Accueil A la une Dépression chez les ados : Voici les signes qu’il faut savoir

Dépression chez les ados : Voici les signes qu’il faut savoir

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Dr Anna-Corine Bissouma, Pédopsychiatre clinicienne/Ph Credo

Devant un tel comportement déviant les normes de la société, le Centre consulting professionnel et pastorale clinique (Copac) a décidé de donner quelques pistes sur la dépression en milieu scolaire. Une des spécialistes en pédopsychiatre clinicienne, Dr Anna-Corine Bissouma, alerte les parents. C’était au cours d’une conférence publique, à l’Institut de la Compagnie de Jésus d’Angré Cocody, samedi 21 octobre 2023.

« Il n’y a pas mal de signes que l’on voit chez les adolescents comme les difficultés scolaires ; des conduites de provocation, la prise de toxique : l’alcool, la drogue ; des comportements sexuels à risque ; des modifications du caractère ou de l’irritabilité qui peuvent être des signes de dépression. La dépression chez les ados, ce n’est pas toujours la grosse tristesse et le ralentissement.

Il y a des équivalents qu’on peut voir. Alors, il faut faire très attention, quand on a un ado, qui a un certain nombre de signes. Il faut regarder, en observant, si cela est normal. Parce que c’est le processus de changement de l’ado ou ça dure trop longtemps ou intense, des signes qui s’accumulent, c’est peut-être un trouble mental », a alerté Dr Bissouma, les parents sur les signes de dépression.

des signes qui s’accumulent, c’est peut-être un trouble mental 

Parlant de la crise de l’ado, Dr Bissouma a interprété qu’il y a des changements ou bouleversements. L’ado va apprendre à maitriser son corps et ses choix. Pour elle, s’il n’est pas passé par ces étapes, à quel moment, lui, il apprend.

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Parmi les participants, une forte présence des élèves d’établissements d’Abidjan/Ph Credo

« Il devient un adulte qui ne s’est pas choisi. Il est énervé, un matin veut vivre ce qu’il n’a pas vécu quand il était enfant. Alors que quand il est passé par ces étapes, il a eu l’occasion de se tromper, de corriger etc. Quand il devient un adulte, il est beaucoup plus calme, que si on ne lui a pas laissé la possibilité de vivre », pense Dr Bissouma.

En Côte d’Ivoire, depuis des mois, le phénomène de la drogue appelé Kadhafi prend de l’ampleur dans le milieu de la jeunesse. Pour répondre à cette préoccupation, Dr Bissouma Anna-Corine, revient sur ce phénomène, décimant les jeunes ivoiriens. Pour Dr Bissouma, il y a lieu de s’interroger sur la société ivoirienne.

Ils utilisent leurs intelligences à chercher, à faire de plus en plus de bêtises, au lieu de l’utiliser pour faire des choses positives pour eux et la société 

« Pourquoi les comportements déviants, les conduites à risques, au sein de notre population jeune ne font qu’augmenter ? Cela veut dire que les jeunes sont intelligents. Ils utilisent leurs intelligences à chercher, à faire de plus en plus de bêtises, au lieu de l’utiliser pour faire des choses positives pour eux et la société », souligne-t-elle.

Selon elle, il est trop facile de rejeter la faute sur les ados et les parents. « On est tout et personne. On est dans une société, il y a énormément des choses. Quand on regarde notre société anthropologiquement, sociologiquement à tous les niveaux, il y a des choses qui clochent ».  Et pourtant, les jeunes qui consomment, aujourd’hui Kadhafi, certainement, dans un futur proche, seront les gestionnaires de la Cité.

Pouvons-nous en sortir de ces crises ? Pour la pédopsychiatre clinicienne, il faut une formation au niveau des intervenants et les accompagnés.

Par ailleurs, dans son expérience en santé scolaire, elle souligne, « je me suis rendue compte que quand les professionnels changent leurs manières de parler aux ados, ils augmentent la capacité et les possibilités des ados d’aller mieux ».

Magloire Madjessou

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