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Côte d’Ivoire, le village d’Anono s’agenouille, crie, pleure, implore Jésus-Christ présent dans le Saint Sacrement

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Le Saint Sacrement de passage dans le quartier Riviera Golf/Ph Credochristi

La paroisse saint François Xavier d’Anono, village moderne de Cocody a organisé la procession du Saint Sacrement, dimanche 31 mai 2020, jour de la Pentecôte. De milliers de fidèles catholiques et badauds sont sortis de leurs maisons, maquis, ateliers, marché etc, à la vue du Saint Sacrement, pour crier, s’agenouiller, pleurer et implorer le Seigneur à les rejoindre dans leurs situations et souffrances.

Solennité de la Pentecôte 2020. Une célébration sobre et intense vécue par les fidèles de la paroisse Saint François Xavier d’Anono, une commune de Cocody. La messe débute à 9h30. A 10h20,  le Saint sacrement est exposé sur l’autel. Quelques fidèles vêtus de rouge et blanc prient avec le père Curé Gilles-César Dogoua Dapéa avant de faire sortir Jésus dans les rues. Portant majestueusement et avec délicatesse le Saint Sacrement de l’église à la voiture, père Gilles César donne ainsi le ton de la cérémonie. La palpitante et merveilleuse expérience de l’effusion du Saint Esprit dans les dix quartiers du village d’Anono peut donc commencer.

Devant la paroisse, de nombreux fidèles revenus après les messes célébrées de 6h30 ; 7h30 ; 9h30 et d’autres restés pour vivre cette procession du Saint sacrement se sont agenouillés, chapelets en main, prières, têtes inclinées au passage de Jésus Christ dans cette voiture superbement ornés de fleurs et de tissus rouges, qui le conduit dans les rues, où attendent avec impatience, des familles, enfants, adultes et vieillards. Un mystère.

  • Ces rues d’Anono, où le Messie a touché de près les cœurs attristés, blessés, épuisés sous le poids des douleurs et des ressentiments…

Un fait de vie que chacun ne veut rater ou se faire conter, ce dimanche 31 mai. Jour mémorable et sans doute d’abondances de grâces et de bénédictions. Comment pouvait en être autrement à la vue du Saint sacrement dans ces rues d’Anono, où le Messie a touché de près les cœurs attristés, blessés, épuisés sous le poids des douleurs et des ressentiments ? Des témoignages édifiants, à la prochaine procession !

Des fidèles et badauds s’agenouillent…

La voiture de « Jésus » s’ébranle lentement et solennellement dans les toutes premières rues du territoire paroissial, avec le micro du commentateur introduisant la présence du Saint sacrement dans ces quartiers : enfants, jeunes, adultes et vieillards affluent à chaque coin des quartiers, afin d’adorer le Christ présent dans le Saint sacrément. Génuflexions, yeux fermés… l’activité domestique qui les occupait est mise en berne. Certains par contre implorent à haute voix, se couchent devant leur maison pour contempler le Christ.

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Au cours de cette procession, des passants et badauds font le signe de croix, peut-être par effet de mode ou suivisme, mais approuvent tout de même leur appartenance à un Dieu de bonté, de magnanimité, de miséricorde, qui est au-dessus de tout, de l’homme. Dans un des quartiers, à quelques encablures du marché, une fidèle s’agenouille à quelques mètres du passage du véhicule. « Jésus, je sais que tu es présent. Sois béni. Voici ma personne, tu sais ce que je te demande, par ton passage dans ce quartier… », prie-t-elle, les mains levées. Dans la foulée, les tout-petits ne sont pas restés en reste dans cette fête de la Pentecôte.

  • (…) parfois avec des béquilles dans une chaise et espérer que ce Jésus restaure leur santé physique et spirituelle, à l’exemple de l’aveugle Bartimée, le paralysé de Capharnaüm, la femme hémorragique.

Ils sont sortis, avec joie, avec espérance pour s’agenouiller ; des vielles personnes (hémiplégiques, aveugles) incapables de se mouvoir, se sont contentées,  parfois avec des béquilles dans une chaise et espérer que ce Jésus restaure leur santé physique et spirituelle à l’exemple de l’aveugle Bartimée, le paralysé de Capharnaüm, la femme hémorragique. Dans cet élan de foi, des mères de familles ont trouvé une trouvaille, en présentant leur bébé, au passage du Saint sacrement devant leur porte.

Jésus dans les gratte-ciel du Golf

Les organisateurs ont « outrepassé » les limites paroissiales pour rejoindre le quartier huppé où sont les immeubles de la Riviera Golf de Cocody. Ce but était légitime pour sauver des âmes ; leur faire entendre l’évangile du Christ. 15mn de marche, avec le Saint sacrement, dans ce quartier paisible, loin des bruits assourdissants, où la plupart sont cloîtrés dans leur maison. Le Saint sacrement s’est immobilisé au moins quatre fois pour prier avec les résidents de ces immeubles.

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Des fidèles depuis leur maison perchée à des hauteurs inimaginables, voient, crient et prient avec le Seigneur, qui vient les rejoindre dans leurs demeures. Des demeures peut-être en proie à des difficultés de toutes sortes. D’autres, par contre filmaient, avec leur portable, le passage du Saint sacrement.

Après avoir quitté ces gratte-ciel, le cortège prend la voie du cimetière privée d’Anono, des conducteurs de véhicules ne se privent pas également de témoigner leur amour et gratitude au Seigneur, par des signes de croix. «  Nous avons voulu initier la sortie du Saint sacrement, pour que de façon spéciale, cette année du fait de cette crise, l’effusion du Saint Esprit se vive dans les quartiers, Ceb, familles et dans la vie de chacun », a expliqué le père Gilles César Dogoua, curé de la paroisse St François Xavier d’Anono. Son souhait ultime, dit-il, est de permettre que l’Esprit saint descende abondamment dans la vie de ces enfants.

  • Ces adorations personnelles et en famille, qui pourront mettre fin à cette crise. Car, avec la prière, nous pouvons tout.

4h d’horloge. Le temps qu’a duré la procession, avec les fidèles d’Anono. Pour le curé, la sortie du Saint Sacrement se justifie du fait que la pandémie ne peut mettre Jésus en récréation. « Les chrétiens catholiques doivent avoir à cœur qu’ils ont un devoir vis à vis de leur Créateur. Ces adorations personnelles et en famille, qui pourront mettre fin à cette crise. Car, avec la prière, nous pouvons tout », s’est convaincu l’abbé Dogoua Dapéa.

Magloire Madjessou

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