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Côte d’Ivoire, une affaire d’insécurité fait suspendre les cours au lycée moderne de Bouaké 2

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Yéo Seydou, Proviseur au Lycée moderne Bouaké 2/PH Credochristi.com

Après des échauffourées entre élèves, un arrêt de cours de 72 heures est observé au lycée moderne 2 de Bouaké, depuis ce lundi. Credochristi.com a approché ce mardi 2 février 2021, le premier responsable dudit lycée pour avoir de plus amples informations. Dans cette interview, Yéo Seydou, proviseur du lycée moderne 2 de Bouaké, soucieux du bien-être de ses collaborateurs et de ses enfants (élèves), a entrepris des démarches pour la reprise des cours.

Pourquoi un arrêt de cours dans votre établissement ?

Les cours ont été suspendus pour une durée de 72 heures par les enseignants qui se plaignent d’un climat d’insécurité. Jeudi dernier, les élèves se sont opposés par l’arrestation de leur camarade par la police et le lendemain, deux gamins ont perturbé les cours pour des raisons qu’on ignore. A cet effet, les enseignants ont estimé qu’il y a trop de perturbations et cela crée un climat d’insécurité. Ils ont donc observé un arrêt de cours de 72 heures pour protester contre cette situation d’insécurité et aussi souhaité que des mesures idoines soient prises pour garantir leur sécurité.

A votre niveau, qu’elles sont les démarches menées pour la reprise des cours les jours à venir ?

Soucieux du bien-être de mes collaborateurs et des élèves, on entreprend toujours des démarches pour le bien-être de nos collaborateurs. Mais on a affaire à des enfants qui n’ont rien à faire et qui viennent pour nous perturber donc nous avons saisi les forces régulières à travers la préfecture de police mais avant nous avons mis en place une petite police interne pour endiguer le phénomène.

Les agressions ne se font pas forcément au lycée. En dehors du lycée, il y’a un nombre important d’enfants venant d’un quartier précaire qu’on appelle  »miangabou » qui font la loi au lycée ces jours-ci, ils viennent dans la cours ou en dehors de l’école agressent les enfants pour prendre leurs petites monnaies. Pour cela, les forces viennent souvent patrouiller à l’école pour endiguer le phénomène mais il faut dire qu’il y’a toujours des résidus.

Les cours ont été suspendus pour une durée de 72 heures par les enseignants qui se plaignent d’un climat d’insécurité.

C’est à dire que le lycée rencontre des difficultés ? Si oui lesquels ?

Effectivement, le lycée moderne 2 de Bouaké rencontre d’énormes difficultés. D’abord, nous n’avons pas de clôture. La clôture est poreuse, le lycée a été construit pour 1000 élèves et on se retrouve à presque 6000. Le manque de salle de classes, il y’a plus de salles spécialisées. A côté, nous devons recevoir beaucoup d’élèves donc nos classes sont surpeuplées, aussi nous sommes en double vacation de la 6è à la 1ère A et les élèves sont autour de 100 voire 125.

Le personnel manque de bureau, les éducateurs sont à 4 voire. Le lycée est poreux et les enfants aux environs l’ont choisi comme leur lieu de guéguerre, les affrontements de quartier se sont transposés ici. Pour cette année, nous accusons un déficit de 9 professeurs (7 professeurs de mathématiques et 2 professeurs de physique chimie), il y’a des soucis donc pour pallier ce déficit. Nous avons pu recruter des jeunes gens qui dispensent ces cours. Pour les autres disciplines ça va.

Qu’attendez vous des autorités du pays et des anciens du lycée ?

Aussi, aux parents pour qu’ils s’impliquent dans la sécurisation de notre établissement, également dans l’éducation des enfants parce qu’ils y’a des enfants qui tirent leurs amis vers le bas.

Oui, l’État essaie de faire ce qu’il peut mais je voudrais demander aux anciens du lycée, en leur lançant cet appel pour qu’ils nous viennent en aide. Je dis merci au ministre Amadou Koné, ministre des Transports, à qui nous demandons encore qui a fait beaucoup aux anciens du lycée et à toutes personnes désireuses d’aider le lycée à se signaler. Aussi, aux parents pour qu’ils s’impliquent dans la sécurisation de notre établissement, également dans l’éducation des enfants parce qu’ils y’a des enfants qui tirent leurs amis vers le bas.

Ils appellent leurs camarades des autres établissements à venir perturber les cours quand et à côté de ça, sous l’effet de la drogue, ils attaquent les élèves. Aussi, aux autorités, je leur demande de s’orienter sur le lycée moderne 2 parce que c’est le lycée phare de cette zone et la demande est très forte. Le lycée n’a pas connu encore de réhabilitation encore moins de construction mais seulement nous demandons la construction d’une dizaine de salle pour avoir des effectifs acceptables. Afin que les forces de sécurité prennent à bras le corps ce problème.

Eliezer Kékrenou, correspondant régional

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