Côte d’Ivoire, avant sa libération, Gbagbo fait des aveux sur Ouattara et Bedié

Détenu à la Cour pénale internationale (Cpi) de La Haye, Laurent Gbagbo, dans un livre-témoignages intitulé « Libre. Pour la vérité et justice », du journaliste français François Mattei, fait de graves aveux sur la présidentielle de 2010, et principalement sur les candidats Bedié et Ouattara.

« En vérité, en octobre 2010, dès le premier tour, je savais que Ouattara était arrivé troisième. Et qu’il ne pourrait donc pas participer au second tour », a confié dans ce livre témoignage Laurent Gbagbo, dont la liberté provisoire semble se dessiner depuis des jours par les juges de cette Cour.  

« Des gens du Pdci, le parti d’Henri Konan Bédié qui était donc deuxième venaient me voir et passaient des messages. J’ai appelé Bernard Ehui, un proche de Bédié, qui est devenu ambassadeur au Ghana ». Les élections de 2010 ont enregistré une forte participation des Ivoiriens et mais aussi des fraudes constatées dans certaines grandes régions du pays. «  Il y’avait eu beaucoup de fraudes et de d’irrégularités », a expliqué Gbagbo. «  Ehui m’a dit : « J’étais avec Bédié toute la soirée, on a travaillé. Je t’appelle demain. »

Beaucoup de salives ont coulé sous les élections présidentielles, qui ont fait de milliers de morts, blessés à vie et déplacés. Lui et d’autres personnalités au cœur de cet évènement tragico-politique, reviennent sept ans, après pour faire la lumière.

« C’était volontaire, Bédié est non seulement économiste mais il est aussi juriste. Il savait ce qu’il faisait. Il a cédé aux pressions de la France, et à son portefeuille », a lâché l’ex-président de Côte d’Ivoire de 2000 à 2010. « Après, tout n’a été qu’une mise en scène pour justifier mon éviction violente », a-t-il témoigné.

Céline Djidjé