Samedi 14 novembre 2020 s’est tenue à la Cathédrale Saint Paul d’Abidjan Plateau la rentrée pastorale 2020 – 2021 de l’archidiocèse d’Abidjan. Cette rentrée pastorale a été présidée par l’Archevêque Jean Pierre Kutwà, qui a fait l’état des lieux de l’atmosphère socio politique qui prévaut en Côte d’Ivoire sans manquer d’appeler les acteurs politiques au dialogue, chemin royal à l’aboutissement d’une paix durable.
« L’histoire est en train de nous donner des signes de recule qui sont des défis à relever si nous ne voulons pas toujours assister à des rêves qui se brisent en morceaux. Ces rêves sont les spectacles de violences que connait la Côte d’Ivoire depuis l’entame de la période des élections présidentielles. Cette période a été émaillée de violences aboutissant à des pertes en vie humaine, des incarcérations et la destruction de biens matériels. Ce sont des spectacles définis comme une désolation, si aucune action n’est menée pour mettre fin », a prévenu le Cardinal Kutwà. Ajoutant de plus que : « C’est le spectacle désolant et nous courons vers une tragédie si rien n’est fait.»
Le constat de la période des présidentiels est alarmant. Mais, poursuit-il, si le constat est alarmant, il n’est pas pour autant désespérant car des vents de lueur d’espoir souffle dans beaucoup de lieux du continent africain.
Pour le Cardinal, cette lueur d’espoir provient de la parole du Christ qui est capable de donner une nouvelle image à tout. « La parole du Christ qui guérit et réconcilie est celle qui a besoin d’être davantage enracinée dans les cœurs », a souligné l’Archevêque.
Pour l’homme de Dieu, une conduite saine à imposer aux dirigeants est la solution alternative pour que les populations puissent mener une vie paisible rassurante. « Nous exigeons des politiques une charte de bonne conduite. Nous n’avons qu’un seul pays la Côte d’Ivoire et notre devise nous invite à l’union », a indiqué le prélat. Il ne faut faire à personne ce que nous ne voulons pas qu’on nous fasse pour vivre en communion, faites aux autres ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous, a-t-il ajouté.
Il n’y a pas de paix sans justice et il n’y a pas de justice sans pardon. Voilà ce que je voudrais rappeler à ceux qui ont entre leur main, le sort de nos populations, insiste Mgr Kutwà. Le dialogue demeure également un autre chemin pour l’aboutissement à la paix dans une nation.
« La Côte d’Ivoire, notre pays, est un pays de dialogue par tradition. Ne mettons donc pas le dialogue sous l’éteignoir. Je voudrais inviter les uns aux autres à aller à la concertation et à la recherche de solution de cette crise qui n’augure pas de lendemain meilleur quant à l’organisation paisible des élections », a invité l’Archevêque Jean Pierre Kutwà. Pour lui, dans le cas de cette élection, la priorité est le respect des lois. « Le respect des lois est important que les élections.»
Avant de mettre fin à son homélie, le chef de l’église d’Abidjan a invité les 7 000 fidèles présents composés de prêtres, religieux, religieuses, agents pastoraux et fidèles laïcs à la pratique du bien.
Jacques Sibah (Stg)