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Litige foncier à Bingerville : Une chantre chrétienne, expropriée par l’entreprise Bacid, interpelle le président Ouattara

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Florence chantre chrétienne expropriée interpelle l'indulgence du chef de l'Etat, Ouattara/Ph Credo

Déboussolée. Inconsolable. Sans ressources. Kouamé N’Da Amenan Florence, chantre chrétienne, ne s’est plus vers qui se tournée pour avoir gain de cause. Malgré le verdict rendu par la justice ivoirienne, en sa faveur, elle reste à ce jour dans une profonde angoisse, à cause de son terrain expropriée par Bacid. Pour exprimer son cri de cœur, elle a animé une conférence de presse à Abidjan Cocody, jeudi 22 juin 2023. Elle a marqué son ras-le-bol face à cette situation intenable et interpelle encore les mis en cause.

Bacid m’a fait payer les frais de mutation à 100.000 Fcfa, l’autorisation de construire à 100.000 Fcfa

« Suite à une mutation, en 2017, au sein de Bacid, j’ai pu obtenir le terrain qui fait l’objet de conflit. Dans les livres de Bacid, le terrain coûte 1.000.000 Fcfa. J’ai payé 4 500 000 Fcfa avec le premier propriétaire. Bacid m’a fait payer les frais de mutation à 100.000 Fcfa, l’autorisation de construire à 100.000 Fcfa. J’ai réalisé la fondation de la clôture à 1.500.000 Fcfa ». Telle est la déclaration faite par dame Kouamé N’Da Amenan Florence, au cours de la conférence de presse.

Le 27 novembre 2017, elle entre en possession d’un terrain de 400m2 situé à Bingerville M’Batto Bouaké, par un acquéreur. Après des mutations passées entre elle et le propriétaire, elle va encore donner de l’argent au Bureau africain de construction d’investissement et divers (Bacid) pour d’autres formalités.

Des jours après, elle revient sur le terrain pour construire un mur ou une fondation, afin de protéger son terrain. Elle constate, hélas, que l’entreprise Bacid a érigé un autre mur à l’intérieur, à son grand étonnement. Prétextant que ledit terrain appartient à un autre propriétaire. Alors qu’elle en est le propriétaire au vu des documents brandis.

Toutefois, l’entreprise de construction immobilière reconnait en fait son erreur par la voix de Yaba. « C’est erreur de notre part, cette construction faite sur votre terrain », avoue-t-il. En présence de l’adjoint du commissaire de police du 18è Arrondissement de Cocody. Devant ledit commissaire, ils reconnaissent qu’ils n’ont pu faire la clôture, avant d’entamer les travaux. Pour la chante chrétienne, ces allégations ne tiennent pas la route.

Malgré le procès remporté…

En décembre 2022, cette affaire est portée devant le tribunal d’Abidjan. Des avocats de Bacid convoqués à maintes reprises n’ont jamais été présents à ces audiences. Selon la cliente Kouamé N’Da Amenan, « la décision du juge stipule que Bacid doit me verser la somme de 20 millions francs de Cfa de dommages et intérêts pour toutes formes de préjudices confondues ». Concernant le montant, Bacid a informé la cliente qu’elle n’a actuellement pas d’argent dans ses caisses.

Bacid a informé la cliente qu’elle n’a actuellement pas d’argent dans ses caisses

Aujourd’hui, désemparée face à la situation, elle ne peut même plus avoir accès à son terrain. Bacid a fini de construire sur ledit terrain et habitée par une autre personne. Interrogé, le responsable juridique de la société Bacid, Serge Justin Djedjro, dit être au courant de cette affaire.

« Cette dame a saisi des avocats concernant cette affaire. Nous, à notre niveau, Bacid, nous avons essayé des tentatives mais elle n’a jamais donné suite à cette affaire. Elle nous a même convoqué chez le Procureur de la République. Elle a saisi un premier avocat, après celui-ci a été dessaisi. Nous avons eu des échanges, et après, nous avons été convoqués. Des avocats ont été dépêchés pour la rencontrer à l’effet de lui faire des propositions à l’amiable. Jusqu’à ce jour, nous n’avons pas eu de suite concernant cette affaire qui nous lie », a déclaré le responsable du service juridique de Bacid, Djedjro. Toutefois, il dit ne plus être au service juridique de la société de construction immobilière. « Je suis désormais rattaché au service courrier de Bacid ».

A propos de la négociation entreprise avec dame Kouamé N’Da Amenan, Djedjro dit ne pas être en mesure de donner plus de détails de cette affaire. Il a été dessaisi de ce dossier. « Peut-être qu’il n’est plus au service juridique de Bacid », tente de répondre dame Kouamé.  Selon la suite de cette affaire, dame Kouamé N’Da Amenan Florence s’étonne de cette suite dont parle le responsable juridique de Bacid.

« Le problème se passait entre les avocats. Quand j’appelle, ils me disent que c’est entre les avocats. Quand il dit que je n’ai plus donné de suite, j’ignore cela. Les avocats sont là pour faire le travail. En tant que service juridique, leurs avocats doivent leur faire le point. Je ne sais de quoi il veut parler (Djedjro Serge Justin). Moi, mon avocat me faire le point. A chaque fois, mon avocat me fait le point des procès-verbaux et jusqu’à ce qu’on gagne le procès. Si vraiment, il n’est pas informé, c’est une bonne nouvelle pour lui. Pour eux, cette affaire est classée, j’ai perdu le procès », a-t-elle répondu au responsable du service juridique de Bacid.

Poursuite des travaux par Bacid, le 16 décembre 2021.

6 ans après, elle veut…

Dame Kouamé N’Da Amenan interpelle et supplie le président de la République, Alassane Ouattara et son épouse Dominique

Bacid finit la maison, le 14 mai 2022

Expropriée de son terrain par Bacid, malgré le procès qu’elle a gagné, Kouamé N’Da Amenan souhaite avoir un autre terrain avec de meilleures commodités ou se faire rembourser intégralement. Et ce, jusqu’à ce jour, et malgré le verdict rendu par la justice, ils ne donnent pas de la voie. Dame Kouamé N’Da Amenan interpelle et supplie le président de la République, Alassane Ouattara et son épouse Dominique de l’aider à régler cette affaire de terrain avec Bacid. Aujourd’hui, enseignante de son état, la banque lui prélève tous les mois des montants, au point qu’il lui est difficile de se retrouver, sans logis, à Abidjan.

Magloire Madjessou

madjessoum@yahoo.fr

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