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Côte d’Ivoire, le 10è Congrès des journalistes vire à la violence

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Les journalistes congressistes en train de se bagarrer dans la salle/Ph Credochristi

521 journalistes inscrits sur la liste électorale de l’Union nationale de journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) n’ont pu voter, dimanche, faute de violence et troubles. A l’origine de cette bagarre rangée entre staffs de candidats, le contentieux sur l’épineux problème de procurations.

Dimanche 21 juillet 2019, l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) n’a pu exprimer son droit de vote à l’occasion de ce 10è Congrès ordinaire. Un congrès qui a viré à la violence et aux troubles dans la salle de l’Auditorium de la Salle de conférences des affaires étrangères du Plateau, à Abidjan.

Un seul point de discorde qui a causé cette violence est l’épineux problème des procurations. Durant les travaux en plénière de l’après-midi du dimanche, les congressistes ont soulevé le problème de procurations. Selon certains staffs de candidats, la multitude de procurations fragiliserait la crédibilité du scrutin. D’autant plus que des candidats détiendraient un nombre incalculable de procurations. Alors que les textes de l’Unjci stipulent que chaque électeur journaliste a droit à seule une procuration.

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Après des conciliabules et consensus entre candidats en présence du président du Congrès, César Etou, ils se sont fait des accolades pour cet accord trouvé pour la confraternité et l’union de la corporation. « Chers amis congressistes, nous venons d’entendre les trois candidats qui ont décidé de limiter le nombre de procurations à 25. Mais, ils devront présenter cette procuration assortie des deux cartes physiques du mandant », a expliqué César Etou. Des minutes à peine écoulées, le candidat Jean Claude Coulibaly, conduisant la liste l’Union de toutes les générations remet en cause la décision arrêtée. Il estime qu’il ne peut accepter « cette injustice » justifiant qu’en plus des 25 procurations disposées par chaque candidat, il veut utiliser 25 autres selon ce qui a été décidé, lors de la réunion technique avec le Comité d’organisation. Le président du Congrès, et selon les statuts régissant la faîtière, décide de soumettre la décision de l’utilisation ou non des procurations. Les journalistes présents, à l’unanimité, rejettent l’idée de voter avec des procurations. Ceux-ci estiment de fait que les journalistes présents, d’ailleurs, en grand nombre dans la salle, peuvent exprimer leurs suffrages et élire le nouveau président. Selon eux encore, ces procurations en possession des candidats sont marchandées avec certains journalistes, à certains montants. Alors qu’elles devraient être bien motivées par le concerné. 

César Etou menacé

Le candidat Coulibaly et son staff battent en brèche le vote de la majorité et bloquent les travaux devant aboutir aux élections du président du Conseil exécutif de l’Unjci. Des staffs des autres candidats Franck Ettien et Lance Touré ne se font sont prier face à cette forfaiture d’une minorité voulant imposer son diktat. Etant donné que le Congrès est souverain, César Etou soumet au vote à nouveau la possibilité de reporter sine die le congrès. Les congressistes désapprouvent l’idée d’un report du congrès. « J’ai reçu mandat de poursuive les travaux du 10è congrès jusqu’à à son terme et non l’annuler », a estimé le président du Congrès, malgré les intimidations et menaces qu’il subissait de l’autre camp.

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Pendant que le président Etou poursuivait le déroulement des travaux des élections, staff et supporters du candidat Coulibaly s’en prennent à l’urne, les bulletins de vote et créent ainsi le chienlit. Le président du Congrès, menacé physiquement, traité de corrompu, et parfois incompris des journalistes, jette l’éponge finalement et est escorté par la police. Pareil pour le candidat Jean Claude Coulibaly, qui lui aussi, s’est fait escorter par la police.

Magloire Madjessou

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