5 communications sur « jeunes et les conduites addictives dans le monde actuel » ont eu lieu, samedi 18 novembre 2023, à l’Amphi de l’Institut théologique de la compagnie de Jésus (Itcj) de Cocody Angré Abidjan.
« Le gouvernement à de gros yeux, de grosses oreilles, mais il ne peut pas être dans nos familles, nos écoles. Il ne peut pas être partout. Il nous faut, parents, très souvent, dénoncer le cas échéant (…). Nous, parents devront connaitre nos enfants et leurs réactions. Si vous ne les connaissez pas, ils vont s’engager dans des conduites à risques sans pouvoir faire quelque chose », s’est inquiété le conseiller en toxicomanie, Daniel Tuo.
Il a indiqué, par ailleurs, que la crise de l’adolescence est normale et que c’est à cette étape qu’il va poser autant de questions. « Pendant cette crise, dit-il, l’enfant va défier l’autorité, braver les interdits sexuels y compris l’usage de la drogue. C’est une partie très délicate, et c’est là s’expérimente leur vie ». Le conseiller en toxicomanie intervenait sur le thème, « Les signes de risques de conduites addictives chez les adolescents et les jeunes ».
Pour dame Kourouma Guiro, les besoins non satisfaits en matière de prévention, de traitements, de soins et d’assistance dans le domaine de la toxicomanie restent énormes, en particulier dans les pays en développement. Elle a aussi fait savoir que l’injonction thérapeutique repose uniquement sur la loi n°2022-407 du 13 juin 2022 portant lutte contre le trafic et l’usage illicites des stupéfiants, des substances psychotropes et leurs précurseurs.
« Pendant cette crise, dit-il, l’enfant va défier l’autorité, braver les interdits sexuels y compris l’usage de la drogue. C’est une partie très délicate, et c’est là s’expérimente leur vie »
« Pourtant, conclut la magistrat, la société ivoirienne aspire à une mise en œuvre effective de cette loi (…). Pour rendre possible les exigences imposées aux acteurs de la chaine de la mise en œuvre du dispositif de lutte contre la drogue ».
« Zones de turbulences »
Pr Médard Koua, directeur coordonnateur du Programme de la santé mentale (Psm), a souligné, à travers son thème : « La prévention contre les addictions dans le projet « santé mentale ado jeunes », qu’aujourd’hui, il y a une diversité de comportements qui sont en lien avec une diversité d’addictions.
Selon lui, l’indicateur évoque près de 22 millions de jeunes, qui à l’en croire, ont évolué dans une forme de crises, et nourrit dans « des zones de turbulences ».
aujourd’hui, il y a une diversité de comportements qui sont en lien avec une diversité d’addictions
En définitive, la santé mentale est une condition indispensable à tout programme de développement. Pour lui, quel que soit le milieu dans lequel se trouve les jeunes, la santé mentale doit être une priorité, dans le cas contraire, « tous les programmes vont être avortés ».
Père Jean Messingué, directeur du Centre de counseling professionnel et de la pastorale clinique (Copac), et instigateur de la journée psychoéducation, est intervenu sur, « Comprendre les addictions à partir de la dislocation psychologique et sociale ». Selon lui, beaucoup en souffrent dans les relations amoureuses. « Les femmes en souffrent silencieusement, mais, c’est une situation anormale, de souffrance à la vie des couples ou copains », affirme-t-il.
La conduite addictive est comme, pense le père, leur raison de vivre ou un mécanisme de survie. « Chaque fois que nous avons à faire à une personne dans le comportement addictif, il faut de l’empathie. Il faut chercher à comprendre quel est le problème de fond, le besoin, la souffrance qui est derrière, plutôt de recadrer dans une logique moralisante. Nous pensons qu’il faut comprendre qu’elle est la fonction psychosociale des comportements addictifs », a conseillé le père Messingué.
Pour lui, en organisant cette journée, il souhaite faire de la santé mentale un axe majeur des jeunes et ados. Il a annoncé, par ailleurs, une série d’activités, en Eglise, et aussi, au nom de leur engagement dans la société.
Magloire Madjessou