L’hypertension artérielle et le diabète sont deux pathologies à la base de nombreuses consultations dans le Sud-Comoé. C’est la raison pour laquelle certaines Ong et le district sanitaire de ladite région, chaque année, mènent des opérations de dépistage contre ces maladies en vue de prévenir les populations ou améliorer leur état de vie. Reportage.
Les 29 et 30 mai 2025, l’Ong Cœur de mère pour l’autonomisation de la femme et l’insertion des jeunes (Cmafij) a organisé dans la sous-préfecture de Kouakro, département d’Aboisso, une campagne de dépistage de l’hypertension artérielle et du diabète.
ce sont trois cent vingt-cinq (325) personnes qui ont été dépistées et trois cent trois (303) dans le cas de l’hypertension artérielle
Pendant ces deux jours, au niveau du diabète, ce sont trois cent vingt-cinq (325) personnes qui ont été dépistées et trois cent trois (303) dans le cas de l’hypertension artérielle. Parmi les personnes dépistées, figure des personnes âgées et de jeunes, soixante-sept (67) ont été confirmées positives pour ces deux pathologies. Elles ont été référées et prises en charge par le Centre hospitalier régional (Chr) d’Aboisso.
Dépistés pour la première fois
Signalons que cette campagne de dépistage de ces deux pathologies a été précédée d’une campagne de sensibilisation dans les dix (10) villages que compte la sous-préfecture de Kouakro. Ayant été instruites sur la nécessité de se faire dépister tôt sur ces pathologies, les populations de l’Affema se sont rendus dans les huit (8) centres de santé de la sous-préfecture qui sont fonctionnels pour prendre part à cette opération.
Parmi eux, il y a des gens qui venaient se faire dépister pour la première fois, à l’instar de Mme Tanoh Magne. Au centre de santé de Kouakro, où elle a été dépistée, l’agent de santé lui a été conseillé de réduire la consommation du sucre dans son alimentation.
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Venue de M’Kpossa (village voisin), où le centre de santé n’est pas encore fonctionnel, Alassane Fatoumata s’est réjouie d’être dépistée négative dans les deux cas. « Mais, on m’a demandé de faire attention à mon alimentation », a-t-elle dit, tout en promettant de respecter les conseils du médecin. Tanoh Kassi, cet adulte d’une cinquantaine d’années, qui affichait une ère d’anxiété à son arrivée au centre de santé, est réparti jovial de savoir qu’il ne souffre d’aucune de ces deux infections. A toutes ces personnes, les différentes équipes médicales leur ont prodigué des conseils afin d’éviter d’être victime de l’hypertension ou du diabète.
A côté de ceux-ci, certaines personnes ayant déjà réalisé le dépistage de ces deux pathologies se sont rendues dans les centres de santé dans le but de se soumettre à nouveau à ces tests. C’est le cas de Mme Bilé Géneviève, la cinquantaine, été dépistée négative quelques années auparavant. Pour le présent test, les résultats se sont encore avérés négatifs, à la grande satisfaction de la dame qui a toutefois ajouté, « cette fois, l’agent de santé m’a conseillé de varier mon alimentation, de réduire la quantité de sel dans ma nourriture et d’éviter les sucreries également ».
Quant à Mme Kablan N’Da Cécile qui, auparavant avait été diagnostiquée diabétique, a vu son statut être confirmé. Elle a été priée de se rendre au Chr d’Aboisso pour un suivi médical. Il en a été ainsi pour tous ceux qui sont dans son cas. A l’instar de Kouakro, toutes les équipes médicales qui étaient dans les autres centres de santé ont ainsi dépisté les personnes ayant répondu à cette campagne de dépistage. A toutes ces personnes, des conseils leur ont été donnés afin qu’ils évitent ou vivent mieux avec la/ les pathologies.

