Mardi 23 novembre 2021, a eu lieu à Abidjan Plateau, un atelier d’échanges intergénérationnel sur la participation des femmes et jeunes à la vie politique. La ministre Euphrasie Yao, titulaire de la Chaire Unesco : Eau, femmes et pouvoir de décisions », a ouvert l’atelier sur ces mots d’émergence et de responsabilités.
Les chiffres évoquent 12,59% à l’Assemblée nationale, 19,2% au Senat et 11,37% aux conseils municipaux. Alors que des standards internationaux prescrivent un minima de 30% de femmes. Malgré ces avancées, la représentation et la participation des femmes et jeunes dans les instances de prise de décisions aussi administrative qu’élective continuent d’être des défis à relever. C’est pour corriger cette disparité que le programme Women in political participation (Wpp) initié dans 8 pays dont la Côte d’Ivoire, a décidé d’instaurer un dialogue politique avec des acteurs ; d’identifier les obstacles qui affectent la capacité des femmes actives au niveau local ; de fournir des pistes pour la formation et l’encadrement.
Le Wpp s’appuie et travaille en Côte d’Ivoire avec la Chaire Unesco : « Eau, femmes et pouvoir de décisions », afin de renforcer la visibilité, la participation et le leadership des femmes dans les sphères de décisions.
Les femmes ont de la peine à prendre un envol au sein de leur parti
Au cours de cet atelier d’échanges intergénérationnel sur la participation des femmes et des jeunes à la vie politique, Fatou Sow Sarr, Coordinatrice du Programme Wpp, a indiqué que malgré les avancées obtenues depuis les années 1990, on assiste à la stagnation ou un recul dans certains pays. Parlant du cas du Sénégal, elle a noté qu’il y a des avancées au niveau du droit, mais dans les partis politiques, il y a encore des problèmes. « Les femmes ont de la peine à prendre un envol au sein de leur parti. Or, ce sont les positions dans les partis qui vous confèrent des responsabilités politiques voire des responsabilités administratives », a expliqué la Coordinatrice du Wpp. Selon elle, le programme Wpp met l’accent sur ces défis, des démarches et stratégies pour renforcer la présence des femmes dans les partis politiques, afin de leur confier des responsabilités.
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La femme…et l’étude réalisée
Quant à la ministre Euphrasie Yao Kouassi, titulaire de la Chaire Unesco : Eau, femmes et pouvoir de décisions », elle a exprimé sa joie de la tenue de cet atelier, qui se tient pour la deuxième fois, à Abidjan. Pour la ministre, la problématique du rehaussement du rôle de la femme dans la conduite des affaires publiques demeure une évidence. « En créant un cadre juridique et institutionnel favorable à l’autonomisation de la femme ainsi qu’à leur grande participation à la vie politique, la Côte d’Ivoire se positionne sur la voie de l’émergence », a-t-elle déclaré, non sans évoquer le fonds d’appui aux femmes et le Compendium des compétences féminines de Côte d’ivoire, qui totalise plus de 15 000 femmes et lutte pour la visibilité et le leadership des femmes dans la gestion des affaires publiques.
la Côte d’Ivoire se positionne sur la voie de l’émergence
Evoquant la participation des femmes à la vie politique, elle a souligné que grâce à sa structure Compendium des compétences féminines, une formation et coaching des femmes a permis d’avoir plus de candidates aux élections législatives. « Nous avons une nette progression et nous n’entendons pas reculer », a insisté la Titulaire de la Chaire Unesco : Eau, femmes et pouvoir de décisions ». En ouvrant l’atelier d’échanges du jour, la ministre a affirmé que « nous devons conjuguer nos efforts, travailler en toute synergie, afin que nos actions portent ».
A travers une étude réalisée sur la participation des femmes à la vie politique, Pr Jean Messingue a souligné que la participation renvoie à 3 niveaux de compréhension : le débat, le mode et l’élection. Selon l’étude, il y a 80,1% de femmes et 19,02% d’hommes. Expliquant la cause de la faible présence des femmes, selon lui, 17,09% disent préférer les hommes qu’aux femmes et 59,03% évoquent peu de femmes candidates. Par contre, 20, 05% disent que les femmes candidates sont défavorables et 2% soutiennent que les femmes candidates sont moins compétentes.
Magloire Madjessou