Depuis l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, le Sénégal est en proie à de sérieuses violences.
Malgré l’appel du président Malick Sall, l’opposition et la société civile ne semblent pas baisser les bras. La preuve, ce mercredi 10 mars, les Sénégalais sont appelés à nouveau à une journée de manifestations pacifiques.
Mais qu’est-ce qui a provoqué tout cela ?
Tout a démarré, le 3 mars 2021. Ce jour-là, le député antisysthème et leader du Pastef est interpellé, alors qu’il se rendait pour répondre à une convocation d’un juge d’instruction. Car, il a été accusé d’avoir violé et menacé de mort une employée d’un salon de massage.
Il a été arrêté devant ses militants qui étaient sortis nombreux pour lui apporter leur soutien dans le cadre de cette affaire qui l’éclabousse. Mais en plus des motifs d’accusation cités plus haut, Ousmane Sonko s’est vu coller d’autres motifs d’accusation, à savoir « troubles à l’ordre public » et « participation à une manifestation non autorisé e ».
Depuis son arrestation donc, les mouvements de contestations à Dakar la capitale et à l’intérieur du pays sont devenus légion. L’appel du président Malick Sall de libérer Ousame Sanko, le lundi 9 mars mais placé sous surveillance judiciaire n’a pas pu mettre fin aux manifestations. Les Sénégalais continuent de contester cette arrestation »arbitraire » d’Ousmane Sonko, le principal opposant à Malick Sall, arrivé en 3è position lors de la présidentielle de 2019.
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Une affaire de 3eme mandat ?
Selon un bilan officiel, ces manifestations qui ressemblaient à une véritable guérilla ont fait officiellement cinq décès, pendant qu’Amnesty International fait état de huit décès et 235 blessés, selon la Croix-rouge sénégalaise.
Réagissant à l’arrestation de l’opposant, les responsables de la majorité présidentielle ont estimé que c’est à la justice de faire son travail. L’opposition quant à elle, voit là un « un complot politique » orchestré par le président Macky Sall. « Il y a une série d’éliminations des opposants politiques depuis 2012 : Karim Wade puis Khalifa Sall (ancien maire de Dakar) et maintenant Ousmane Sonko », a affirmé El Hadj Malick Gueye, député du parti de l’opposant Malick Gacko.
Pour lui, « Tout est fait pour écarter l’opposition. L’enjeu c’est le troisième mandat de Macky Sall. La démocratie est menacée. »’
L’opposition et certains mouvements de la société civile sont convaincus que le président sénégalais veut briguer un troisième mandat. C’est la raison pour laquelle, selon eux, il veut passer par tous les moyens pour les affaiblir et atteindre son objectif.
C’est justement pour combattre une telle ambition politique que les sénégalais ne veulent pas lâcher prise. Et continuent de multiplier les actions de contestations pour décourager le président Malick Sall.
Aka Ahoussi avec la Croix.com