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Affaire un pasteur tue son fils : Voici la part de vérité du père et celle de l’avocat de son ex-épouse

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Pasteur Gbizié est décédé, hier, à Abidjan?

Au mois de janvier 2022, une femme vivant en Chine avait fait une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle elle dénonçait que son ex-mari maltraitait ses enfants et les traitait de sorciers, au point que le premier enfant David est décédé. Nous avons rencontré le mis en cause, pasteur Elisée Gbizié, qui a donné sa version des faits.

Il y a quelques semaines, une femme vous accusait sur les réseaux sociaux d’être l’instigateur de la mort de votre fils, David. De quoi s’agit-il exactement, pasteur Gbizié ?

Me concernant, ce sont de fausses accusations. Nous avons deux enfants et cette femme est mon ex. Depuis longtemps, elle a abandonné les enfants en laissant le foyer. Je me suis moi-même occupé de ces enfants. Malheureusement, la mort a frappé et le plus grand de mes deux enfants, David est décédé. Il est tombé malade, après les congés de décembre 2021. Le 18 décembre, il a commencé a chauffé, à la maison, nous avons des produits de première nécessité, nous les lui avons administrés. Le 19 décembre, nous avons constaté qu’il y avait des allergies au niveau de sa peau. C’est-à-dire sa peau molle quittait. Le lendemain matin, nous l’avons envoyé en clinique près de nous pour y recevoir les premiers soins. Des examens de sang ont été faits. Le médecin a dit qu’il souffrait de fièvre typhoïde, le paludisme et l’anémie.

Le 21 décembre, son petit frère de 10 ans est tombé aussi malade. Il a été envoyé à l’hôpital, et le médecin a détecté les mêmes symptômes. J’ai posé la question au médecin de savoir pourquoi les deux ont les mêmes symptômes. Il m’a répondu que c’est une épidémie. Le 24 décembre, leur mère a appelé pour échanger avec eux. Sur mon portable, elle a fait un appel vidéo et je l’ai mis sur haut-parleur. Dans leur causerie, elle a dit qu’elle va leur acheter des cadeaux etc.

Le 27 décembre, un de ses amis est venu chez moi avec une tablette et des biscuits. Le 29 décembre, j’ai reçu la visite des sœurs de mon ex-femme sous prétexte que les enfants sont malades et donc elles sont venues les prendre pour les conduire à l’hôpital. Je leur ai dit non. Je ne suis pas le tuteur des enfants mais plutôt leur père biologique. Alors que cela fait des années, elles ne viennent plus chez moi. Elles sont donc allées au marché pour faire des achats de médicaments indigénat. Le 30 décembre, elles sont revenues chez moi pendant ce temps, le plus grand se plaignait de son genou. Je lui ai posé des questions sur le genou qui lui fait mal.

Deux jours après, le pied s’est enflé. Nous avons payé les médicaments et fait le massage de son pied. Je précise que lorsqu’elles sont venues, le 30 décembre, elles ont « pimenté » l’enfant. C’est à partir de cet instant, que l’enfant a commencé à se plaindre des migraines. Je lui ai fais des reproches en disant que ce sont les jeux vidéo qu’il regarde. Il a répondu que ne sont pas ces jeux vidéos mais plutôt des migraines depuis qu’il a été « pimenté » par ses tantes.

Le 31 décembre, l’enfant a mangé et pris ses médicaments. Vers 11h, il s’approche auprès de moi pour me dire papa, je ne respire pas bien. Nous avons fait venir le médecin qui nous a conseillé de le conduire rapidement à l’hôpital de Treichville, parce que la clinique ne dispose pas d’oxygène. A 15h, nous sommes arrivés au Chu de Treichville, j’ai expliqué la cause de son mal. Le lendemain, il allait bien. Le dimanche 2 janvier 2022, il est décédé. Il avait 13 ans. Bien avant son décès, il a demandé (à ma femme) de lui faire des mets particuliers. Vers midi, mon petit frère court et m’informe de la triste nouvelle. Après constat, mon fils est décédé. Je l’ai pris dans mes bras et prié pour lui.

Pour vous, le décès de votre fils n’est pas dû à une maltraitance ?

