Accueil A la une Féminicides : 416 femmes tuées en 1 an et 1091 violées

Féminicides : 416 femmes tuées en 1 an et 1091 violées

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La ligue et des associations féminines engagées contre le féminicide/Ph Credo

Dénoncer pour obtenir une véritable protection juridique et physique de la femme, tels sont les objectifs de la Ligue ivoirienne des droits des femmes et de nombreuses organisations féminines.  

Le 25 novembre 2024, le monde entier a célébré la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. En Côte d’Ivoire, la Ligue ivoirienne des droits des femmes et des organisations féminines ne sont pas restées en marge de cet évènement. 

La ligue et les Ong Akwaba Mousso, Opinon Eclairée, Association Adeen Tahny IY, Gouttes Rouges et Stop au chat noir ont organisé à cet effet une activité dénommée ‘’Les 16 jours d’activisme’’. Cette initiative avait pour but d’une part, de dénoncer la persistance des violences faites aux femmes en Côte d’Ivoire, en particulier les féminicides.

Et d’autres parts, appeler les autorités à trouver des solutions idoines pour les femmes victimes de viols et tous genres de violences à l’égard de la junte féminine.

416 femmes tuées en 2020

Dans une conférence prononcée au siège du Conseil national des droits de l’Homme (Cndh) le même jour, Meganne Boho, présidente de la Ligue des droits des femmes, a donné un tableau effroyable des meurtres perpétrés sur les femmes dans le district d’Abidjan.

selon une étude du CPDEFM, plus de 416 femmes ont été tuées de manière violente dans le district d’Abidjan

« Rien qu’en 2020, selon une étude du CPDEFM, plus de 416 femmes ont été tuées de manière violente dans le district d’Abidjan », a-t-elle déploré.

Décriant cette lâcheté avec laquelle les femmes sont assassinées, ces organisations féministes n’ont pas manqué de s’en prendre aux autorités, estimant qu’elles ont échoué en matière de protection des droits de la femme. 

La ligue ivoirienne des droits des femmes et ces consœurs dénoncent également la lenteur, parfois la partialité dans le traitement judiciaire des dossiers relatifs aux violentes faites aux femmes. Faisant ainsi la part belle aux coupables qui restent impunis, pendant que la victime et sa famille sont sans recours et faisant objet de stigmatisation. 

1 091 cas de viols enregistrés en 2023

Le 20 novembre, soit 5 jours avant la célébration de cette journée internationale, dans un communiqué de presse, des femmes victimes de viols et de violences ont crié leur ras-le-bol face aux traitements humiliants qu’elles subissent dans les centres de santé en Côte d’Ivoire.

Selon l’annuaire statistique 2023 du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, 1 091 cas de viols ont été enregistrés, sans compter les nombreux cas non signalés en raison de la peur, de représailles ou des obstacles financiers.

Les femmes victimes de viols, à travers leur communiqué, ont mis en lumière les difficultés qu’elles rencontrent pour l’obtention d’un certificat médical en cas de viol.

Elles ont évoqué en occurrence, les difficultés financières pour l’obtention de ce certificat qui est une étape cruciale pour les victimes cherchant justice et pour leur prise en charge médicale.

Le coût d’un certificat médical est de 50 000 FCFA. Une somme « qui n’est pas à la portée de toutes, empêchant de nombreuses victimes de porter plainte et de poursuivre leurs agresseurs en justice.

Ce frein à accéder à la justice contribue à la persistance de l’impunité et à la souffrance des victimes », stipule le communiqué signé par l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire (Afj-CI), les AmazOon du Web, la Fédération nationale des organisations de santé de Côte d’Ivoire (Fenos-Ci) et l’Alliance de jeunes filles en action pour le bien-être (Ajfabe).

 Le plaidoyer

Les organisations de la société civile ont présenté un plaidoyer aux autorités gouvernementales

Les organisations de la société civile, engagées dans la lutte contre les violences faite aux femmes, ont présenté un plaidoyer aux autorités gouvernementales afin qu’elles fassent de la sécurité de la junte féminine une de leurs priorités.

 « Nous exhortons ainsi toutes les parties prenantes à s’engager, à adopter des mesures spécifiques et durables pour que ces femmes survivantes de viols ou de violences puissent bénéficier gratuitement d’un certificat et d’une prise en charge médicale », ont souhaité les femmes victimes de viols.

La ligue et des organisations féminines ont exigé l’adoption  de lois spécifiques et rigoureuses contre les féminicides. Ainsi que la reconnaissance juridique du terme « féminicide » dans les violences basées sur le genre et des sanctions exemplaires pour les auteurs de féminicides.

Aussi, dans le cadre des 16 jours d’activisme, la ligue et ses organisations sœurs  féminines mèneront ensemble, comme individuellement des campagnes de sensibilisation en vue de lutter contre ce phénomène.

Il est prévu au menu de ses jours d’activisme, plusieurs activités, dont deux grandes marches sur Grand-Bassam et Abidjan. Le 10 décembre 2024, la ligue ivoirienne des droits des femmes et lesdites organisations marcheront avec les jeunes filles à Grand-Bassam pour commémorer les 75 ans de la marche des femmes sur Grand-Bassam.

Le 14 décembre, des associations mèneront une marche dans des artères du Plateau pour s’achever devant l’Assemblée Nationale.

Meganne Boho, présidente de la Ligue des droits des femmes, a indiqué que le choix de l’Assemblée nationale pour achever la marche se justifie par le fait que c’est à l’hémicycle que les lois sont votées. Donc c’est là qu’il faut partir pour interpeller le législateur sur l’importance de prendre une loi contre le féminicide.

Ahoussi Aka

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