Des jeunes filles de 30 ans atteintes de diabète
Durant 2 jours, force est de remarquer que ceux qui venaient se faire dépister étaient des personnes dont l’âge varie entre 30 et 50 ans. De Dadièssö, à Niamielessa, en passant par Affiénou et Mouassué, le constat est le même. Les centres étaient pris d’assaut par les jeunes et les personnes âgées comme en témoignent les membres des différentes équipes médicales de santé.
Notre équipe de reportage a pu le constater au centre de santé d’Affiénou où elle est arrivée dans l’après-midi du vendredi 29 mai 2025. Parmi les patients, qui attendaient d’être reçus, figurent beaucoup de jeunes filles, dont l’âge varie entre 30 et 40 ans.
Certaines d’entre elles ont déjà été testées hypertendues ou diabétiques, précise l’infirmier major dudit centre de santé. Avant d’ajouter, « mais le problème, c’est qu’elles n’aiment pas fréquenter le centre de santé ». Ce qui rend leur suivi difficile.
Le nombre important d’hypertendus, dans la sous-préfecture de Kouakro et dans la région du Sud-Comoé en général, est dû à une mauvaise alimentation, expliquent les spécialistes
Selon les statistiques de la Direction départementale d’Aboisso, durant ces 3 trimestres de l’année 2025 (janvier-septembre), le district sanitaire de la région a enregistré 1572 hypertendus et 411 diabétiques. Le nombre important d’hypertendus, dans la sous-préfecture de Kouakro et dans la région du Sud-Comoé en général, est dû à une mauvaise alimentation, expliquent les spécialistes. Au centre de santé de Kouakro, lors du dépistage, Dr Beguhé Aude, médecin au Chr d’Aboisso qui dirigeait l’équipe médicale, lors de cette opération, ne cessait de répéter aux nombreux patients venus se faire dépister, « cessez de manger tard le foutou, ce n’est pas bon ».
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Comment éviter ces maladies métaboliques ?
Interrogé sur la question, Dr Hermane Boua, directeur départemental de la santé d’Aboisso, a indiqué « pour éviter que les populations soient victimes de ces maladies métaboliques, nous faisons la promotion de la santé en leur demandant de se faire dépister tôt dans nos centres de santé afin de bénéficier d’une prise en charge efficace et efficiente ».
Pour atteindre cet objectif, le district sanitaire initie des journées mondiales de lutte contre le diabète dans le cadre de son programme de maladies métaboliques. « À ces journées, nous sensibilisons, dépistons et nous faisons la prise en charge de ces pathologies de façons accrues. Cela donne plus de force à nos actions sur le terrain pour accroître ce qui est fait en routine », explique Dr Hermane Boua.

Avant d’ajouter, « nous contribuons à la réduction de l’impact des maladies métaboliques par des activités de type curatif, de recherches, promotionnel et préventif. Nous organisons régulièrement les séances de sensibilisation, de prévention et de promotion pour une prise de conscience des populations, afin de réduire les maladies métaboliques que sont le diabète et la tension artérielle au sein de nos populations ».
les patients sont orientés et référés vers nos éminents spécialistes diabétologues et cardiologues au Chr Aboisso
En ce qui concerne la prise en charge des sujets atteints, le directeur départemental de la santé a révélé, « les centres de santé dépistent et lorsque nous avons des cas d’hypertension artérielle et de diabète, les patients sont orientés et référés vers nos éminents spécialistes diabétologues et cardiologues au Chr Aboisso. Où ils bénéficient d’une bonne prise en charge associées à des conseils diététiques sur ce qu’ils doivent désormais consommer pour ceux qui sont déclarés hypertendus et diabétiques ».
Pour les sujets sains, Dr Boua ne manque pas de leur donner des conseils en leur demandant, « d’avoir une alimentation équilibrée en mangeant moins salées, moins sucrées, moins gras. Nous leur demandons de consommer également au moins cinq (5) fruits et légumes et pratiquer une activité physique régulière ».

L’hypertension et le diabète sont des maladies métaboliques dues au rythme de vie, au manque de sport, à la mauvaise alimentation, à l’hygiène de vie. Pour ce qui concerne le diabète, le vieillissement de la population, le manque d’activités physique ou sédentarité, le surpoids et l’obésité peuvent en être des facteurs aggravant du diabète de type 2.
En Côte d’Ivoire, l’Institut de cardiologie d’Abidjan (Ica) estime le taux de prévalence de l’hypertension artérielle à environ 40% chez les adultes âgés de 20 à 79 ans, soit plus de 55% de la population adulte. En ce qui concerne le diabète, le taux de prévalence est d’environ 4% chez les adultes, selon les estimations de l’International diabètes fédération (Idf).
Aka Ahoussi, Envoyé spécial











































« 2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.»