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Propriété intellectuelle : La Côte d’Ivoire investi 0,35% dans l’innovation et la recherche

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Les conférenciers dont Soun-Goun Kouadio(au milieu) et Alain Keïta juste après, parlent de l'innovation et des produits contrefaits/Ph Credo

L’Autorité nationale de la presse (Anp), à sa traditionnelle tribune « Anp Academy » a invité les responsables de l’Office ivoirien de la propriété intellectuelle (Oipi) à développer le thème : « Le système de la propriété intellectuelle au service du développement : quelle contribution du journaliste ? ». Cette tribune a eu lieu, jeudi 20 octobre 2022, dans les locaux de l’Anp sise à Cocody, en présence des hommes de médias.

Selon Alain Keïta, sous-directeur de l’innovation au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les Etats doivent changer de paradigme, investir dans la recherche, le développement, assurer la protection des résultats et les mettre au service du développement.

« Pourtant, le plan de Lagos adopté par les dirigeants africains, en 1980 demandait aux Etats du continent de consacrer au moins 1% de leur Pib à la recherche et au développement ». Alors que la Côte d’Ivoire a investi 0,35% de son Pib dans l’innovation et la recherche. Tous ceux qui ont consacré leur Pib au développement sont devenus des pays riches ou développés, aujourd’hui.

En Côte d’Ivoire, depuis des décennies, il existe des produits contrefaits notamment les médicaments et autres, dont l’activité illicite plombent l’économie nationale. Répondant à la question d’un journaliste sur le coût des médicaments contrefaits et quels sont leur rôle dans ce domaine ? Pour Théodore Soun-Gouan Kouadio, sous-directeur en charge de l’information et de la documentation à l’Office ivoirien de la propriété intellectuelle (Oipi), a souligné qu’il existe un Comité national de lutte contre la contrefaçon (Cnc) dont le rôle premier est la répression des produits contrefaits.

En cas de produits contrefaits, les plaignants doivent saisir le Cnc mais ils ne sont pas policiers et gendarmes pour agir. « Vous avez un droit de propriété intellectuelle sur un tel médicament ou molécule, celle dernière est vendue hors du circuit, fort de cet argument, le Cnc peut agir. Vous ne pouvez pas le saisir tant que vous n’avez pas un droit de propriété intellectuelle », a déclaré Soun-Gouan Kouadio.

Concernant le secteur du textile, il dira en substance qu’il a presque disparu en Côte d’Ivoire. Pourtant on continue de cultiver le coton. Mais on préfère, dit-il, importer de la Chine des produits textiles en Côte d’Ivoire. Il estime qu’il y a un problème politique et il faut qu’on y mette du doigt pour éviter d’aller en Chine mais pourquoi pas les produire sur place dans le pays. « L’Etat a le droit de protéger certains secteurs vitaux pour la survie de son peuple », pense-t-il.

Quant à Keïta Alain, il a souligné que l’Oipi lutte contre la contrefaçon, en lien avec le Cnc. Pour lui, définissant la contrefaçon, il dira que c’est l’atteinte à un droit à la propriété intellectuelle. Selon les deux conférenciers, l’Oipi ne dispose pas de statistiques financières sur le coût des produits contrefaits parce que l’office ne fait pas la lutte. Selon eux, le Cnc, la douane peuvent avoir des statistiques en la matière.

En définitive, selon eux, lorsque la contrefaçon est trop développée dans un pays donné, les investisseurs préfèrent aller ailleurs.

Magloire Madjessou

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