Accueil A la une Filière Anacarde et Igname : La Caritas veut améliorer les conditions de...

Filière Anacarde et Igname : La Caritas veut améliorer les conditions de vie des acteurs

PARTAGER
Les prêtres et officiels ont posé une photo de famille, au siège de Caritas/Ph Credo

Améliorer les conditions de vie des planteurs de l’anacarde et de l’igname. Tel est l’objectif de la Caritas qui a instruit à cet effet, une étude sur les deux produits de rente dans le Gountougo.  Cette cérémonie a eu lieu, le 10 février 2023, dans un hôtel d’Abidjan Cocody.

Un atelier de restitution des résultats de l’étude sur les chaînes des valeurs anacarde et igname a été menée par l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader) sur recommandation de la Caritas. Ces résultats ont été dévoilés à ces assises auxquels ont pris part des élus locaux, des responsables de la Caritas et du ministère de l’Agriculture.

Ainsi, à la fin de leurs travaux, les participants ont encouragé la création des coopératives et demandé aux coopératives existantes de développer des services au profit de leurs membres.

Les experts dans leur rapport ont fait remarquer que dans le domaine de l’anacarde, il existe des coopératives, mais il y a un déficit de confiance entre les membres de la coopérative et les responsables. Ce qui fait qu’il est parfois difficile à ces membres de livrer leurs produits à la coopérative.

Cette situation fait que ces planteurs vendent leurs productions à l’extérieur ou sont obligés de subir la loi des acheteurs véreux qui les contraignent à ‘’brader’’ presque leurs productions. Pour palier à cela, l’atelier a recommandé aux associations coopératives existantes de développer le sentiment d’appartenance et d’adresser les problèmes existentiels.

Aussi, l’atelier a-t-il recommandé le renforcement de la valorisation des sous-produits liés à la spéculation, tel que la production et la commercialisation du jus issu de l’anacarde. Ces sous-produits peuvent être vendus dans les établissements scolaires et autres sphères.

En ce qui concerne la culture de l’igname, l’étude a montré qu’il n’existe pas d’organisation formelle des acteurs de ce domaine. Mais si les planteurs ne sont pas organisés, tel n’est pas le cas des acheteurs. Les acheteurs, généralement, financent les semences et achètent les productions. Ils profitent de l’inorganisation des acteurs de cette filière pour dicter leur prix aux paysans. L’étude a montré que dans ce secteur c’est l’acheteur qui tire son épingle du jeu au détriment du planteur qui, malgré de durs labeurs, continue de ployer sous le poids de la misère.      

Pour inverser la tendance, l’atelier a encouragé les acteurs de ce domaine à se regrouper en coopérative avec un accompagnement de proximité plus adapté. Que ce soit dans les chaînes de valeur de l’anacarde et de l’igname, le renforcement des formations, la sensibilisation des paysans dans la gestion des revenus a été recommandée. Ces formations permettront d’instruire les paysans sur les calculs économiques et réduire le risque de vente de leurs produits à vils prix.

Le père Tiémelé Jean-Pierre, Secrétaire exécutif national de Caritas Côte d’Ivoire   s’est réjoui des résultats de ces études, tout en souhaitant que sa mise en œuvre soit véritablement profitable aux populations concernées.

Introduite dans les années 1959 et 1960 en Côte d’Ivoire et considérée comme la principale culture de rente dans les zones de savane, la noix de cajou enregistre une croissance importante avec une production de plus 900 000 tonnes en 2021 pour une production mondiale estimée à 2 millions de tonnes. La Côte d’Ivoire produit plus d’un quart de l’offre mondial et en est le premier producteur mondial. Cette filière occupe près de 250 000 producteurs et nourrit 1,5 millions de personnes. 

Quant à l’igname, elle occupe la première place des productions vivrières en Côte d’Ivoire avec une production d’environ 8 millions de tonnes en 2022 et procure des ressources financières à une frange importante de petits producteurs. Le pays est le 2è producteur mondial d’igname avec ses diverses variétés précoces et tardives. Mais malgré ces places honorifiques que le pays occupe sur le plan mondial, les paysans cultivant ces deux spéculations demeurent toujours dans une situation délétère.

C’est donc dans le but d’aider ces personnes concernées à quitter ce stade de la paupérisation que la Caritas nationale dirigée par Mgr Bruno Yedoh, évêque de Bondoukou, a instruit cette étude qui a été menée par l’Anader. Et ce, grâce, l’appui financier de Catholic relief services (Crs), partenaire de Caritas.

Jean Kokoyia

PARTAGER