Accueil A la une Décès de 4 jeunes filles à Koumassi : la thèse d’empoisonnement évoquée

Décès de 4 jeunes filles à Koumassi : la thèse d’empoisonnement évoquée

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L'appartement dans lequel habitaient les filles/Ph Credo

5 jeunes filles dont 4 sont décédées dans des conditions encore non élucidées dans leur appartement, mardi 11 janvier 2022, au quartier Divo de Koumassi. Une encore dans un état comateux. Selon la police criminelle, ces filles seraient empoisonnées après avoir consommé le dîner.

Sur les réseaux sociaux, les images du décès de 4 jeunes filles et une autre encore agonisante ont été abondamment relayées. Ces images ont fait le tour de la toile et crée un sentiment d’émoi au sein de la population. Ce mercredi 12 janvier, nous nous sommes rendus au lieu du drame, précisément au quartier Divo, non du centre de santé communautaire, où ces jeunes filles habitaient. Aussi, avons-nous cherché à savoir ce qu’elles faisaient comme activités.

A l’immeuble, au troisième palier où résident ces filles, leur appartement est resté clos pour cause d’enquête. Sur les lieux, nous avons trouvé des agents de la police criminelle et scientifique. Sans que les résultats de l’enquête ne soient portés à la connaissance de tous, ces agents confirment que ces jeunes filles seraient mortes d’empoisonnement à la suite de la nourriture consommée la veille.

Toutes mortes sauf une encore très inconsciente. La nourriture qu’elles ont consommée, la veille était encore là dans l’appartement : le riz avec de la sauce aux poissons, selon la police criminelle. Pour eux, lorsqu’ils sont entrés dans l’appartement, il y avait des odeurs nauséabondes et suffocantes de vomissures et des baves.

« La police scientifique est venue prendre le reste de la nourriture. La Dpsd, une structure de la drogue pour constater si ce n’est pas une overdose. Après ces vérifications, ce n’est pas une overdose. Soit un empoisonnement soit autre chose. Pour l’instant, on évoque la thèse d’un empoisonnement », a souligné la police criminelle.

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Quelques familles de ces défuntes étaient présentes au moment de l’enlèvement. Celles-ci ont voulu voir les corps, mais refus leur a été imposé. Selon la police, ces parents n’ont pas été responsables vis-à vis de leurs enfants.

La police procède à l’enlèvement des corps

C’est autour de 14h que le gérant de cet immeuble est venu récupérer son argent du jour auprès des jeunes filles. Après des tentatives de sonneries infructueuses, il défonce la porte et constate l’irréparable dans cet appartement. C’est lui qui alerte les autorités sécuritaires de Koumassi de ces décès. Des filles au nombre de 5, mortes et une encore très inconsciente. Selon l’agent de police criminelle, elles étaient presque toutes dans des positions insoutenables et inimaginables. Deux filles couchées sur le lit et nues, une autre sur le fauteuil bavait, une assise à même le sol et enfin, une autre dans un état comateux. Il y a avait des jumelles parmi.

Sans que les résultats de l’enquête ne soient portés à la connaissance de tous, ces agents confirment que ces jeunes filles seraient mortes d’empoisonnement à la suite de la nourriture consommée à la veille

Un décor indescriptible, avec ces morts tout de même surprenants dont on continue de faire des supputations sur les causes de ce décès, de 4 jeunes filles dont l’âge oscille entre 14 et 15 ans (mineurs). « Le gérant des résidences, qui partit encaisser son argent journalier de loyer constate des cas de morts dans l’appartement des jeunes filles. C’est ainsi qu’il a alerté la police, qui est venu faire le constat et procédé à l’enlèvement des corps des filles », a affirmé l’agent de la police criminelle.

C’est à 18h que la police criminelle, scientifique et les sapeurs-pompiers ont procédé à l’enlèvement des corps emballés dans des draps. Et ce, au grand désarroi des riverains et passants de ce quartier Divo de Koumassi. Celle qui était agonisante, et qui serait encore vivante est internée au Chu Treichville dans le coma. Pour l’heure, selon l’agent de la police criminelle et le chargé de communication du maire Cissé Bacongo, Dembelé Aboubakar, ses jours sont sans danger. Certainement, à la sortie de l’hôpital, elle pourra éventuellement expliquer mieux les circonstances des décès de ses camarades…Pour l’instant, nous prions Dieu pour qu’elle se rétablisse vite.

l’immeuble du quartier Divo Koumassi

Leur activité au quotidien

L’immeuble, dans lequel réside les jeunes filles, est constitué de résidences meublées et des locations. Selon les témoins, elles y sont depuis maintenant 4 mois et exercent la prostitution. Dans cet immeuble, le propriétaire a fait trois résidences meublées dans lesquelles ces filles mineures font de la prostitution au quotidien. Selon un gendarme, qui a requis l’anonymat, à la veille de leur mort, elle se sont livrées à des palabres avec d’autres filles vivant dans cet immeuble.

Ces palabres sont souvent objet de coups et blessures, dont les thématiques reposent sur la rivalité et jalousie. L’appartement que loue les jeunes filles prostituées coûte par jour 15 000 Fcfa. L’agent qui les a placées dans cet appartement passe tous les jours, vers 14h, pour récupérer son argent journalier. Pourtant, le local, selon les locataires coûtent 85 000 Fcfa par mois.

L’agent qui prend cet argent tous les jours, auprès des filles serait-il un simple agent ou un proxénète ? Où est-il mandaté par une personne qui négocie avec les mineures dans l’appartement qu’elles paient les 15 000 Fcfa par jour ? Des questions que la police scientifique devrait suivre pour traquer ce délinquant proxénète…

Nous avons interrogé les voisins de cet immeuble. En face de leur appartement, se trouve des jeunes filles, qui selon elles, n’ont été informées que tard de cette situation déplorable. « C’est depuis le balcon de notre appartement que nous avons vu les corps sortis par les sapeurs-pompiers. Après leur décès, j’ai été prise de peur. C’est ce matin que je mets les pieds devant ma porte », affirme une fille louant cet appartement. Lorsque nous nous rencontrons dans l’immeuble, dit-elle, juste dire des civilités.

« Nous ne sommes pas des amies pour que nous puissions causer entre nous », dit une fille de l’immeuble. Quant à dame Véronique, couturière dans un magasin de cet immeuble, avoue ne rien savoir en dehors des corps inertes qu’elle a vu, ce soir.

Hier, mardi, aux environs de 22h, une vidéo circulait sur la toile, où un homme et des filles riaient à gorges déployées se sont présentés en disant qu’elles n’étaient mortes. Mais que c’était le buzz de l’année. Cette information a été vérifiée auprès de la police criminelle. Cette vidéo est fausse et ne cadre avec ces jeunes filles qui sont décédées, mardi, dont on ignore les circonstances de leur mort.

Magloire Madjessou

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