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Suspension de l’aide américaine : Une catastrophe pour les LGBT vivant avec la maladie

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Gnizako Lucien (2è à partir de la droite) et Guéi Filbert (à l’extrême gauche) inquiets pour les séropositifs et les Lgbt/Ph Credo

Si les personnes vivant avec le Vih sont beaucoup affectées par la décision du président américain de ne plus apporter de l’aide à l’Usaid, la situation des Lgbt semble être semble être plus critique.

Si le secteur de la santé en Côte d’Ivoire reste profondément affecté par la décision du président américain de suspendre l’aide à l’Usaid, le cas des séropositifs et des Lgbt vivant avec la maladie semble les plus alarmants.

Simplement, parce que d’une part, avec cette décision, la situation des séropositifs qui ne bénéficieront plus d’Arv risque de se détériorer et devenir pire, a fait remarquer Guéi Filbert, Pca du Réseau ivoirien des personnes vivant avec le Vih (Rip+).

C’était le 4 mars 2025 à Angré-Cocody, lors d’une conférence de presse organisée par la plateforme des réseaux et faîtières de lutte contre le Sida et autres pandémies.

Guéi Filbert, lui-même séropositif et présentant une bonne mine grâce aux antirétroviraux, s’est demandé si en absence d’assistance médical, l’état de santé des séropositifs ne va-t-il pas se détériorer jusqu’à la casse de départ ? Refusant qu’une telle situation leur arrive, à l’instar de plusieurs acteurs de la société civile, il a appelé l’Etat ivoirien à plancher sur le cas des personnes vivant avec le Vih afin de donner une riposte appropriée à ce mal.

Outre les séropositifs, la situation des Lgbt vivant avec la maladie semble être plus préoccupante

Outre les séropositifs, la situation des Lgbt vivant avec la maladie semble être plus préoccupante, a indiqué Gnizako Zago Lucien, président du Réseau des populations clés (Vih) de Côte d’Ivoire (Rpc-CI) avec qui nous avons échangés.

En raison de leurs orientations sexuelles, cette catégorie de la population qui est stigmatisée a du mal à se rendre dans les hôpitaux pour se faire soigner, a-t-il expliqué. C’est d’ailleurs grâce aux plaidoiries du Rpc-CI que les Travailleurs du sexe (Ts), des Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les consommateurs de drogue et les personnes vivant avec le Vih ont pu avoir des centres de santé qui leur étaient dédiés pour se soigner.  

Mais avec cette mesure et vue que le président Donald Trump est un anti-Lgbt, les trois centres de santé dédiés à cette catégorie de personnes ont été fermés.

Pour Gnizako Lucien, la fermeture desdits centres est une catastrophe, car les transgenres, les travailleurs du sexe, etc. ne sauront plus où aller et bénéficier d’un bon traitement médical et d’un suivi adéquat.

Pour Gnizako Lucien, la fermeture desdits centres est une catastrophe

Selon le président du Rpc-CI, cette situation est très alarmante du fait que le taux de prévalence des Lgbt qui est déjà très élevé risque de s’accroitre encore. « Chez les transgenres, le taux de prévalence est de 26 % et de 11% chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, alors que la moyenne nationale est de 2.1 % », a-t-il indiqué.  

Gnizako Lucien qui se bile pour ces malades a indiqué qu’après plusieurs plaidoiries, « certains centres de santé publics ont accepté de les recevoir et leur  prodiguer des soins ». En vue de convaincre d’autres centres de santé à ouvrir leurs portes à cette catégorie de la population, Gnizako Lucien et son équipe continuent de faire des plaidoiries auprès de ces institutions sanitaires pour la cause des Lgbt.

Aka Ahoussi

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