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Roger Nikiema :  » Les promoteurs immobiliers ne peuvent que mutualiser leurs forces … »

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Roger Nikiéma, président des promoteurs immobiliers du Burkina Faso/¨h Credo

Rencontré à Abidjan, lors de la 3è édition du Forum international du logement social économique et standing (Filoses), Roger Nikiema, président de l’Association des promoteurs immobiliers du Burkina-Faso (APIB) souhaite une mutualisation de toutes les compétences des acteurs panafricains de ce secteur pour la bonne marche de l’immobilier en Afrique.

Qu’est-ce qui justifie votre présence à cette troisième édition du Filoses ?

Nous, nous avons reçu une invitation officielle de la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés de Côte d’Ivoire à prendre part à la troisième édition du Filoses qui traitera des questions de l’immobilier. On ne pouvait pas avoir cette invitation et rester en marge à cet événement. C’est la raison pour laquelle j’ai conduit ici une délégation forte de 35 promoteurs immobiliers. Il y en a qui sont venus ce matin (18 juin) pour prendre part à cette rencontre. Nous sommes très contents.  Nous avons compris que la crise de l’immobilier est une crise qui dépasse les frontières du Burkina-Faso. En Côte d’Ivoire, nous avons échangé avec les autres pays comme le Mali, le Sénégal, la Côte d’Ivoire bien évidemment.

Si certains dossiers peuvent être traités au niveau des sommets des chefs d’État, on pourra également partager, mutualiser nos problèmes à faire en sorte que le problème de l’immobilier soit également partagé au niveau des chefs d’État et du gouvernement.

Nous vivons dans le même espace communautaire et nous avons les mêmes problèmes relatifs à la question de financement des projets immobiliers, à la procédure en matière d’aménagement du foncier et de construction des logements sociaux. Donc quand les promoteurs immobiliers se retrouvent comme ça et qu’ils partagent leurs problèmes, ils ne peuvent que mutualiser leurs forces, leur savoir-faire afin de pouvoir trouver des solutions à leurs différentes difficultés. Bien entendu, les promoteurs immobiliers ne peuvent pas évoluer sans l’accompagnement des États.

Nos différents États travaillent déjà ensemble. Quand on prend la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso par exemple, il y a déjà le traité d’amitié et de coopération qui lie ces deux pays. Si certains dossiers peuvent être traités au niveau des sommets des chefs d’État, on pourra également partager, mutualiser nos problèmes à faire en sorte que le problème de l’immobilier soit également partagé au niveau des chefs d’État et du gouvernement. En venant en Côte d’Ivoire, nous sommes venus partager l’expérience du Burkina Faso et recevoir également l’expérience des autres pays.

Vous l’avez dit, vous êtes venus à ce forum pour partager l’expérience du Burkina Faso et recevoir celle des autres. A la fin de ce forum qu’est-ce que vous avez appris de plus alors ?

Comme je l’ai dit, à la suite des différents panels, nous avons approfondi les échanges avec les autres associations immobilières. Je veux parler de celles du Mali, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Avec elles nous avons déjà projeté les bases d’une structure panafricaine. Une structure qui va rassembler toutes les associations de promotions immobilières du continent africain pour que nous puissions débattre des différents problèmes sur le plan africain. Il se peut que le problème soit d’ordre institutionnel ou d’ordre réglementaire parce qu’il faut règlementer la profession sur le plan africain. Si aujourd’hui des burkinabè ou des ivoiriens ou des maliens arrivent à braver le désert pour se retrouver en Libye et se rendre en Europe c’est parce que l’Europe présente le visage d’un continent développé. Et ces personnes se disent qu’ici chez nous en Afrique, ce n’est pas développé.

Donc mutualiser tous nos efforts et nos forces, c’est déjà voir ce que nous pouvons faire pour que les autres différents projets que les pays entretiennent soient accompagnés, faire en sorte qu’il y ait la création d’emploi parce que quand l’immobilier évolue cela suscite la création d’emplois. Ainsi que la création des super structures qui pourront encadrer, même recevoir la population. Donc, nous pensons qu’à partir de la Côte d’Ivoire, la base est déjà jetée. Et nous quand nous retournerons, nous continuerons à travailler, à mieux former nos membres. Je veux parler des promoteurs immobiliers. Nous continuerons de soutenir également les promoteurs parce que l’accès au financement aussi est d’actualité. Nous avons vu que la Côte d’Ivoire a des mécanismes qui n’existent pas au Burkina Faso.

Il y a des mécanismes à travers la banque de l’habitat (BHCI) qui financent des projets immobiliers. Il y a des mécanismes que les différentes banques également peuvent financer sur la base d’un accompagnement de l’État. Et l’État refinance les sociétés des Institutions financières sur la base d’un taux faible pour les encourager à financer des promoteurs immobiliers. Ce mécanisme, nous ne l’avons pas au Burkina Faso. Nous, nous pensons que nous pourrons expliquer ce mécanisme à nos autorités qui ont aussi ce souci d’accompagner ce secteur.

Vous venez de parler des acquis de ce forum que vous envisagez expérimenter au Burkina-Faso. Parlez-nous de l’expérience du Burkina Faso que vous êtes venus partager à ce forum ?

L’association des promoteurs immobiliers du Burkina-Faso (APIB) est une structure regroupant une centaine de promoteurs immobiliers, tous agréés et reconnus par l’Etat burkinabè. L’association, elle-même, n’a pas des projets propres à elle. Ce sont des projets des différents promoteurs immobiliers qui sont des membres de l’association. L’association a pour vocation d’abord de régler les conflits fonciers entre promoteurs immobiliers, d’aplanir des divergences possibles entre promoteurs immobiliers et faire en sorte que ceux-ci soient mieux formés.

L’association, elle-même, n’a pas des projets propres à elle. Ce sont des projets des différents promoteurs immobiliers qui sont des membres de l’association.

L’association les accompagne également à la levée des fonds. Mais un promoteur immobilier peut entretenir ses projets qui peuvent l’emmener à construire des logements sociaux sur la base de contrats qu’il peut signer avec des structures de l’État ou entretenir ses propres projets sur la base de contrats de location-vente. Mais, nous, nous avons en tant que structure associative pour mission de lever les fonds, former les promoteurs, les emmener à se comprendre tous ensemble pour mutualiser nos efforts.

Réalisé par Ahoussi Aka

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