Côte d’Ivoire, pourquoi tant de mystères sur la dépouille de l’ancien président de la Cour suprême ?

L’ancien président de la Cour suprême, Tia Koné, est décédé, le mardi 8 février 2021, à Abidjan. Depuis son décès, sa veuve légitime Siamba Koné et ses enfants n’ont pas été informés du lieu exact où il a trouvé la mort. Pis, un mystère est entretenu jusqu’à ce jour sur celui qui a donné l’autorisation pour déposer le corps du grand magistrat Tia Koné à Ivoire Sépulture (Ivosep) de Treichville.

D’où est venue la dépouille du président Tia Koné pour atterrir à l’Ivosep ? De quoi est-il mort ? Pourquoi refuse-t-on à sa veuve légitime Siamba Koné épouse Tia Koné de voir le corps à l’Ivosep de Treichville ? Autant de questions sans réponse depuis l’annonce de la mort de l’ancien président de la Cour suprême, à Abidjan.

Selon nos fins limiers, du vivant de l’illustre disparu, les enfants avaient intenté un procès à la compagne de leur père, qui entretenait le flou sur l’état de santé du magistrat et les traitements qui lui étaient administrés. Finalement, aucune suite n’a pu être donné du fait de la disparition brusque du président Tia Koné, un jour avant la date du verdict final.

La veuve et ses enfants souhaitent savoir de quoi est mort leur père et d’où est venu le corps pour être mis à Ivosep Treichville ? Qui a donné l’ordre du transfert du corps vers cette société des pompes funèbres ?

Une chose est sûre, ni son épouse légitime, dame Siamba Koné épouse Tia ni les enfants n’ont pu ni voir, encore moins donné un ordre quelconque de transfert à une personne de déposer la dépouille du magistrat à Ivosep. Par acte d’huissier, Siamba Koné l’épouse légitime de Tia Koné a introduit une sommation interpellative suivie d’opposition à Ivosep, le vendredi 12 février 2021, à 16h 12mn, à l’effet de savoir la provenance du corps, qui en est le déposant et quels traitements ont été effectués.

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Le 15 février 2021, par cet acte d’huissier, Ivosep a répondu à dame Siamba Koné épouse Tia en ces termes : « Nous ne sommes pas habilités à donner des informations sur un corps à d’autres personnes autre que le déposant dudit corps. Sauf autorisation du juge ».

 Le coup de file d’une autorité

Quelques jours après, précisément le vendredi, sous la pression d’une haute autorité du pays, Ivosep accepte enfin que les ayants droits, la plupart de haut cadre dont certains sont des cadres à l’extérieur du pays, viennent voir le corps. Stupéfaction selon nos sources, les ayants apprennent que le corps de leur parent a déjà été traité par Ivosep sans leur autorisation ni avis préalable. Pourquoi cette précipitation à vouloir formaliser la dépouille d’un si grand magistrat, en l’absence de ses ayants droits et de sa veuve légitime ?

Qu’est-ce qu’on veut cacher aux enfants et veuve Siamba Koné qui elle jusque-là n’a pas encore vue son époux ? Selon nos sources, la jeune compagne du défunt, était en Suisse au moment du décès de Tia Koné. En complicité avec une autorité, une manigance a été faite pour que les papiers d’usage soit fait au nom de cette dernière.

Un mystère que partagent difficilement ses enfants et son épouse légitime Siamba Koné. Le 10 février dernier, la veuve adresse une correspondance à la Polyclinique Sacré Cœur d’Abidjan pour informations sur les circonstances exactes du décès et document qui en fait foi. Dans ce courrier, la veuve souligne, « je viens très respectueusement, par la présente auprès de vous pour m’enquérir des circonstances du décès de mon époux M Tia Koné, ancien président de la Cour Suprême de Côte d’Ivoire ». A été joint à cette lettre, une photocopie de l’extrait d’acte de mariage qui l’y autorise. Depuis, le jeudi jusqu’à ce jour, la direction de la Polyclinique Sacré Cœur d’Abidjan est restée de marbre.

La dernière visite de feu Tia Koné dans cette Policlinique remonte au 13 janvier 2021 et le magistrat était rentré chez lui en bonne état.

Nous y reviendrons…

Magloire Madjessou