Invité dans le cadre de la Semaine euro-africaine de la médiation et du changement, Mgr Laurent Dabiré, évêque de Dori, Archidiocèse de Koupéla, au nord du Burkina Faso, a parlé de l’implication de l’Eglise catholique dans le règlement des conflits armés dans le monde.
Mgr Laurent Dabiré, évêque de Dori (Burkina-Faso), a révélé le 21 février 2019, à Abidjan que dans le monde, les différentes crises armées ont été réglées grâce à la médiation de l’Eglise Catholique. L’évêque intervenait sur le thème, ‘’ l’Eglise et la médiation’’, lors d’une rencontre organisée par Semaine Euro-africaine de la médiation et du changement (ESAM), au Centre culturel de la Cathédrale St Paul d’Abidjan Plateau.
Depuis le XVème siècle, poursuivra l’évêque, l’Eglise à travers les Papes, s’est impliquée dans la résolution des conflits au Proche-Orient, en Yougoslavie et dans bien d’autres pays.
L’une des médiations qui a permis d’éviter un conflit et qui a beaucoup marqué l’humanité, selon le conférencier, est la médiation menée par le Pape Jean Paul II entre 1978-1983 pour rapprocher la Chili et l’Angleterre. « C’est à partir du succès de cette médiation que le Saint- Siège va instruire les Nonciatures de s’impliquer dans le règlement des conflits dans les pays où ils sont », a révélé le conférencier. En Afrique, où des pays sont ravagés par la guerre civile, les évêques vont être sollicités pour présider les Conférences nationales. C’est le cas du Zaïre, actuel RDC, du Togo, de l’Afrique du Sud, etc.
Le succès qu’ont connu ces Conférences nationales a fini par convaincre le commun des mortels du rôle prépondérant de l’Eglise dans le règlement des conflits ; à telle enseigne que pour ce genre de préoccupation, l’organe de médiation sollicité est de plus en plus l’Eglise Catholique. Dans les pays, où il n’existe pas de conflits armés, la conférence épiscopale ne cesse d’encourager ou d’interpeller les hommes politiques sur les problèmes de gouvernance, de corruption ou de pauvreté que vivent les populations. Ces interpellations sont soit acceptées ou interprétées de différentes manières par les politiciens soit ceux qui leur sont proches, a souligné Mgr Dabiré.
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Parlant de son pays, il a indiqué qu’en 1998, après l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, il a été mis en place un collège des sages présidé par Mgr Anselme en vue d’apaiser la population. Ce fait a été d’un effet favorable, a-t-il fait remarquer. L’évêque de Dori, a, par ailleurs, indiqué qu’au sein de l’Eglise, des dispositions ont été prévues par le Droit canonique pour le règlement de tous différends entre des membres ou entre des fidèles et le clergé.
Ces journées de réflexion sur la médiation débutées, jeudi 21 février, fermeront leurs portes, ce lundi, par la projection du film ‘’Au-delà de la peur’’.
Ahoussi Aka
« 2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.»