan, Félix Bony et Karamoko Diakité, Conseiller politique à Friedrich en Côte d’Ivoire étaient l’invitée de la journaliste Sylvie Touré de la Rti 1. L’émission Débat politique a réuni des journalistes et un conseiller politique, mardi 30 juin 2020, pour aborder ensemble, à 4 mois de la présidentielle d’octobre 2020, le passage de témoin à une nouvelle génération.
Pour une certaine tranche d’Ivoiriens, les anciens présidents Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ne doivent plus rempiler pour la présidentielle. Par contre, d’autres estiment qu’ils doivent se représenter pour les prochaines élections. Un dilemme auquel l’on assiste, hélas, en Côte d’Ivoire, et qui continue d’alimenter des discours passionnels, émotionnels voire de va-t’en guerre dans les chapelles politiques.
« Si aujourd’hui, M Laurent Gbagbo dit qu’il n’est pas candidat, au Fpi, il y a des gens qui sont capables de diriger le pays. M. Alassane Ouattara dit qu’il passe la main à Amadou Gon Coulibaly. Au Rhdp, on peut dire que leur problème est réglé. Mais les autres qu’est-ce qu’ils font ? », s’est interrogé Assalé Tiémoko, directeur de publication du journal Eléphant déchîiné. Pour lui, on veut conduire les Ivoiriens encore dans un système de faux débat. A savoir qui est ivoirien et qui ne l’est pas…
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« Qui ont créé la déflagration dans le pays vont nous retourner dans les bras, en 2020, au lieu de faire de grands débats sur la réforme de la justice, la Constitution actuelle. Des grands enjeux sont là. Mais depuis trois semaines, nous constatons que ce sont des faux débats qui est Ivoirien », a-t-il déploré. 2010, a été une année électorale difficile, avec son corollaire de morts estimés à plus de 3000.
« Tel que nous sommes partis pour les élections, nous construisons les agrégats qui ont poussé le pays à la déflagration. Les Ivoiriens n’ont tiré aucune leçon de toute la violence qui s’est abattue sur le pays depuis trente ans », craint le Directeur de publication d’Eléphant déchaîné. Enfin, Tiémoko Assalé pense que si Bédié, Gbagbo et Ouattara ne sont pas candidats en 2020, « tout le débat qui a dirigé le pays va disparaitre et d’autres débats vont surgir parce que les personnes qui seront candidates n’auront pas derrière elles un passé qui est lié à temps de choses, et qui a créé des troubles dans ce pays.»
La révision de la liste électorale prorogée, depuis lundi, à la demande des partis politiques, afin de permettre aux Ivoiriens de se faire inscrire et voter en octobre prochain. Le manque d’engouement et d’autres facteurs ont permis de faire cette deuxième prorogation jusqu’au 5 juillet.
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Selon le journaliste-analyste politique, André Sylver Konan, le fond du problème demeure l’offre politique aujourd’hui en Côte d’Ivoire. « Les potentiels ou candidats déjà déclarés ne séduisent pas assez les Ivoiriens, ne font pas rêver. Il n’y a pas de Barack Obama qui puisse mobiliser assez les électeurs. Il n’y a pas d’Emmanuel Macron, qui puisse les pousser à aller se faire identifier », a-t-il analysé.
Magloire Madjessou