Accueil A la une Gouvernement, Cei, Fds, partis politiques…les évêques catholiques alertent sur la situation politique

Gouvernement, Cei, Fds, partis politiques…les évêques catholiques alertent sur la situation politique

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Mgr Marcellin Yao, président de la CECC-CI, (au milieu), à gauche Mgr Bruno Yedoh, vice-président, ont animé un point de presse, ce matin, au siège de la Conférence/Ph Credo

A 7 mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025 et face à la situation politique délétère, les Ivoiriens et évêques catholiques de Côte d’Ivoire sont de plus en plus inquiets. Lundi 24 mars 2025, au siège de l’institution sis à Cocody Riviera III-Abidjan, la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cec-Ci) a animé un point de presse sur cette situation sociopolitique.

 « Face aux espoirs et angoisses, nous vous invitons à scruter les signes des temps. Ne mettons plus notre pays et ses habitants en danger. Nous ne voulons plus de conflit post-électoral ! Plus de guerre ! Plus de morts ! Notre pays est à une phase charnière : une autre ère s’annonce pour des lendemains meilleurs », a déclaré Mgr Marcellin Yao Kouadio, président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, par ailleurs, évêque de Daloa, lors de son message.

Poursuivant, les évêques catholiques ont appelé de tous leurs vœux le gouvernement, au renforcement des bases éthiques et la légitimation démocratique par « une décision d’intégration politique de tous les candidats pour une élection présidentielle juste, transparente, inclusive et apaisée ».

une décision d’intégration politique de tous les candidats pour une élection présidentielle juste, transparente, inclusive et apaisée

Aussi, saluent-ils les efforts notables en matière de réconciliation nationale fait le gouvernement. Toutefois, ils estiment que « certains chantiers entamés dans cette perspective sont demeurés comme des symphonies inachevées ».

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Parlant de la Commission électorale indépendante (Cei), qui selon eux, les débats sur la composition et le fonctionnement, ne donne pas l’assurance d’une institution indépendante.

« Aussi appelons-nous la Cei à construire la confiance en respectant les normes les plus objectives de transparence et d’impartialité. Nous l’exhortons également à honorer son engagement en faveur de l’équité et à travailler à la réduction de toute faille potentielle dans le système qui pourrait miner la confiance du public dans les futures élections », ont-ils suggéré.

Par ailleurs, les évêques invitent la Cei à un dialogue constant avec tous les partis politiques, afin de régler les préoccupations et surtout la révision de la liste électorale et d’assurer l’intégrité des résultats.

Mgr Marcellin Yao leur a demandé de rechercher l’unité, de ne jamais être intrigants ni vaniteux, d’avoir de l’humilité etc.

A l’endroit des partis politiques ivoiriens, Mgr Marcellin Yao leur a demandé de rechercher l’unité, de ne jamais être intrigants ni vaniteux, d’avoir de l’humilité etc.

Mgr Marcellin Yao et le Père Kélignon Sg de la Conférence/Ph Credo

Toujours dans cette perspective électorale, les guides religieux catholiques ont invité les forces de défense et de sécurité à faire preuve de professionnalisme, de neutralité et de respect des droits humains pour sécuriser et garantir des élections pacifiques et transparentes.

Election d’octobre 2025 inquiète

L’élection présidentielle à venir inquiète toute une population, à en croire Mgr Marcellin Yao Kouadio, dont la mémoire reste blessée par les précédentes élections, surtout celles de 2010 et 2020.

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Cette élection nouvelle ne doit pas, espère-t-il, se transformer en crise sociale avec son corollaire de conflits intercommunautaires, de dislocation des familles, de délinquance, de mensonge, d’humiliation, de déshumanisation.

Mgr Marcellin Yao, évêque de Daloa/Ph Credo

Cette élection nouvelle ne doit pas, espère-t-il, se transformer en crise sociale avec son corollaire de conflits intercommunautaires…

Selon l’évêque de Daloa, il est récurrent qu’en période électorale, sous l’instigation des politiciens, les habitants de notre beau pays, qui pourtant aiment la vie, cultivent la mort et deviennent fratricides au point d’oublier qu’ils n’ont qu’une maison commune : la Côte d’Ivoire.

« La situation socio-politique ne rassure guère. La culture de la violence, le phénomène des « microbes » (…) le scandale foncier, le maintien d’opposants politiques en prison ou en exil, les discours à relents identitaires, indécents, discourtois et la vie chère ne font que renforcer le sentiment de méfiance et la tension sociale faite de peur et de stress », a affirmé Mgr Marcellin Yao Kouadio, évêque de Daloa.

Cependant, la situation n’est pas reluisante, font remarquer les évêques catholiques, mais, ils exhortent les « jeunes, femmes et hommes de notre beau pays, à demeurer des artisans de paix ».

Magloire Madjessou

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