Accueil A la une Niger : Le pays écoule son brut sur le marché international

Niger : Le pays écoule son brut sur le marché international

PARTAGER
La mise en service d’un oléoduc géant devant acheminer du brut des gisements de pétrole /Ph DR

Le pays amorce certainement sa marche vers son indépendance économique, en procédant à la mise en service d’un oléoduc géant devant acheminer du brut des gisements de pétrole vers le marché international.

C’est une grande première au Niger et, certainement le début d’une marche du pays vers son indépendance économique. En effet, depuis le 1er novembre 2023, les nouvelles autorités du pays ont procédé à la mise en service d’un oléoduc géant devant acheminer du brut des gisements de pétrole du sud-est du pays jusqu’au Bénin.

Grâce à cet oléoduc long de près de 2 000 kilomètres, le Niger, pourra écouler pour la première fois son brut sur le marché international, via le port de Sèmè-Podji au Bénin voisin.

C’est le premier résultat économique des militaires ayant pris le pouvoir le 26 juillet dernier et dont l’ambition est d’arracher les richesses du pays des mains des puissances occidentales.  

Le premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine qui a assisté à la mise en service de cet oléoduc, a affirmé que « les ressources issues de l’exploitation (…) seront destinées exclusivement à assurer la souveraineté et le développement de notre pays sur la base d’un partage équitable aux populations ».

Cette cérémonie s’est déroulée sur le site pétrolier de l’Agadem à plus de 1 700 kilomètres de Niamey, dans l’est désertique de la région de Diffa et a enregistré la présence particulière de Bintou Camara et Simon Pierre Bossi, respectivement ministres de l’énergie du Mali et du Burkina Faso.

C’est en 2019 qu’ont débuté les travaux de construction du chantier dudit pipeline censé s’achever en 2022, et dont la réalisation a été ralentie en raison de la pandémie de Covid-19, a expliqué à l’AFP la West African Oil Pipeline Company (Wapco), le maître d’ouvrage.

Au total, ce sont 6 milliards de dollars qui ont été investis, dont 4 milliards de dollars pour développer les champs pétroliers dans la région de l’Agadem et 2,3 milliards de dollars pour la construction de l’oléoduc, selon le gouvernement nigérien.

Ces investissements ont permis de porter la production pétrolière du Niger à 110 000 barils par jour, sur lesquels 90 000 barils doivent être exportés. L’or noir est extrait par la China National Petroleum Corporation (CNPC). Officiellement, les réserves du Niger « tournent autour de 2 milliards de barils ». Et, selon les projections officielles, il produira 200 000 barils par jour en 2026.

En 2022, les autorités nigériennes estimaient que les exportations devraient « générer le quart du PIB du pays » (plus de 13,6 milliards de dollars en 2020 selon la Banque mondiale) et « à peu près 50 % des recettes fiscales du Niger ». Alors que la croissance du PIB devait atteindre 6 % en 2023, stimulée par les exportations attendues de pétrole, elle pourrait tomber à 2,3 % « si les sanctions internationales se poursuivent jusqu’à la fin de l’année », estime la Banque mondiale.

 Aka Ahoussi avec Le Monde

PARTAGER