Elle (mon ex-femme) a laissé les enfants et est partie. Ils avaient 1 an 7 mois et le plus grand, décédé, avait 4 ans

Non. Pas dû à une maltraitance. A ma grande surprise, vers 15h, je vois les policiers à mon domicile pour me remettre une convocation. J’étais donc étonné. Une personne pleure son fils décédé et il est convoqué par la police. On a discuté pendant longtemps. Je leur dis que je ne bouge pas de chez moi. Ils ont laissé la convocation, et sur conseils des amis, je me suis rendu au commissariat. Le mardi 4 janvier, j’ai répondu à cette convocation. Je suis parti avec toutes les preuves. La convocation avait pour objet la maltraitance. Des questions m’ont été posées. Elle (mon ex-femme) a laissé les enfants et est partie. Ils avaient 1 an 7 mois et le plus grand décédé avait 4 ans. Elle a laissé les enfants pour partir. C’est en 2017 que j’ai connu une autre femme et me suis remarié. Grâce à elle, nous sommes occupés des enfants.

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Qu’ont-ils dit, finalement, les policiers ?

Les agents de police étaient du côté de la vérité. Ils ont compris que tout ce qui se disait était faux. Le commissaire a dit comme le plus grand est mort d’une mort naturelle, laissent les (parents de ton ex-femme) choisir une clinique de leur choix. Concernant le plus petit, allez dans une clinique et faites des examens. A ma grande surprise, j’ai eu cette impression que toute la clinique était complice.

Complices par rapport à quoi….

Quand je suis arrivé avec l’enfant, ils ont commencé à parler entre eux. J’ai trouvé ça bizarre. Le pédiatre a examiné l’enfant et j’ignore ce qu’ils se sont dits. Il a posé des questions auxquelles l’enfant a répondu sans ambages. J’ignore la pertinence de ces questions. Après le médecin me dit on doit hospitaliser l’enfant. Je lui dis comment ? A ma grande surprise, je vois sur les réseaux sociaux, leur mère crée une vidéo, avec la complicité d’Hayat Hassan (un influenceur) et raconte des choses insupportables. Les photos que vous voyez sur les réseaux sociaux, c’est chez moi qu’elles sont venues les prendre. Elles n’ont payé les frais de la clinique qui s’élevait 237 850 Fcfa. J’ai même appelé le commissaire pour l’informer. J’ai moi-même payé les frais médicaux.

Pasteur Gbizié serait-il accusé de la mort de son fils?

Dans quel état, aujourd’hui, se trouve votre dernier enfant ?

Il va très bien. Il est allé à l’école et fait sa composition. Il (Michaël) est à la maison au moment, où je vous parle.

Selon votre ancienne femme, vous accusez aussi vos enfants d’être des sorciers. Pire, ceux-ci sont responsables de votre échec au sein de votre ministère pastoral ?

C’est faux ! Elle ne s’est pas limitée à cette accusation. Elle a fait croire aux gens que l’enfant est mort et que je l’ai traité de sorcier. Moi, je n’ai jamais accusé mes enfants de sorciers. Je ne les ai jamais mis au dehors. Je vais les séquestrer et faire un appel vidéo avec leur maman… Je suis un homme de Dieu et je jeûne. Moi-même, dans mes enseignements, je dis toujours que je ne suis pas d’accord avec les malades qui jeûnent. Parce que ce n’est pas biblique.

Votre fils David a été finalement inhumé…

Personnellement, j’ai dit après tout cela, je vais porter plainte contre eux

Depuis le 6 janvier 2022, il a été enterré. J’apprends d’elles que celui-ci n’a pas été enterré mais encore à la morgue. Je leur réponds si vous êtes sûr qu’il est encore à la morgue, prenez une photo pour montrer à la population.

Cette affaire d’enfant tué est à quel niveau entre vous et la famille de votre ex-femme.

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Personnellement, j’ai dit après tout cela, je vais porter plainte contre eux. Principalement contre la clinique et ma belle-famille. J’estime qu’on ne peut se répandre sur les réseaux sociaux et me salir de la sorte. Tout ce qu’elle raconte là, demandez-lui de vous fournir les preuves. Elle soutient que je les maltraite selon le plus petit de nos enfants ; la police a interrogé l’enfant et celui-ci a démenti cette accusation.

