Toute la nuit de mardi 4 septembre, c’était chaud à l’hôtel communal de Cocody. Des partisans du maire sortant et vainqueur de cette élection municipale du 2 septembre, Jean Marc Yacé, sont sortis pour lui apporter leur soutien. De quoi s’agit-il ? Des gendarmes venus, sans mandat de perquisition, fouiller de fond en comble la mairie. Ce qui a étonné grandement la population sortie massivement contre cette forme de violence « électorale ». Le récit des faits.
Opération isolée ou action téléguidée ? Dans tous les cas, le timing a de quoi à inquiéter. Hier, mardi 4 septembre 2023, il est 18h passées quand un Colonel de gendarmerie en tenue treillis débarque dans l’enceinte.
2 éléments de la police municipale de faction reçoivent avec diligence leur supérieur hiérarchique qui demande à voir une responsable de la mairie dont nous tairons le nom, pour faire des papiers. Les policiers municipaux rétorquent qu’il est 18h passées et que ladite responsable est partie.
Il insiste, passe des coups de fil pour finalement leur dire qu’il y a un cas de maladie et qu’il lui faut absolument au bureau de ladite responsable. Officier supérieur de gendarmerie, il use d’influence auprès des 2 policiers municipaux pour finalement se retrouver au bureau qu’il souhaitait voir. Entre-temps, il reçoit le renfort de 4 éléments de gendarmerie dont 3 en tenues treillis. Là, au bureau, ce n’est plus la responsable qu’il veut voir, mais plutôt usant de son titre d’Officier de police judiciaire (OPJ), il veut perquisitionner ledit bureau.
Le mandat de perquisition lui est réclamé, il refuse de le décliner demandant aux autorités municipales de se référer au procureur de la République. Le maire Jean Marc Yacé est alerté et intervient promptement. Branle-bas de combat. De sources bien informées, mandé au téléphone, le bureau du Procureur de la République ne se reconnaît pas dans l’opération.
Les avocats du maire, les responsables municipaux, les agents de la Mairie, tout le monde est déchaîné. Le Bureau visé est bouclé, les esprits s’échauffent. Le bras de fer dure plus de 3h. Le président du Comité de gestion et de suivi des élections (CGSE), le Pr Niamkey Koffi Robert, débarque en même temps que le président de la Jpdci rurale, Innocent Yao.
« Il n’y a rien ! Je suis là. Ma sécurité n’est pas inquiétée« , dira-t-il, à la foule déchaînée.
Les conciliabules se multiplient. À 21h30, le maire Jean Marc Yacé demande à ses partisans, venus en grand nombre, de sortir du bâtiment. « Il n’y a rien ! Je suis là. Ma sécurité n’est pas inquiétée« , dira-t-il à la foule déchaînée. Puis, tout le monde évacue dans la grande cour de l’hôtel communal. Sur une estrade posée, le maire Jean Marc Yacé improvise un meeting pour calmer ses partisans en furie qui affluaient encore. « Je vous recommande le calme. Ne gâtez pas notre raison.
Si vous voulez qu’on ait raison, évitez la violence et les débordements », dira-t-il sous un tonnerre d’applaudissements. Puis, il demandera à ses partisans de rentrer dans le calme. L’hymne national entonné en chœur par la foule mettra fin à ce meeting improvisé. Les éléments de la gendarmerie qui avaient reçu le renfort de la police nationale ont pu évacuer tranquillement sur le coup de 21h45.
Une contribution du confrère JMK Ahoussou
Encadré
Pourtant, le soir du 2 septembre, le candidat Rhdp, Eric Taba, reconnaissant sa défaite, a appelé le maire vainqueur pour le féliciter pour cette élection. D’où vient encore cette autre manière de faire, qui ne respecte pas les règles de la République. En pareil moment, c’est le Conseil d’Etat, qui doit être saisi, au besoin, s’ il y a nécessité de faire des enquêtes, et se donne ce droit. Mais non…Attention M. Taba, la commune que vous prétendiez diriger est très sensible aux yeux de la communauté nationale et internationale. D’imminentes personnalités politiques, civiles, militaires et autres y vivent. Evitons ça, s’il vous plait…Monsieur!
M. Madjessou