Accueil A la une Eglise catholique de Bayota : Œuvrer pour l’autonomisation de la paroisse

Eglise catholique de Bayota : Œuvrer pour l’autonomisation de la paroisse

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Le Père curé Doukouré Boga parle des avancées de sa paroisse et sollicite l'aide des cadres et fidèles/ Ph Credo

Si depuis son installation en tant que curé de la paroisse Saint Joseph Artisan de Bayota (diocèse de Gagnoa), l’objectif du père Doukouré Boga Ernest est d‘œuvrer pour la conversion des populations de ladite ville au christianisme et l’autonomisation financière de l’église. 4 ans après avoir pris fonction à la tête de cette paroisse, qu’en est-il du rêve de ce serviteur du Seigneur, proche de Dieu et attentif aux préoccupations des hommes ?

C’est à la fin de l’année pastorale 2017-18 que le père Doukouré Boga Ernest devient curé de la paroisse Saint Joseph Artisan de Bayota. Il vient poursuivre  la pastorale entamée par ses prédécesseurs depuis 1967, date de la création de la paroisse. En cette année-là, l’église qui était un apâtam construit en paille et située sur l’ancien site comptait environ 1000 chrétiens. C’est après son érection en paroisse par Mgr Jean Marie Etrillard, que « son premier curé le père Joseph Arsac a entamé les travaux de construction de la nouvelle église, en faisant la fondation », témoigne Lia Barnabé, ancien premier vice-président du conseil paroissial.

« Mais c’est avec l’arrivée du père André Roux, en 1975 que » les travaux de la construction de cette église vont connaître une accélération, indique François Zahui, actuel vice-président du conseil paroissial. Non sans manquer de préciser que ce prêtre a pu achever la construction de l’édifice grâce aux dons de ses bienfaiteurs. Si la construction de l’église a été facilité grâce aux actions du père André Roux, la propagation de l’évangile dans les villages du territoire paroissial a été l’œuvre du premier curé, à savoir le père Joseph Arsac.

Selon Lia Barnabé, ce père parcourait les villages en compagnie des catéchistes, enseignait la catéchèse, et donnait le sacrement du baptême aux candidats au baptême. 50 ans après l’œuvre de ces pères missionnaires et diocésains, la paroisse Saint Joseph Artisan qui a fêté son jubilé d’or en 2017, a accueilli à la fin de l’année pastorale 2017-18, le père Doukouré Boga Ernest comme curé. Avec son vicaire le père Louis Joseph Zeya, ils ont actuellement en charge plus de 4000 fidèles réparties sur toute l’étendue du territoire paroissiale composée de 14 villages et 150 campements. 

C’est après son érection en paroisse par Mgr Jean Marie Etrillard

Les pasteurs et l’autonomisation de la paroisse

En plus de la parole de Dieu qu’ils annoncent dans les villages grâce à l’apport des catéchistes, le père Doukouré Boga Ernest et son vicaire ne lésinent pas sur les moyens pour offrir une indépendance financière à la paroisse.  C’est la raison pour laquelle depuis 2021, ils ont initié plusieurs projets dans le domaine de l’élevage. Plusieurs centaines de poulets de chair, poulets africains et des lapins, tels sont les animaux dont dispose la paroisse et dont les fermes sont situées dans la cour du presbytère. Financé à hauteur de 2 millions de francs (2.000.000 F) Cfa par le fonds diocésain, ce projet géré par le conseil économique fait déjà la fierté de la paroisse.

50 ans après l’œuvre de ces pères missionnaires et diocésains, la paroisse Saint Joseph Artisan qui a fêté son jubilé d’or en 2017

En début d’année, soit en janvier 2022, la paroisse qui était à sa quatrième vente, s’était déjà appropriée à nouveau de nouvelles têtes de poulets pour de prochaines ventes. Les lapins qui étaient dans leurs cages, eux-aussi étaient à l’attente de potentiels clients. En plus des fermes, la paroisse dispose d’une maison en location qu’elle compte réhabiliter. Elle dispose également d’un grand terrain libre et est à la recherche de moyens pour construire des magasins, des maisons en location.

Si la paroisse Saint Joseph Artisan de Bayota a pu bénéficier d’un fonds pour réaliser son projet d’élevage, il faut reconnaître que ses paroissiens même ne disposent pas d’assez de ressources propres pour la réalisation des ambitions de ladite église. Selon le père Doukouré, « le problème, c’est que la paroisse ne dispose d’assez de moyens financiers pour assurer ses charges ». Pour arriver à ses fins, elle est obligée d’une part, de compter sur ses cadres, fils de la paroisse vivant parfois hors du territoire paroissial. Ceux-ci participent à l’épanouissement économique de la paroisse à travers leurs différents dons.

C’est dans ce cadre qu’un juge, fils de la paroisse a financé la construction du mur de l’église. Des chrétiens de la paroisse y ont contribué à travers différents présents en nature. D’autres parts, la paroisse procède à des opérations de distribution d’enveloppes en vue de collecter des dons. Cette opération peut rapporter parfois 400 000 à 500 000 F Cfa, à la grande joie du curé et de son conseil paroissial, car cette somme permet à la paroisse de faire face à plusieurs charges.

Même si à priori la mission du pasteur c’est d’annoncer la parole de Dieu, cette proclamation doit s’accompagner d’acte de charité. C’est cet objectif que tente d’atteindre le père Doukouré Boga Ernest, en essayant de doter sa paroisse de projets lucratifs, en vue de financer les travaux de l’église, mais aussi dans le but de venir en aide aux chrétiens et aux populations qui seront dans le besoin.  

Eugénie Glah

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