Madame la ministre de la Famille, de la Femme et de l’Enfant a envoyé ses émissaires à la clinique, ils ont échangé. Je n’y étais pas. Est-ce que ton père te maltraite à la maison ? L’enfant a dit jamais. Mon fils est mort, je suis un père. Ou elles pensent que comme je suis un père, je n’ai pas de cœur ? Ce que vous devez savoir, lorsqu’elle a laissé mes enfants, elle est partie avec mon propre cousin que j’hébergeais sous mon toit. Etant dans ma maison, elle sortait avec lui. C’est comme ça elle a fui avec lui pour aller en Chine. Qu’elle dise la vérité aux gens. Elle dit qu’elle est allée se « chercher » dans ce pays, mais il est important qu’elle dise comment est-elle arrivée dans ce pays ?

Les réseaux sociaux se sont saisis de cette affaire, à l’occurrence les influenceurs Apoutchou et Hassane. Ne croyez-vous pas que cela risque de vous couler un jour ?

Dans la vie, il y a la loi et la justice. Tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux, je souhaite qu’on envoie les preuves. Cette femme qui prétend que je maltraite mon enfant, je souhaite qu’elle envoie les preuves de cette accusation. D’abord, elle m’envoie à la police, une fois arrivé sur les lieux, je brandis mes preuves. Comme elle n’a pas eu gain de cause, elle se répand sur les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux ne sont pas un palais de justice, et si cela en était un, je serai depuis en prison. Mon ex-femme a fait croire aux gens que je suis en prison. Moi, je ne maitrise rien des réseaux sociaux et s’ils prennent mon nom pour en faire un débat, qu’il me montre la vidéo, où je les maltraite ou séquestre mes enfants ?

Vous êtes pasteur d’une église évangélique. Le fait que votre enfant meurt dans ces conditions, est-ce que cela n’affecte pas votre ministère pastoral ?

 Vous savez, nous sommes des hommes de Dieu. Dans le peuple de Dieu, il n’y a certains qui sont sensibles et d’autres croient en tout. Ceux qui sont affermis, convertis et me connaissant savent, j’ai été toujours avec eux. Le reste, je ne peux les en vouloir. Même sur les réseaux sociaux, il y a d’autres hommes de Dieu qui m’ont jugé. Je ne leur tiens pas rigueur et certains m’ont appelé pour me menacer. Comme je le dis, je suis un serviteur de Dieu. Je sais que celui que je prie est un Dieu de vérité. La vérité de Dieu va triompher. Il a dit dans sa parole : « Là où un ou deux sont réunis en son nom, il est au milieu d’eux. ». Je sais que Dieu va triompher parce que je suis dans la vérité.

Avec le décès de votre enfant, comment se porte votre ministère aujourd’hui ?

Franchement, c’est un coup ! C’est un enfant. Il était mon pianiste à l’église de la Mission de la parole et de l’amour du Christ (Mparc) située à Niangon Yopougon. C’était un enfant très gentil et aimé de tous. Moi-même qui vous parle actuellement, ce n’est pas facile pour moi. Je me dis que c’est ma croix que je porte aujourd’hui. Si on m’insulte, on m’accuse, je vais faire comment ? Je sais que je ne me retrouve pas dans ces calomnies mais c’est ma croix que je porte.

Réalisé par Magloire Madjessou

 

 Encadré

Après cette interview, nous avons joint son ex femme basée en Chine, par WhatSapp pour avoir sa version des faits. Cette dernière se prénommant Mireille nous a dit au téléphone qu’elle ne parle plus avec la presse et que son avocat parlera en son nom. Selon l’avocat de la dame, Me Jean Serges Gbougnon il a été saisi à l’effet d’agir, en son nom, concernant le problème des enfants de sa cliente. Il y a maltraitance d’enfant, un enfant est décédé etc. Je pense que ce sont les affirmations de la dame, estime l’avocat. La dame en question m’a expliqué en long et large, mais j’attends de voir les dossiers physiques avant de pouvoir agir. « C’est le procureur qui décide de la poursuite ou pas de ce dossier. J’attends d’avoir les dossiers physiques entre mes mains, je pourrai cependant apprécier s’il y a lieu de poursuivre cette affaire devant les tribunaux », a expliqué l’avocat.

M.M

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